Chapitre 10

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Lieu : Entrée de l'entrepôt
Date : 11 janvier
Heure : 03:00
Point de vue : Anna Clark


L'homme qui parlait avec nos deux bourreaux n'était autre que mon chauffeur de taxis quand j'étais arrivée en Russie. Je le regardais fixement, comme si le temps autour de moi s'était arrêté.

Il tournait sa tête comme s'il avait senti mon regard et il ancrait ses yeux dans les miens. Ses lèvres s'étiraient dans un sourire malsain. Il s'approchait doucement de moi alors que son sourire me figeait sur place. Arrivant à ma hauteur, il attrapait une de mes mèches de cheveux dans sa main et il prenait la parole d'une voix malsaine qui accompagnait son sourire.

- Je t'avais prévenue, on ne sait jamais ce qu'il peut se passer en Russie. Tu n'aurais jamais dû être seule. C'est vraiment adorable de ta part de nous avoir facilité la tâche. On va bien s'amuser... Nous, en tout cas.

"Facilité la tâche" ? J'avais raison, ils avaient prévu de m'enlever depuis le début, depuis mon arrivée en Russie. Cette simple idée me faisait reprendre mes esprits et une vive colère prenait place en moi. Je fronçais les sourcils et lui envoyais un regard noir. D'un coup de bras, je défaisais son emprise sur ma mèche ce qui lui faisait agrandir son sourire. Ayant repris mes esprits et le contrôle sur moi-même, je le toisais du regard.

- Tu sors les griffes ? Tu crois que c'est comme ça que tu vas me faire peur ? Ici, tu es soumise ma douce.

Il se rapprochait de moi et je tentais de reculer, peine perdue. Il avait posé son bras à ma taille ce qui m'empêchait de fuir. Je déglutissais quand son souffle se rapprochait de mon oreille.

- Ici, tu n'as aucun pouvoir, ne te met pas en colère. Ça m'excite, me dit-il en susurrant sa dernière phrase.

Il me donnait envie de vomir, cet homme me dégoûtait au plus haut point.

- C'est décevant qu'on ne puisse pas toucher à la marchandise.

Je me dégageais d'un seul coup de son emprise.

- Votre marchandise, non mais vous rêvez franchement. Vous croyez vraiment que je vais faire ce que vous voulez de moi. Lui dis-je en essayant de garder mon calme et de ne pas craquer.

Il rigolait et ses deux collègues le suivaient dans son hilarité. Les femmes quant à elles restaient silencieuses.

L'homme à la quarantaine coupait ensuite leur fou-rire de sa voix forte.

- Хватит смеяться, пошли. (Fini de rire, allons-y. )

Le chauffeur et le deuxième homme hochaient la tête. L'homme rechargeait son arme et la pointait vers nous, ce qui faisait pousser de légers cris de peur chez certaines femmes.

- Двигайтесь вперед и быстро. (Avancez et vite. )

Le chauffeur me retournait et me forçait à avancer voyant que je ne voulais pas bouger de là où j'étais.

Nous commencions à nous éloigner de notre point d'arrivée, donc du camion, pour nous diriger vers ce qui semblait être un grand entrepôt. Il y avait une autre route, qui, de ce que j'espérais, menais à un autre moyen de s'éloigner de l'entrepôt et de retrouver la ville.

Le chauffeur n'était plus derrière moi, il avait rejoint le deuxième homme qui portait une capuche et dont je n'avais pas réussi à découvrir son visage. Le premier homme, à la quarantaine, lui était devant et nous guidait vers notre future cage où se logeait l'enfer que nous allions vivre en y entrant.

The change of a mobsterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant