18. Un sacrifice persistant

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Tout d'abord, merci pour les 500 vues. Je en m'attendais pas à ce que ce livre ramène beaucoup de lecteurs. Je vous préviens, ce chapitre est le seul qui sera raconté du point de vue d'Angelica, pour que vous ayez au moins une fois sa version de l'histoire lorsqu'Aria n'était pas . Mais je vous spoil pas, alors bonne lecture...

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PDV Angelica.

Mon corps engourdi était comme lointain. Je me voyais de loin,flottante dans le code sidérale de ma vie. Je ne bougeais pas, ne parlais pas... Je n'avais aucun contrôle. Depuis combien de temps étais je là, à divaguer? Pourquoi étais ici?

Ma tête m'élançait, de nombreux flashs me revinrent en tête. Des souvenirs, des pensées, des moments qui témoignaient de ma naïveté.

Je me souvenais d'une journée ensoleillée. Je regardais la télé et Aria prenait une douche. Alors que je zappais les programmes télévisés, la porte d'entrée s'ouvrit sur mes parents. Ma mère était pâle, sa tête chauve à cause de son traitement dont je ne connaissais pas le nom. Mon père avait le visage fermé, il partit directement en direction de la cuisine sans même me calculer. Un jour, il m'aimera, me répétait ma conscience. Un jour, tu l'appellera papa, me rassurait mon coeur. Au fond de moi, je savais pourtant qu'il ne me considérait ni comme sa fille, ni comme une personne qu'il pouvait un jour considéré comme telle. Je n'étais rien d'autre qu'une déception, une ratée, à ses yeux.

Toujours maussade, ma mère était venue a mes côtés et m'avait posée sur ses genoux. Son visage grave ne ressemblait en rien à son expression habituelle, si rayonnante et enjouée. Elle ne parlait pas, se contentant de me serrer dans ses bras amaigris et blancs comme neige. Non, pas blanc. Une légère teinte jaune avait coloré son corps. Elle paraissait si fragile et un simple effleurement aurait pu la briser.

Un cris brisa ce moment et maman se précipita vers la cuisine. Je la suivie en panique. Je vis Aria, à genoux, notre père la tenant par les cheveux. Elle pleurait et hochait frénétiquement la tête.

-Te mêles pas de ça, fillette! T'as compris? La prochaine fois que tu me prends ma bouteille des mains, je te tue!

Maman hoqueta et en la voyant, il lâcha ma soeur. Elle tomba au sol comme une vulgaire poupée de chiffon, et se releva en vitesse. Elle se réfugia dans les bras de maman et notre paternel sortit en marmonnant tout seul. Aria sanglotait dans les bras de notre mère, qui la serrait contre elle.

Je me souvenais d'une autre journée. Non, une soirée. Une soirée humide et sans lune. Sans lumière. Aria et moi étions seules sous le ciel sombre, entourées de tombes inconnues. Cette soirée m'avait changé, avait réduit à néant ma naïveté et mon enfance. Nous parcourions le cimetière en silence, collées à l'autre. Les noms défilaient, les formes variaient et les rangées s'éternisaient. Les lieux, déserts, me remenèrent à la semaine précédente, a l'enterrement de maman. Aria avait placé ses mains devant mes yeux lors qu'ils l'avaient recouverts de terre. Les larmes montaient rien qu'en y pensant. Notre père n'était même pas présents. Il était dans un bar, sûrement a boire.

My Perfect EnemyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant