Chapitre 17

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Lieu : Villa à Moscou
Date : 16 janvier
Heure : 22:15
Point de vue : Anna Clark

Sa question me figeait sur place, elle restait en suspens dans l'air. Je n'étais pas prête et je n'avais aucune envie d'en parler pour l'instant. Je voulais oublier ce qui s'était passé. Cette période de ma vie devait disparaître.

Je m'éloignais de lui et contournais l'îlot central.

- Je n'ai pas envie d'en parler.

Il s'asseyait face à moi et il soupirait.

- Tu sais, pour passer le cap de cette étape sombre de ta vie, c'est mon conseil, mais parle en.

- Je ne veux pas en parler ! En quoi en parler va m'aider !? M'énervais-je. En parler ne va jamais me faire oublier ce qu'il s'est passé là-bas ! Lui criais-je au visage. Je suis traumatisé, mon corps est sali et il a été détruit !

Il me regardait abasourdi puis il se levait et se mettait face à moi. Son regard s'encrait dans le mien, un regard rempli de tendresse. Honteuse, je baissais la tête. Je venais de partir au quart de tour. Il me relevait la tête avec l'une de ses mains et malgré mon mouvement de recul qu'il ignorait, il gardait sa main sur mon menton.

- Je veux savoir ce qui t'est arrivé, il s'est passé quelque chose d'horrible pour toi là-bas. J'ai vu l'état dans lequel tu étais quand nous t'avons récupérée. Je sais que quelque chose en toi, c'est brisé, me dit-il, doucement. Je suis là si besoin, je t'écouterais le temps qu'il te faudra.

Une larme rebelle s'échappait de mon œil et roulait le long de ma joue. Il savait ce qui m'était arrivé, il l'avait compris, mais il ne savait pas la douleur que j'avais ressentie pendant trois jours.

Je m'écartais de lui et me retournais, prête à partir quand j'apercevais l'homme qui m'avait interpellé dans ma tentative de fuite à l'entrée de la maison, dans l'encadrement de la porte.

Son regard était toujours aussi froid. Il me regardait moi et Alexeï à tout de rôle nous transcendant du regard.

- Tu es là ? Que nous vaut l'honneur de sortir de ta tanière si tard ce soir, lui dit le brun à mes côtés.

- Quelle est la règle principale de cette maison Alexeï ?

Il lui posait cette question froidement, il était calme, même trop calme comparé à l'énervement dans son regard. Alexeï quant à lui soupirait et le fixait.

- Vu le nombre de fois que tu nous l'as répété, je connais par cœur ta règle.

- Si tu la connais si bien, alors pourquoi est-ce que je l'ai entendue brailler ? Lui dit le maître de maison, comme si la personne concernée, c'est-à-dire moi, n'était pas présente.

Alexeï levait les yeux et se retournait vers moi.

- Tu veux regarder quelque chose à la télé dans le salon.

Alexeï venait ouvertement de manquer de respect au maître de la maison et semblait n'en avoir rien à faire, comme si c'était naturel pour lui de faire ça. Pourtant, il n'avait pas répondu à sa question, je lui en étais reconnaissante d'un certain côté. Je ne voulais pas que cet homme sache pourquoi j'avais pété un plomb.

J'acquiesçais et il me faisait signe de le suivre, ce que je faisais. Il passait devant l'homme qui lui quelque chose dans la langue russe, Alexeï lui répondait par la suite positif. Je passais devant le maître et il me faisait un regard si sombre que n'importe qui se serait liquéfié sur place, ce à quoi je lui répondais par un regard noir.

The change of a mobsterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant