10. Passé et souvenirs douloureux

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PDV Étan

Attablé avec tout le groupe, je ne pus m'empêcher d'observer Aria. Elle qui, enfin, s'était débridée. Je ne l'avais jamais vu aussi joyeuse, pleine de vie que ces deux derniers jours, à la plage et dans les couloirs. Et elle ne restait plus seule. Son air maussade, d'après mon oncle, ne l'avait pas quitté depuis longtemps, et depuis qu'il la connaissait, il ne l'avais jamais vu aussi proche de quelqu'un. Et même si ses cauchemars, dont James m'avait parlé et dont j'avais été témoin, restaient d'origine inconnue, elle reprenait des couleurs et du sourire.

Jours après jours, une sentiment étrange s'emparait de moi envers elle. Bientôt, je devrais me rendre à l'évidence. Ce n'était pas une simple amitié.

Mais je n'arrivais pas à m'en réjouir. Pas après le message d'un numéro inconnu que j'avais reçu ce matin. Je l'avais bloqué, mais le message été clair, annonçant sa venue. Cette fille qui me terrifiait, qui m'avait, dans le passé, terrorisé et qui hantait encore mes rêves, ou plutôt mes cauchemars. Elle qui, par le passé, m'avait fait plonger dans la peur. Dans la solitude. Ma meilleure amie cinglée.

Élise, dealeuse dans la région parisienne. Pourquoi était-elle ici? Voulait elle encore me faire revenir? La bloquer n'avait pas suffit, alors j'avais déménager sans la prévenir. Elle ne devrait pas savoir où j'habitait!

Quelqu'un me tapota l'épaule et je levai la tête, sorti de mes pensées. Max me fixait avec inquiétude et les conversations se stoppèrent à la table.

-Salut fréro. Ça va? Je l'ai vu... Qu'est-ce qu'elle fait , bordel? Ajouta-t-il en chuchotant. Elle est cinglée... Je suis sûr qu'elle est cinglée.

Aria fixait mon frère avec interrêt et dans ses yeux se dessinait une lueur inquiète. Je baissai les yeux et mon frère partit avec des amis. Le reste du repas se déroula avec une bonne ambiance. La seule à ne pas parler était Lucie, qui déjà agissait bizarrement. Jusqu'à ce que le sujet de la nouvelle élève arrive sur la table.

Evie ne la sentait pas, les jumaux ne se positionnaient pas, comme elle leur était inconnue, Cam se contenta de grimacer et de dire qu'elle ressemblait à une poupée avec sa gueule d'ange, mais qu'elle était trop affable. Lorsque Aria nous confia qu'elle ne la sentait pas, nous éclatâmes tous de rire. Cameron, une fois calmé, répliqua qu'elle ne sentait jamais personne. Ce à quoi elle répondit, avec un coup d'œil entendu au jumaux, qu'elle avait une raison pour cela. Ces derniers se regardèrent et hochèrent la tête avec un regard entendu. Comment le savait ils ?

Déjà à la plage, j'avais remarqué qu'ils s'étaient éloignés avec Aria pour parler et il me semblait que Mathis m'avait dit connaître Aria du collège. Il n'avait pas voulu aller plus loin, et j'étais de nature curieux.

Mes pensées furent interrompues à nouveau par un silence pesant. Et la cause se trouvait derrière Aria. Élise.

Elle tira une chaise supplémentaire à notre table et s'assit à côté de Lucie, alors que nous nous regardions, tendus. Elle essaya de parler au groupe, comme si elle ne me connaissait pas, mais ses regards en coins la trahissaient. Au bout de quelques minutes à peine, Aria se leva en prétextant devoir me ramener parce qu'elle ne se sentait pas bien. Je sautai sur l'occasion pour aller avec elle, et elle accepta volontiers. Tout le groupe se leva et nous sortîmes du lycée, pour aller jusqu'à la voiture de sport. Evie et Cameron se jetaient des regards interrogateurs alors que les jumaux essayaient de dissuader Élise de venir jusqu'au parking. Mais Lucie l'invita et elles nous suivirent.

My Perfect EnemyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant