28

11 3 0
                                    

Ma main avait gelé, le gel que j'avais mis sur les cheveux se défrisait seul. Mon papa! J'ai mal au ventre jusqu'à l'intestin grêle.

Il était venu dans la semaine me faisant état de sa santé. Je l'avais ignoré. Dimanche jour d'église, dimanche jour de mariage mais la mort n'avait pas de jour précis. La mort nous visite quand il veut, où il veut. C'est effrayant rien qu'en y pensant.

Pardonner aux proches quand ils sont toujours là, souriez les quand ils sont encore là. Si il est « Trop tard » c'est comme « si je savais ».

Puis j'avançais puis mon coeur se resserrait. Je passais devant les hommes qui me regardaient bizarrement et personne ne courait pour me donner des explications. Enfin je trouve ma tante, elle autre allait pouvoir m'aider.

- bonjour ma tante
- bonjour Hassana, pourquoi tu n'es pas joviale pour le mariage de ta soeur? Chacun a son temps il faut attendre son tour.

Ouf c'est un mariage et ma soeur qui se marie... Ramatou se marie, elle n'avait que quinze hein.

- Ramatou?
- oui elle, j'ai fait tout pour m'opposer à ce mariage en vain.
- ce n'est qu'une gamine ma tante.
- comme sa mère dit que personne n'avait le droit sur elle, on la laisse faire.
- hum....

Dans la foule qui criait, dansait et buvait au son et rythme des tambours, mon père était assis avec ses amis sans aucune manifestation de joie.

- tout va bien père ?
- ça va!
- non père, je lis sur ton visage de la tristesse et je sais que rien ne va.
- ta marâtre, j'avais cru qu'elle avait changé.
- que le satan parte vivre au royaume des cieux plus des millièmes d'années, il restera toujours satan. Elle ne peut changer et je crains qu'elle mette ta vie en danger.

Papa Sidi: « tu te souviens de ce commerçant riche homme qui t'appelait sa femme quand tu étais petite, c'est lui l'élément déclencheur. Un soir, il était venu, je l'avais bien accueilli et on avait dîné ensemble. Il demanda sans cesse d'après toi. Quand Marie a su qu'il voulait faire de toi son épouse, elle incita sa fille à se défiler devant l'homme, il lui dis de débarrasser la table. Marie avait pris parti dans notre causerie.

- Si Hassana n'est pas là, il y a Ramatou.
-Mais Marie, Ramatou n'a que quinze ans.
- qui t'a dit qu'une fille de quinze ans ne peut pas féconder?
- hum Marie, je suis contre ce mariage.
- c'est ton enfant ou le mien?
- c'est le tien mais que j'ai élevé comme si elle était mon propre enfant et la voir donner en mariage très petite, je ne suis pas prêt.
- personne ne te demande d'être prêt, tu t'opposes au bonheur de Ramatou c'est tout.
- les richesses de ce monde sont éphémères et ne troquent pas ta fille pour de l'argent.
- quand tu as une fille, c'est une richesse.

Le commerçant était enthousiaste de notre dispute car pour lui, il va prendre l'enfant.
Marie lui dit d'envoyer ses proches dans deux semaines.

Deux semaines plus tard les proches du commerçant étaient à nos portes et nous les avions pas reçu justifiant que l'enfant n'était pas à terme.

La rage de Mari avait commencé et le commerçant insistait. J'en avais marre que tard la nuit, la voiture du commerçant vint se garer devant notre porte et l'amène je ne sais où pour ne revenir que 3h du matin.

- Marie ce que tu fais n'est pas du tout bon!
- Le moralisateur, je t'acclame. Tu n'as pas pu garder ta seule fille mais pour les autres c'est un mal. Pour ma fille c'est temporaire et la tienne c'est un départ définitif. Ta fille vit avec un homme sous le même toit sans mariage. L'ironie n'est rien d'autres qu'une personne qui justifie ses péchés tout en condamnant son prochain pour le même péché
- ce n'est pas pareil, Marie.
- le problème est l'âge non, moi je suis à terme. Je m'offrirai à lui volontiers...
- je vois que tu es vraiment malade...

Les choses ne font que s'empirer. J'étais résolu à faire ce mariage pour que la fille reste dans son foyer. J'étais contraint par les faits, comment avoir le coeur de marchander sa fille, un enfant pour qui, ton sommeil était moins, tes maux de tête et ventres sont réguliers.

Certaines femmes sont managées par le diable mais après leur formation, même le diable sont terrorisés par leur faits, elles sont des excellentes élèves ».

Courage Ramatou! Je suis partie la voire. Elle était très jeune si jeune que je n'avais pas su quand mes larmes coulaient. Pourquoi elle, pourquoi avoir une telle maman si cruelle ?

- Ramatou ça va?
- ça va Hassana, tu m'as trop manqué.
- toi aussi ma belle. Je lis de la tristesse dans tes yeux.
- c'est bien normal, je ne sais pas ce que je fais dans cet habit. Je ne sais ce qu'on appelle mariage et quitter mes parents, j'ai trop peur Hassana. Protèges-moi s'il te plaît.
- n'aies pas peur, fuyons d'ici.
- ma mère va me tuer...

À suivre!

Au bout des épreuvesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant