11. Aimer?

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PDV ARIA.

Je roulait en silence. Étan, endormi, commençait à trembler. Je le vis grimacer, une larme roula sur sa tampe et des spasmes s'emparèrent de son corps. J'essayai de la réveiller, mais rien n'y faisait. Alors, je bifurquai à la première occasion et pris la direction de la clinique privée Saint-George pour gagner su temps. Il ne nous fallut que quelques minutes et un dépassement considérable des limitations de vitesses pour arriver. Étan avait de l'écume au bord des lèvres, je paniquais, il s'était mordu la langue jusqu'au sang. Non. Pas lui.

Je me précipitai dans le bâtiment et cherchai de l'aide. Cinq infirmières accoururent tout de suite et, lorsque je les vis mette Étan sur une civière, je sentis ma vue se brouiller par des larmes de détresse. À la vue de son corps pâle comme la mort, je dus me tenir à la voiture. Mais lorsque j'essayai de le suivre, on m'arrêta. Je n'avais pas le droit d'aller dans la partie dédiée aux soins intensifs, alors on me demanda de retourner en salle d'attente. Mais je pris plutôt le chemin de la chambre de ma sœur.

Je montai les marches deux à deux, pressée de pouvoir retrouver le calme de sa chambre. Sur mon chemin, un aide soignant m'assura qu'ils amèneraient Étan dans la lit vide de la pièce, que personne n'utilisait. Je lui adressai un sourire tant bien que mal et poursuivis mon chemin jusqu'à la chambre d'Angie. J'entrai et pris sa main, tiède dans la mienne en commençant un monologue.

-Je ne sais pas quoi faire... Angie, tu me manque... Et Étan... Étan avit l'air mort! Oh mon dieu, sanglotai-je en serrant sa main dans la mienne. Qu'est-ce que je vais faire? Et je ...

Je plongeai dans mes souvenirs depuis le début du mois dernier, alors que ce grand brun avait débarqué dans ma vie. Si on m'avait dit que je m'inquièterai un jour pour sa vie, je n'y aurait pas cru.

Penser à lui fit accélérer un peu plus les battements de mon cœur, ce traître. Je vis ses yeux sombres et profonds plonger dans les miens tant de fois, son rire sonnait à présent comme une douce mélodie à mes oreilles. Je me rappelai ce qu'Angelica m'avait dit un jour.

-Un jour je serai amoureuse! Avait-elle dit en sautillant dans notre appartement.

Je l'avais regardé, moqueuse.

-Ah bon? Et c'est quoi pour toi, l'amour?
-C'est quand notre cœur bat pour quelqu'un et qu'on le trouve beau! S'était-elle exclamée de sa petite voix.

Elle venait d'avoir tout juste cinq ans, et moi j'avais sept ans. Je la trouvais si nïve, alors que moi-même je ne connaissais rien. À cette époque, nous étions une famille heureuse. Avant que ma mère ne meurt en essayant de soigner son cancer de la peau. Avant que mon père ne sombre dans l'alcool, la dépendance et la violence. Avant le cauchemar.

My Perfect EnemyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant