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Vingt minutes dans le bureau du directeur...

Je transpirais sur les questions posées par le directeur. Je me contentais de répondre tout en gardant la tête sur les épaules. Puis il justifia ses questions: « j'ai une fille comme toi, ma benjamine, Merry. C'est une mignonne fille mais l'école ne lui a pas sourit.
Elle était venue me voir un soir tout en pleure.

- j'ai encore échoué papa pour mon BPEC
- ce n'est pas grave voyons!
- j'ai tout donné mais ça ne va toujours pas!
- je sais ma fille, on essayera l'année prochaine.
- non papa, je veux devenir styliste
- si tel est ton désir qu'il soit ainsi, je t'inscrirai dans une centre de formation.
- merci « papounet »

C'est pour que vous puissiez travailler ensemble. Avec ta taille et cette beauté que Dieu t'a donné tu seras un mannequin parfait.

J'avais écouté les propos du directeur. J'avoue que je suis émue de cette marque de considération mais notre société, ma religion ne me permettront pas.

- Monsieur je vous suis grée de cette considération mais je ne peux pas.
- pourquoi ?
- mes parents ou dirai-je mon père ne va accepter.
- d'accord on n'ira pas à l'encontre des volontés de tes parents. Je vais contracter une dette pour toi auprès de la banque.
- je n'ai rien comme gage.
- si; tu m'as moi.
- merci !

Dire que les bonnes personnes n'existent plus, c'est dire que l'humanité a perdu son essence et son sens. Le directeur Lawson était une bonne personne, il était au delà de mes attentes.

Six mois passés...

Il m'avait aidé à trouver un lieu et grâce à lui, j'ai obtenu l'autorisation de la mairie pour l'implantation de mon nouveau cafétéria en pleine centre ville nommé « Diallo et Hassana »

Le soir, il était venu avec sa famille, une famille adorable: deux filles Adèle et Angela et un grand garçon Achil.

-L'addition s'il vous plaît
-non monsieur, c'est la maison qui régale. Je ne peux jamais vous remercier.
- je suis venu en tant que client et prenez mon argent.
- comme vous insistez, merci d'être passé, merci monsieur pour tout.

Il me fit un clin d'œil, puis partit. J'étais trop contente que Dieu l'ait mis sur mon chemin. Je finis le service, je rejoignis ma crèche et sur mon tapi, je tirais le chapelet pour tout ce que j'ai vécu: « mère de là où tu es, que Dieu te fasse miséricorde qu'il transforme mes épreuves en soulagement pour toi. Diallo je ne t'ai pas oublié non plus. Tu me manques énormément et la chambre semble vide sans toi. J'ai foi que tu allais revenir. Reviens-moi, j'ai envie de te serrer dans mes bras. Deux ans, n'est pas deux mois ».

Mon portable sonna, je haussai la tête pour voir la personne qui m'appelle c'était le directeur....

- bonsoir ma fille!
- bonsoir monsieur, merci encore.
- tu n'as pas à me remercier.
- si.
- bref demain je ferai un sot dans ton cafétéria avec des amis. Les gens riches attirent la richesse et attirent d'autres personnes à faire comme eux. Arranges encore les lieux, mets de la bonne musique de préférence classique. L'heure de la gloire a sonné.

Il était 18h, nous avions arrosé les lieux, mis des pots de fleures partout.

Puis virent Monsieur Lawson et ses amis avec des voitures garées. Ils avaient pris la place et nous les avions servis.

- ce repas est délicieux, je n'aurai jamais imaginé que ces petits restaurants pouvaient offrir de telle délice Monsieur Lawson.
- rester dans sa zone Marcel ne nous ouvre pas les yeux sur la réalité de la vie! Au début j'étais hésitant à manger le plat qu'elle m'avait amené mais quand j'ai goûté je suis resté. La plupart de mes employés viennent ici ou font des commandes.
- je ferai la publicité avec mes collègues également.

Ils avaient bavardé tout au long de la soirée et avaient fini par quitter. Cette fois, j'appelai le directeur moi-même !

- bonsoir monsieur j'espère que vous êtes bien arrivés!
- bien merci saches que mes amis ont beaucoup aimé et viendront.
- merci monsieur!
- volontiers; demain soir tu fais quelque chose?
- pour vous, je suis libre à tout moment.
- d'accord je viens te prendre on va faire un tour.

J'avais raccroché et j'étais ravie de jouer dans la cour des grands. Le destin me sourit, je suis devenue une personne importante en claquement de doigt.

Parfois les malheurs qui nous parviennent et mettent fin à notre situation confortable ne sont que le début d'une ère nouvelle, d'une été embellie.

15h, je me suis maquillée pour la première j'avais eu du temps malgré le travail surchargé, Moussa et sa compagne s'y mettaient. Le premier enfant de Carrelle n'était pas parti à l'école, c'était le 1 novembre, la Toussaint. Pour nous musulmans tous les jours c'est une occasion pour prier, pas d'évènement spécial pour nos morts.

Les classes étaient vides ainsi que les bureaux. Le directeur était habillé en tout noir. C'était parfait.

- tu es magnifique pour cette occasion Hassana
- merci monsieur.

On partit et nous étions venus à la cimetière.

- vous ne m'avez pas dit qu'on venait ici!
- je sais, j'aimerais partager ma douleur avec quelqu'un.
- tu as perdu qui?
- ma femme Viviane. C'était une magnifique femme dotée de plein de sens. Elle sait comment me guérir, elle sait quand ça ne va pas. Elle m'avait beaucoup aidé dans tous mes domaines. J'aimerais te présenter à elle. J'aimerais lui dire que j'ai enfin trouvé sa remplaçante

Ah c'était donc son intention !

À suivre!

Au bout des épreuvesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant