Accrochage

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Je me suis réveillée pour la quinzième fois dans la chambre de Diallo jour pour jour. Une chambre arrangée et bien parfumée depuis mon arrivée. Diallo avait apprécié pour mon premier ménage. Il m'avait dit: « je suis entrain de me tromper de chambre ou c'est la mienne, c'est tellement propre ».

J'avais passé deux semaines déjà chez lui dans une ambiance un peu particulière. J'avais conscience que vivre avec un homme qui n'est pas mon époux n'était pas du tout adéquat. Que faire?

Diallo malgré sa croissance dans la brousse s'est humanisé, il ne m'a jamais touché. Il dort pour la plupart du temps au salon.

Après avoir pris ma douche, je me préparais pour aller à la cafétéria quand papa et Tassi furent leur entrée. J'étais émerveillée au point d'avoir le sourire au coin des lèvres. J'avais vu mon papa accompagné de Tassi. Mon rêve devint réalité, les pépins semés poussèrent. Je fis sortir des chaises et nous assîmes dehors.

- tu es toujours magnifique Hassana.
- merci Tassi!
- c'est ton nouvel habitat?
- je sais que tu le sais déjà; si je comprends bien, vous êtes venu m'annoncer une bonne nouvelle !

Papa toussa et fit tomber sa canne. Il était furieux et me gronda.

- Hassana c'est nous qui t'avions mise au monde et non le contraire. Tu me dois respect et obéissance. Tu crois que tu te fais honneur en te pavanant dans une chambre avec un homme. Tu me fais honte.

- papa, tu peux me traiter de tout, mais saches que je demeure toujours ta fille et rien à changer. Ton éducation est ancrée en moi, rien ne peut la changer. Mais l'heure n'est plus à la paternité mais au survie. Vivre, je veux vivre et non survivre face aux situations.

- c'est un désastre ce que tu me racontes. Auparavant aucune fille n'a tenu tête à ses parents. La civilisation occidentale vous pollue la vie et vous devenez impolie et impossible à gérer.

- une situation dans laquelle tu m'as mise et que tu refuses délibérément de me faire sortir papa.

- si je pouvais j'allais couper ta branche de mon arbre généalogique.

Tassi intervient enfin et elle nous calma tous les deux.

- Sidi, dit-elle; tu m'as fait venir pour dissuader ton enfant. Un parent ne doit prononcer de tels vœux à son enfant. Si Dieu te donne un enfant quelqu'en soit comment il est, pries pour lui, bénis le. Tes prières vont le changer ou le remplir plus de bonté.

Tassi se tourna vers moi: « ma fille, pour les parents, il faut être prête à faire balle à terre. Ils sont nos dieux sur terre. Tout ce qu'un parent désire c'est la réussite de son enfant, soit la direction est bonne ou mauvaise. Il n'a jamais voulu un mal pour toi. Il t'aime. Il ne dort plus. Reviens à la maison et c'est le seul endroit où tu peux guérir tes cicatrices.

-Tassi, dis-je, je n'aime pas contredire les aînés. Je n'aime pas refuser non plus quand on me demande service. Mais la bête a trop souffert, la bête ne veut plus souffrir. La bête ne peut guérir si on n'enlève pas la peste qui est dans son poux.

- c'est qui la peste? papa me questionna.

Ils avaient quitté car je n'avais pas l'intention de bouger d'une pouce pour aller souffrir dans les mains de cet animal.

Je rejoignis Diallo dans notre lieu de travail. Il avait tout vidé et vendu à un autre détenteur de cafétéria tout en cassant le prix.

- tu étais où Hassana?
- je pense qu'on ne pose pas la bonne question, pourquoi tu as vidé le cafétéria ?
- je n'ai pas d'explication à te donner.
- tu as beaucoup d'explications à me donner, on travaille ensemble.
- j'ai bâti ce lieu
- d'accord je sais mais pourquoi tu veux détruire le lieu que tu as bâti ?
- je dois rentrer au pays urgemment.
- je vois, problème de famille ?

Il ne m'a plus répondu. J'avais sur moi, 15.000f'que Tassi m'avait donné pour le maïs que j'avais semé durant mon séjour. « Tiens ces quinze mille, c'est ce que j'ai pu collecter pour ta semence »; m'avait tendu Tassi.

Je voulais lui donner mais mon intuition m'avait empêché. Il était parti la nuit tombante sans au revoir, sans mot.

J'étais restée seul avec les clés de la maison et je n'avais plus de nouvelles de lui. Pour une fois j'avais pensé à lui, pour une fois je souris seul pour toutes les blagues qu'il faisait quand on était seul dans la cuisine ou dans la chambre. Diallo m'avait manqué cette nuit et ce manque m'avait suivi dans le sommeil.

J'entends qu'on me tapota sur mes cuisses.

-Diallo?
- oui Hassana!
- tu n'es pas parti?

Il me ferma la bouche, me faisant signe de ne pas parler. Puis ôta sa main, et se coucha sur moi. Dans un plaisir très profond, tout en moi se mouilla. On avait fait l'amour...

Quand je me rendis compte que j'étais dans un rêve érotique, mon dessus se mouilla comme une personne à la recherche d'une vie exotique. C'était toxique l'amour!

On frappa à la fenêtre de la porte. Je sortis...

- Yô la pute de Diallo, dis à Diallo de me donner mon loyer.

Problème!

À suivre!

Au bout des épreuvesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant