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Journée noire, chemise noire, pantalon et chaussures aussi, Lawson était assis à côté de moi.

Il aimait parler en parabole, il n'a jamais été directe faire des concessions pour venir à ses idées.

- tu voulais que je remplace ta femme comment? Une femme dont tu fais extrêmement ses éloges à longueur de journée. Une femme magnifique, on ne peut remplacer son premier amour. Elle a été le point de départ. Elle fût quand tu n'avais rien.
- je sais, nul ne peut la remplacer. Mais je veux une femme comme elle à mon fils Achil. On est en démocratie et ce n'est guère mes premières intentions envers toi. Il m'en avait parlé et je veux savoir ta position.
- donner une réponse dans l'immédiat serait mentir. Je te promets d'y réfléchir longuement et sérieusement.

Lawson ne cessait de m'étonner. Je croyais qu'il voulait faire de moi sa femme alors que j'ai le même âge que sa benjamine. Il me voulait pour son fils.

Triste mais mon coeur est rattaché à celui de Diallo. Les meilleurs réflexions viennent en dormant. « il ne serait pas mal de tenter sa chance. J'avais trop attendu Diallo je ne sais pas même pas si il va revenir. Il n'a donné aucun signe de vie ».

Le soir nous avions ouvert la boutique très tôt. Les clients venaient à tour de rôle, certains faisaient des « emporter » et d'autres gagnaient les tables installées pour leur confort.

Achil était venu dans l'une des voitures de son papa, il était élégant, il était géant, il était mignon et avait tout pour plaire.

- bonjour Hassana.
- bonjour Achil. Bonne arrivée!
- merci, tu fais quoi?
- je suis entrain d'apprendre.
- les alphabets? Je pensais que tu enseignais aux enfants.
- je n'ai pas fréquenté
- je vois! Si tu étais à l'école peut-être la frustration allait réduire ton charme.
- ce n'est pas vrai, tu es trop drôle toi!

On avait discuté, papoté toute la soirée. Il était formidable. Il était complet bien bâti. Il avait la chance d'avoir milles filles...

- pourquoi moi Achil?
- la question qui amène à faire un développement soit vrai soit faux mais l'essentiel est de convaincre. Je ne veux pas faire de discours. J'aime juste ton être et ta façon d'être.
- merci pour ta franchise, je vais y réfléchir et sérieusement réfléchi.
- je sent que ces derniers jours seront très cruciaux.

Je ne pouvais lui dire non immédiatement mais sans rien cacher, je n'arrive pas. J'avais essayé mais une obligation m'y tenait. Je ne peux faire cela à Diallo.

Soixante douze heures plus tard...

J'avais cuisiné comme je le faisais pour le papa d'Achil, Monsieur Lawson. J'étais parti dans son bureau. J'avais toqué mais il n'était pas là. La secrétaire s'était avancée et m'avait ouvert la porte: « rentres, le patron serait peut-être dans la douche »

J'étais bien traitée, on me voyait déjà comme belle fille de la maison. Mon ascension était arrivée, Dieu ne dort point.

Quand je rentrai, on ferma subitement mes yeux et on m'avait ligoté: « vous avez quoi, laissez-moi s'il vous plaît... » je blottissais.

Aucune voix et les scènes de mon viol et cette douleur intense me parvenaient tel des échos.

Je pleurais quand j'ai entendu la voix d'Achil.

-Achil ne me viole pas s'il te plaît.
- comment te violer, ouvres les yeux...
- quoi Achil?

Il était debout me tendant une bague de fiançailles. Je n'avais plus d'échappatoire.

- Hassana, je sais qu'on n'est pas d'un même milieu, ni même religion. Hassana tu offres ce que la plupart des filles n'ont pas aujourd'hui. Tu es loyale, tu devrais avoir le sang royal. Même si je fume de la cigarette « Royal », j'apercevrais cette beauté qui t'incarne. Je n'ai pas besoin de carnaval pour crier partout mon amour. Le discours j'en n'étais pas fan, mais l'obligation de mon coeur s'impose et mon coeur s'oppose à tout silence.
- tu as donné une bonne gifle à mon coeur qu'il n'est pas prêt à te dire non.

Sans le savoir les gens nous filmaient, d'autres avaient posté même sur les réseaux sociaux. J'étais à la risée des regards.

Quand je suis revenue à la maison, j'aperçois Moussa avec le sourire au coin des lèvres...

- tu ris quoi?
- non rien Hassana.
- dis-moi Moussa.
- je ne savais pas que tu étais aussi amoureuse. Vous formez un joli couple, en plus il est grand de taille. Tu as gagné le jackpot.
- Moussa, au fond je ne vis pas bien. J'ai commencé une chose sans voir la fin. L'amour de Diallo m'a noyé et je n'arrive plus à nager. J'ai souvent voulu combattre ce côté filou, c'est relou. Je suis clouée. Je ne sais pas si je vais accepter la bague d'Achil ou la refuser. Son père est un homme à qui je ne veux pas manquer de respect.
- ma soeur, l'amour est un ressenti personnel. Nul ne peut prendre une décision à ta place. Saches juste que quelqu'en soit ton choix, je reste scotché à toi et je ne peux que te souhaiter le bonheur.
- sans rien te cacher, je ne l'aime pas.

-Une voix: et moi qu'est-ce qu'on me cache?
Moi: Diallo?

À suivre!

Au bout des épreuvesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant