1.Un seul regard

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Le matin se levait à peine sur la ville lorsque je me levai. Rien ne m'y forçait, mais j'aimai me lever plus tôt pour observer la ville s'éveiller. Un doux rayon de soleil me caressa la peau lorsque je tirai les rideaux, dévoilant le paysage merveilleux de la campagne qu'était Fuveau. Je ne me passerai jamais de cette ville. Un sentiment de manque s'empara pourtant de moi, mais je le chassai et sortis de la chambre.

La villa silencieuse, comme à son habitude, me permit de rester au calme, sans aucun dérangement. Un petit déjeuner m'attendait sur la grande table de la salle à manger, et j'inspirai l'odeur alléchante des œufs brouillés. Un petit mot attira mon attention près de l'assiette. "Ma fille est malade, je ne serai pas là aujourd'hui. Mais j'ai préparer le petit déjeuner et un repas pour ce soir. James"

Je sentis mon coeur fondre. James, mon cuisinier, avait la vingtaine et une fille dont la mère était malheureusement décédée lors de son accouchement. Cela faisait près de deux ans qu'il était à mon service et prenait soin de moi. Il était comme un frère pour moi.

Je dégustai le repas avec toute la rapidité dont je pouvais faire preuve puis laissai tout dans l'évier avant de me précipiter vers la salle de bain. Je pris une douche brûlante et m'enveloppai dans une serviette blanche et cotonneuse pour aller me planter dans ma chambre, devant mon armoire. Qu'allais-je mettre ? Je le sus lorsque je posai les yeux sur un magnifique ensemble noir, pendu à un cintre. Le haut, dont les manches se résumaient à de la dentelle à partir des épaules, se ceintrai au niveau des côtes, et le bas était en tissu, très léger, taille empire et moulant. Je l'enfilai avec précaution. Où avais-je bien pu acheter cet ensemble?

Après m'être coiffée d'une simple demie queue, avoir enfilé des chaussures, je pris ma veste et me dirigeai vers la porte d'entrée. Je m'arrêtai juste avant de sortir et observai une dernière fois les couloirs déserts. Lorsque la porte s'ouvrit, le vent frais de septembre me caressa les joues. Je descendis mon perron et me dirigeai vers la luxueuse voiture de sport. Une pure beautée, ma Nissan. Je montai côté conducteur et regardai la pile de livre côté passager.

Un soupir franchit mes lèvres et je démarrai en direction de Gardane. Je me lâchai sur l'accélérateur, pressée d'arriver. Non pas que j'aimai étudier, mais cela était préférable au silence dans ma tête. Devant le lycée, tous les regards se tournèrent vers ma voiture. Les mecs comerraient sur la marque, les filles sur moi, mon argent. Les pauvres. Pauvres petites hypocrites. Je pris un livre sur le dessus de ma pile, mon calepin attaché à son éternel crayon et sortis de l'habitacle.

Sur mon passage, chacun se détournait de moi, reculait et lorsque j'arrivai au portail, Gordon, un mec de l'équipe de foot, me bouscula. Je l'arrêtai et le forçai à se retourner. Il faillit m'insulter mais me reconnu juste à temps. Il s'excusa avant de partir en courant. Carrément.

Je soupirai encore. La peur chez les élèves ne me laissait pas indifférente mais il me fallait la supporter. Je ne perdis pas de temps et entrai directement dans l'établissement. Je me dirigeai vers ma salle et me perdis dans mes pensées, trop habituée à la solitude. Mais je ne vis pas arriver un autre élève, qui me rentra dedans, lui aussi ailleurs. Nous tombâmes tous les deux au sol, moi faisant tomber livre et calepin, lui papiers volants et livres scolaires. Je me relevai rapidement et lui tendis la main. Il l'observa et je fis de même. Ses beaux yeux sombres reflétaient sa surprise et je sus qu'il ne me connaissait pas. Un sourire étaira mes lèvres et il prit ma main dans la siennea, se releva et commença à ramasser ses affaires. Je l'aidai et essayai d'engager une conversation.

-Salut. Désolée je ne t'avais pas vue, m'excusai-je. Je vais t'aider, tiens... Au fait, je suis Aria.
-Aria? C'est un très joli prénom.

My Perfect EnemyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant