Chapitre 20

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Longeant le mur extérieur du bureau d'Edmond Maxwell, Tessa et Shawn finirent par arriver devant une porte-fenêtre grande ouverte. Le bois qui se trouvait autours de la poignée semblait avoir été arrachée tandis que le froid s'insinuait à l'intérieur. Tandis que Shawn regardait autour de lui, il ne vit guère plus qu'un voile blanchâtre qui encerclait le manoir.

- La porte a été enfoncée de l'intérieur... murmura Tessa.

- Il ne nous reste plus qu'à savoir qui... et pourquoi. Soit c'était le meurtrier de Maxwell, soit ce dernier fuyait quelque chose... ou quelqu'un.

- Attends Shawn, fit Tessa d'un air songeur en regardant derrière elle en direction de la rambarde du balcon. Je viens de réaliser à l'instant, mais ne trouve-tu pas étrange qu'il n'y ait aucune autre trace de pas dans la neige ?

- Tu marques un point. Où veux-tu en venir ?

- Eh bien s'il n'y a aucune trace, il n'y a que deux explications : soit la porte a été défoncée avant notre arrivée, soit celui ou celle qui a fait ça ne l'a pas fait pour aller sur le balcon.

- Et le bruit ? Si cela a été fait alors que nous étions là, nous aurions entendu quelque chose...

- Mais pourquoi défoncer cette porte s'il n'y a personne d'autre que monsieur Maxwell et Olivia... ?

- Un cambrioleur ? ou une dispute qui a mal tournée.

- Mais Shawn... tu as remarqué une quelconque animosité entre eux toi ?

- Nous ne les connaissons pas tant que ça, rétorqua-t-il.

- Entrons, fit-elle, nous aurons certainement les réponses à l'intérieur, et peut-être qu'Edgar en sait davantage sur eux.

- Je te suis.

Bien que l'obscurité fût prédominante, la lumière de la lune était suffisamment forte pour éclairer la moitié de la pièce, celle qui donnait sur les fenêtres. Une description totale ne pouvait être faite des lieux, mais Tessa et Shawn en voyaient suffisamment pour affirmer l'évidence suivante : Soit une équipée de cambrioleurs s'était aventurée ici, soit on s'était battus. Le plus étrange dans ces hypothèses, c'est que seule la partie sur leur droite, adjacente à la porte derrière laquelle Edgar Brown se trouvait avait été saccagée. L'autre, ainsi que la bibliothèque qui se trouvait au fond sur le gauche, demeurait intacte et parfaitement ordonnée.

- Tessa, allons ouvrir à Edgar.

Shawn se dirigea vers la porte, manquant de trébucher à chaque pas. Il escaladait le grand canapé de cuir, marchait sur les restes de divers documents et objets d'art qui jonchaient le sol autour de lui. Finalement, il atteignit la porte qui baignait dans l'obscurité.

Alors qu'il posait la main sur la poignée métallique de la porte, il entendit de l'autre côté un bruit sourd, comme si quelqu'un ou quelque chose avait chuté lourdement. Il ouvrit la porte à la volée en la tirant vers lui, si fort et si vite que la porte se heurta violemment contre la commode qui se tenait contre le mur.

- Tessa, viens voir !

Tandis qu'elle s'approchait, Shawn balaya rapidement la pièce du regard, cherchant à tâtons la cause de la scène qui se tenait devant lui.

Ce qui apparaissait comme étant la chambre à coucher de leur professeur semblait avoir subir les affres d'une violente bourrasque. Le lit était retourné contre le mur d'en face, les vêtements auparavant rangés soigneusement dans un placard étaient à présent éparpillés au sol, et semblaient en suivre les murs, comme si ce qui avait provoqué l'incident les avaient projetés contre les murs.

Le Voyageur de WistborrowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant