Chapitre 16

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Lieu : Villa à Moscou
Date : 16 janvier
Heure : 21:45
Point de vue : Anna Clark

Ma tête me faisait mal, comme si on m'avait poignardé avec un couteau. Je n'arrivais plus à ouvrir les yeux. Où suis-je ? Je sens quelque chose de confortable sous moi. Quelqu'un, m'a-t-il retrouvée et ramenée sur une couverture ou un lit ? Je ne reconnaissais pas l'odeur de cette pièce non plus, c'était une odeur douce et fraîche. Ce n'était pas celle du renfermé et nauséabonde de l'entrepôt.

Je prenais mon courage à deux mains et ouvris les yeux. La pièce dans laquelle je me trouvais était plongée dans le noir. La faible lumière qui y était me donnait la possibilité de percevoir l'intégralité de celle-ci. Elle était assez vide, peu meublée et, compte tenu de son aspect, elle ne faisait pas partie de l'entrepôt.

Je me situais dans le lit au centre et contre le mur de la pièce, il y avait juste une bibliothèque, une commode et une armoire sans compter le lit. Le vide dans la pièce faisait un charme laissant assez visible la tapisserie rouge. Mais où suis-je ?

Mon corps avait été soigné et complètement lavé, j'avais été changé et l'on m'avait mis un pyjama. Il était couvert de pansements et de bandages. J'avais la peau quasiment invisible.

Igor ne m'aurait jamais soigné, il y a peu de chances qu'il le fasse. Peut-être l'homme qui m'a fait manger ? Puis Igor m'a vendu quand j'ai perdu connaissance. Il avait profité du fait que je n'étais pas consciente pour m'utiliser pour son profit.

Cette seule possibilité saisissait mon cœur, m'anéantissant, j'avais peur de ce qui allait m'arriver.

Je me levais, mais la douleur de mes jambes me faisait tomber en arrière sur le lit. Je tentais de me relever malgré la douleur lancinante qui parcourait tout le bas de mon corps et je m'avançais vers la porte de ma chambre. Je devais partir le plus rapidement possible. Je n'agirai pas en tant qu'objet sexuel.

J'ouvrais la porte en silence et m'avançais dans le long couloir qui se dressait face à moi en essayant de faire le moins de bruit possible. En arrivant devant l'escalier qui se situait au milieu du couloir, la vue en face de moi me coupait le souffle. Le long couloir et les nombreuses portes qui donnaient sur des pièces qui m'étaient inconnues n'étaient rien par rapport à la taille de l'entrée de la maison. Elle donnait sur un salon qui devait faire environ trois fois celui de ma mère. La maison elle-même me semblait immense. Une villa, me dis-je. J'avais été vendu à un homme qui devait être millionnaire, ce qui ne me choquait pas venant d'Igor. Cet homme vu sa richesse devait être un homme âgé. Il était hors de question de rester ici.

Sortant de mes réflexions, je descendais les escaliers le plus vite que mes jambes le pouvaient et je m'approchais de la porte d'entrée. Je tentais de l'ouvrir, mais chose vaine. La porte était fermée à clé et il m'était impossible de l'ouvrir.

- Je ne crois pas t'avoir autorisé à sortir Anna.

La voix rauque qui m'avait dit cette phrase me fit sursauter et déglutir. Je me retournais et voyais un homme descendre les escaliers. Il devait avoir mon âge voir un peu plus grand. Il était grand de taille et portait un costume sur lequel les deux premiers boutons de sa chemise étaient détachés, laissant apparaître un tatouage sombre. Son regard était froid et supérieur, quiconque voyait cet homme se soumettait à toutes ses demandes. Ce regard m'horripilait et m'énervait au plus haut point, il me prenait de haut et je détestais cela. Un verre à la main, il me détaillait de haut en bas.

C'était le maître de la maison, il dominait les lieux et c'était à lui que j'avais été vendu.

- Où suis-je ? Lui dis-je sèchement.

The change of a mobsterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant