The change of a mobster

Chapitre 8

Lieu : Boîte de nuit à Moscou
Date : 10 janvier
Heure : 23:22
Point de vue : Anna Clark

La soirée battait son plein, il commençait à se faire tard et Irina commençait à être saoule. Nous partions nous installer à un petit salon proche de la piste de danse.

- Franchement chapeau Anna ! Tu es la première personne que je vois recaler un de ces types et je suis sûre qu'il a pris un énorme coup à son égo. Me dit Aela en éclatant de rire.

- C'était trois fois rien. Dis-toi qu'à Seattle, on avait des mecs plus lourds que lui. Lui dis-je en m'esclaffant aussi.

Nous continuons de parler de ce qui s'était passé un peu plus tôt avec Aela et Irina complètement saoule pendant qu'Evan allait chercher à boire.

Plus tôt, durant ma danse avec les deux amies, un homme s'était approché de nous. Il s'était collé à moi pour danser en essayant de me draguer, je l'avais envoyé valdinguer et il était reparti d'où il était venu en m'injuriant de tous les noms qu'il avait, je suppose, dans son vocabulaire. C'était sûr que je devais raconter ça à Galia. Elle serait ravie de me voir encore brisé l'égo des hommes même ici.

Evan arrivait avec nos verres et Aela l'entraînait pour aller danser, de force. Moi, je restais là avec Irina, ne voulant pas la laisser seule de peur qu'un type du même genre que celui qui m'avait accosté plus tôt vienne faire pareil avec elle. Irina croisait ses bras sur la table et mettait sa tête à l'intérieur.

- Anna, il faut que je te dise quelque chose. Me dit-elle d'une voix saoule.

- Je t'écoute, indiquè-je en soupirant, étant sûre qu'elle allait encore m'exprimer des âneries, n'étant pas dans son état normal.

Un blanc s'installait lentement, peut-être, elle s'était endormie, au moins, je me passerais de ses âneries.

- Ma mère a reçu un appel de ton père il y a trois mois. Me lâcha-t-elle d'un coup.

Ma respiration se bloquait et je la regardais, elle avait encore sa tête dans ses bras et ne semblait pas vouloir me regarder. La colère montait en moi. Comment avait-elle pu me cacher une telle chose ? Elle savait que mon père m'avait abandonné, moi et ma mère, alors, s'il avait appelé la mère d'Irina, pourquoi n'avait-il pas pu appeler la mienne ?

- Tu te fous de moi là, j'espère ? Lui demandais-je à bout de nerfs et à deux doigts d'exploser.

- Il voulait demander de l'argent à ma mère. Continua-t-elle, faisant encore plus monter la colère en moi.

- Et tu ne pensais pas qu'il aurait été logique de m'en parler non ?

- Mais, rien que de parler de ton père, ça te mettait dans des états pas possibles alors, tu penses bien que je n'allais pas t'en parler. Me dit-elle en relevant la tête.

Je me relevais brusquement en la faisant sursauter.

- Ça fait un mois Irina, un mois qu'on habite ensemble et tu attends d'être complètement bourré pour m'en parler ? Sérieusement ! Tu me déçois.

Je m'éloignai d'elle, prête à sortir de la boîte. Elle me rattrapa par le poignet et je me retournai vivement en me dégageant.

- Attends, je suis désolée Anna, je ne savais pas comment t'en parler, je suis vraiment désolée !

- Je m'en fiche de tes excuses, ce que je veux là, c'est rentrer et me mettre les idées au clair à la maison, m'emportè-je.

Je m'éloignais en pressant le pas, sachant qu'étant saoule, elle n'arriverait pas à me rattraper, mais une main m'arrêtais à la sortie du bar. En me retournant, je voyais que c'était Aela.

- J'ai tout vu avec Irina, mais tu comptes quand même pas rentrer seule alors que tu n'as pas de voiture et qu'il se fait tard. C'est dangereux. Me dit-elle doucement en voyant que j'étais énervée.

- Désolé, Aela, mais il faut que je m'aère l'esprit, je vais faire attention ne t'en fais pas.

- Es-tu sûr ? Evan peut te raccompagner. Me proposa-t-elle malgré mon refus.

- Non Aela, je veux rentrer seule.

Elle me lâchait le poignet et me faisait un doux sourire.

- Fait attention à toi alors.

J'acquiesçais et me frayais un passage jusqu'à la sortie. Le froid hivernal s'engouffrait dans ma légère robe à peine, avais-je mis le pied dehors, ce qui me fit trembler légèrement. Je pris la route vers la maison que j'avais mémorisée plus tôt. J'avais un bon sens de l'orientation, ce qui m'aidait beaucoup après la dispute que j'avais eue avec Irina.

Je regrettais déjà mon comportement, j'avais réagi comme un enfant, je le savais. Mais elle savait très bien que le sujet de mon père était un sujet sensible. Alors me cacher cette information pendant plus de trois mois, je le ressentais comme une trahison de sa part.

Mon père était parti quand j'avais 10 ans, ne laissant aucune explication, il était parti comme ça du jour au lendemain en laissant ma mère seule à ma charge. Nous avions été obligées de répartir vivre chez sa propre mère à Seattle le temps qu'elle nous trouve de quoi vivre. Ma mère avait suivi mon père jusqu'en France par amour pour lui, il avait payé une énorme villa. Il nous avait abandonnées nous laissant le loyer de cette villa à payer, ma mère n'ayant pas l'argent pour, elle s'était fait chasser par le propriétaire avec moi. Pendant plus de deux ans, elle avait tout fait pour s'occuper de moi comme elle le pouvait en prenant deux travaux en même temps, le fatigant de plus en plus.

Maintenant que tout allait mieux et que nous l'avions oubliées, le fait qu'il revienne dans nos vies via la mère d'Irina me rendait folle.

Je tournais dans une ruelle et la traversai. En arrivant au bout, un camion assez grand s'arrêtait devant et deux hommes descendaient et marchaient dans ma direction. Ils ne me voulaient pas du bien, c'était sûr, pensais-je, je me retournais et me mettais à courir de l'autre sens. Dès le moment où je m'étais élancé, j'entendais les pas des hommes me suivre, je réussissais à m'éloigner de quelques mètres avant qu'un bras puissant ne m'attrape me faisant lâcher mon sac. Je me débattais, mais il m'enfonçait son point dans le ventre me faisant me recroqueviller. Ils m'emportaient dans le camion avec son compagnon et ils me balançaient sans aucune délicatesse à l'intérieur de leur camion.