Les cicatrices

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Tassi:

Aussi longtemps je vivrai, j'éprouverai toujours de la compassion pour l'être humain. Je suis née humaine, c'est moi, c'est tout ce que j'ai. Hassana m'avait beaucoup parlé de sa marâtre, une femme dont le caractère reflétait la méchanceté à l'état pure.

Je pris mon calepin, je notais tout ce qu'elle me disait pour voir à quel moment elle avait fauté pour vivre tout cela. Son histoire m'intéressait, son père m'intéressait pour son coeur pure et je voulais lui ouvrir les yeux sur la réalité des choses.

J'étais couchée sur ma tente entrain d'imaginer de nombreux scénarios et tout ce qui pouvait m'enthousiasmer. J'avais menti que je ne ressentais plus rien. C'était faux, je n'avais juste pas eu la bonne personne, il était venu en ce moment.

Hassana venait de se réveiller, elle avait l'air en forme. Elle pouvait rentrer chez elle.

- Hassana vient t'asseoir à côté de moi!
- je suis là Tassi.
- tu as bien dormi?
- trop bien avec cette fraîcheur.
- non, tu ne dors pas bien. Tu ne fais que parler dans la nuit.
- ça arrive quand on dort fatiguer. Je dois appeler ton père.
- hum...

Fallait trouver des excuses chaque fois quand le besoin se faisait sentir.

Hassana:

Tassi me prenait pour une petite fille. J'étais petite mais je réfléchissais mieux. Elle voulait revoir mon père et si elle lui dit que j'étais souffrante père allait venir sans hésitation.

J'avais fini quelques travaux ménagers, je songeai à comment retourner à la maison et je prenais du poids. Je vois père rentrer avec Moussa.

- bonne arrivée papa (je m'accrochais à lui)
- et ta santé Hassana?

J'avais compris que c'était Tassi qui l'a fait venir.

- ce matin je vomissais et j'avais gâté toute la chambre. Vas voir.
- comment pourrai-je voir?
- tu peux sentir l'odeur, Moussa va t'y amener. C'est tout droit.

Moussa l'avait amené dans la chambre, Tassi venait de rentrer et j'avais fait exprès.

Une fois rentrée, je fermai à clé la chambre.

- qu'est-ce qui te prend? cria Tassi?
- il a fait quoi? Questionna papa.
- il a fermé la chambre, lui répondit Tassi.

Tassi et papa étaient enfermés dans la chambre depuis un bon temps. Il ne suffit pas de se voir mais l'essentiel étant la communication; je les avais forcé à communiquer car je sentais de part et d'autre, c'était ce qu'il voulait.

Papa: nos enfants de maintenant hum.

Tassi: on va faire comment ?

Papa: elle est tout ce que j'ai, je tiens à elle et je veux son bonheur.

Tassi: vous avez une fille intelligente. J'aimerais bien être une seconde mère pour elle.

Papa: j'aimerais bien également avoir une bonne mère pour Hassana qui va continuer son éducation.

Tassi: Parfait...

Après des minutes j'avais ouvert la porte. Tassi m'avait regardé et avait secoué sa tête puis continuer sa route. Pour la première fois, elle nous avait accompagné sur la route.

Nous étions revenues à la maison. En cours de route, on a eu à causer...

Tassi: qu'est-ce qui t'a pris de faire ça ?

Moi: je ne sais pas mais excuse-moi.

Tassi: non j'ai aimé. Ce n'était pas facile de causer d'amour surtout enfermé.

Moi: Tassi je veux le bonheur pour nous trois et c'est facile si on faisait des concessions. Tu es une magnifique femme et je veux être ta fille, t'obéir comme si j'étais sortir des tes entrailles. Tu seras la maille de notre maison nous nourrissant d'amour et de paix.

Tassi: je le veux bien aussi Hassana.

Nous avions fait la cuisine ensemble, nous avions mangé ensuite, avec quelques filles qui étaient là.

Tassi:
J'avais posé les yeux sur Sidi, le père de Hassana. Il fut un bel homme mais je m'inquiète. Laissez tout ce que j'ai pu construire pour aller vivre chez un homme et au même temps c'était une bonne chose, construire ma famille.

On toquai à la porte, j'envoie Hassana lui ouvrir. C'était un homme, un étranger.

- je veux de l'eau chaude.
- il n'y en a pas monsieur.
- s'il te plaît, j'ai du charbon. Je peux faire bouillir.

C'était un homme avec l'accent guinéen. Il vendait du thé et café dans un panier.

Moi: Hassana c'était qui?

Hassana: c'est un étranger qui veut de l'eau chaude, un guinéen je crois.

Moi: et tu l'as laissé partir alors qu'on a du feu?

Hassana: je ne voulais pas inviter des inconnus dans votre demeure.

Moi: Hassana, regardes notre vie! C'est le bébé qui devient grand et âgé; et l'adulte au file du temps devient petit. C'est la vie quand quelqu'un a besoin d'aide. Il faut l'aider. On ne sait pas de quoi est fait demain.

Hassana courut pour l'appeler, Il était revenu. Elle avait chauffé l'eau pour lui.

- merci madame
- je t'en prie et chaque fois que tu ne peux pas avoir de l'eau chaude, tu peux venir.

Il était reparti avec un accent bizarre. Il parlait français comme un guinéen.

Je me suis couché toute contente. Les fissures de ma vie se renferma. Que Sidi ne soit pas comme tous ces salopards de monsieur à la queue longue mais avec des cerveaux restreint!

À suivre!

Au bout des épreuvesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant