20. Confiance

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PDV Étan.

Assis dans le lit, j'observais Aria dormir paisiblement. Elle paraissait rayonnante depuis le retour de sa soeur la semaine précédente. Ses éternelles cernes avaient disparu et elle dormait sans aucun cauchemar. J'étais heureux pour elle. Angelica ne m'approchais pas beaucoup, restant auprès de sa soeur comme à un pot de colle. Elle observait souvent sa sœur, comme si elle essayait de voir au plus profond de son âme.

En silence, je me levai du lit et sortis discrètement de la chambre pour ne pas la réveiller. Le lendemain, nous reprenions les cours. Mon oncle venait garder Angelica, et cette dernière s'habituait quelque peu à sa présence, plus qu'à la mienne ou celle de mon frère. Aria m'avait confié qu'elle le considérait sûrement comme une figure paternel, ce qu'elle n'avait jamais eu. Elle même le considérait comme tel, alors elle comprenait facilement sa cadette.

Je pris mon téléphone posé sur la table basse et entendis un bruit dans mon dos. je me tournais et, alors que je pensais voir Aria, vis Angelica dans l'encadrement de la porte du couloir. Elle hésita. Je me déplaçai sur le côté et elle me contourna pour aller dans la cuisine. Elle chercha les verres, puis se résigna. Je lui en pris un dans le placard en hauteur et elle hésita à nouveau. Je lui remplis le verre d'eau et le lui tendis à nouveau. Elle s'en empara et le but à petites gorgées, avant de s'adosser au plan de travail en bois. Elle ne bougea pas, ne parla pas. Une idée me vint pour la détendre.

-Dis, tu veux voir quelque chose de magnifique? Ta soeur m'a dit que tu aimais les fleurs...

Elle l'observa longuement et au moment où je crus qu'elle allait partir sans répondre, elle hocha timidement la tête. Je pris les escaliers et elle me suivit. Je n'étais pas venue ici souvent, mais cette pièce était ma préférée. La verrière.

Les murs de verres recouverts de lierre et de fleurs étaient faiblement éclairés par la lune pleine et le sol en parquet ciré s'accordaient parfaitement à la table de jardin au centre de la pièce. Je m'assis sur une des chaises et allumai la petite lampe au centre de la table. Angelica resta à l'entrée de la pièce en observant , comme subjuguée. Un sourire se dessina sur ses lèvres et elle s'approcha des plantes. Elle caressa les pétales, effleura les feuilles, enroula les tiges autour de ses doigts.

Elle sembla soudain se rappeler de ma présence et vint s'asseoir sur une des chaises restantes. À mon grand étonnement, elle engagea la conversation.

-Comment tu l'as recontrée? Ma soeur ?
-Eh bien, tu vas trouver cela un peu cliché, mais on s'est bousculé dans les couloirs mon premier jour de cour.

Elle rit doucement et sembla soudain plus vivante. Mais elle se préparait à me faire subir un interrogatoire.

-Pourquoi tu as déménager en cour d'année?
-Je... J'ai eu des problèmes dans ma ville natale.

Elle me regarda avec un air de dis tout où je m'en vais. Je voulais vraiment qu'Angelica s'habitue à ma présence et me fasse confiance. Pour sa soeur. Alors je lui confiais en soupirant mon histoire folle.

-Je... Une amie à moi, Élise, est devenue bizarre l'année dernière. Elle voulait me suivre partout, elle fouillait mon téléphone... Je l'ai surprise plusieurs fois à fouiller dans mon casier, à se pointer chez moi lorsque j'étais pas là. Et... Il y a maintenant presque quatre mois, l'été dernier, elle m'a suivi en ville et m'a poignarder, à la cuisse.

Elle ne parla pas, se contentant de me fixer de ses grands yeux bruns. Elle attendait une suite qui sortait difficilement de mes lèvres.

-Elle.... Je ne l'ai pas revu depuis, j'ai déménager. Mais elle est revenue et... Enfin, ce n'est rien.

Elle continua de m'observer avant d'hocher la tête. Elle paraissait pensive, absorbée par ses pensées. À mon grand étonnement, elle tendis la main par dessus la table avec un sourire nouveau sur le visage. Son bras, encore maigre, pâle, paraissait plus solide devant son sourire confiant. Elle était détruite et pourtant si forte. Elle ressemblait tellement à sa sœur. Leur force étaot la même. Aria la puisait dans sa rage et Angelica dans son passé. Les deux avaient le même but mais pas le même but.

Angelica serra ma main en signe de paix et se leva pour aller devant la baie vitrée. Les lierres dansaient devant elle sur le verre, les fleurs faiblements éclairées qui s'épanouissaient sur les vitres lui donnaient une allure féeriquee. Elle avait bravé la mort, la douleur pour être ici.

- Je pense que je peux te faire confiance. Mais ma soeur va assez mal en ce moment pour que tu lui imposes tes problème. Attends que la vie soit redevenue normale. Et saches que si tu la blesses, elle pourras faire quelque chose de terrible. Ne la trahis pas. Tu es là dernière personne qui lui restait avant mon retour. Et tu resteras si tout se passe bien.

Une pensée fit son chemin dans mon esprit. À cet instant, si l'on m'avait demander qui était la grande soeur, j'aurais répondu qu'Angelica l'était. Elle prenait soin de sa soeur, veillait secrètement à son bonheur. Peu de gens étaient prêts à prendre les responsabilités qu'elle prenait de son propre chef. Et nous avions un but commun. Ni elle ni moi ne voulions qu'Aria sombre. Et je comptais bien tout faire pour que cela ne se produise pas. Ce fut à mon tour de lui accorder ma confiance. Pour Aria.

Mais à cet instant, je ne savais pas ce qui allait arriver le lendemain. Je ne savais pas que moi aussi je me ferais rattrapper par le passé, et que j'encourais tout autant de risque que ces deux soeurs aux coeurs jumelés.

My Perfect EnemyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant