Ramatou:
La nature humaine est touffue, faite de tunnel parfois simple, d'autrefois complexe. Quelqu'en soit les cas, il faut joindre les deux bouts.
Comment joindre les deux bouts sans instruction, sans instrument ni moyen?Mon père était l'aveugle qui voit bien le danger alors que ma mère avec ses deux yeux ne voyait rien qu'elle et l'argent. Quel esprit démoniaque !
Dans la salon, ma soeur et la première épouse du commerçant se lançait des piques quand maman était rentrée.
- je savais...
- maman bonne arrivée.
- tu es dupe ma fille, tu laisses introduire des inconnus dans ta maison pour qu'au final ils prennent ta place. Tu penses que celle là va te servir à grande chose. Une femme qui est incapable d'être dans un foyer et c'est elle qui va t'aider. Je ne veux plus la revoir ici, plus question.Ouf de mère! J'avais honte d'être sa fille....
Hassane:
Cette femme avait raison. Je ne suis rien et je ne peux rien porter comme aide. Je suis une fille maudite. Je suis une fille malheureuse. J'avais des vertiges, j'étais essoufflée et une forte migraine me prit. J'avais cherché à m'asseoir. J'étais restée là bas plus de dix minutes...J'avais arrêté un taxi, direction ma maison. Les choses se mélangeaient. J'ai pris des médocs et je m'étais endormi. L'appel de Ramatou m'avait réveillé.
- Allô!
- Oui allô Hassana...
- tu as quoi et tu me chuchotes dans l'appel.
- ne parles pas fort, ils peuvent nous entendre.
- mais qui?
- j'ai peur Hassana.
- tu as peur de quoi?
- laisses-moi enregistrer...
- je dormais quand soudainement des mains me touchaient la tête. Je me suis réveillée brusquement et j'ai vu des hommes habillés en tissu rouge avec des bandeaux rouges également. Ils disaient: « que ton esprit nous apporte gros, que ton âme nous serve de repas. Viens en nous esprit »
- Ramatou quittes cette maison tout de suite.
- je ne peux pas, je suis attaché. J'ai peur; aides-moi Hassana s'il te plaît.Je n'ai pas su quand mes larmes coulaient. Je versais des gouttes sans qu'aucune personne me demande ce qui n'allait pas. Diallo n'étant toujours pas revenu. Il était parti croiser l'un de ses membres de famille à la gare.
Avec lui, ce n'est plus comme avant. J'avais insisté pour notre mariage et c'est cela ou chacun part vivre ailleurs. C'est peut-être la raison pour laquelle il avait demandé à un membre de sa famille de venir.
J'ai eu la force de me lever. Quand il s'agit de la famille, c'est qu'il s'agit de se sacrifier.
Arrivée je n'ai pas pu la tenir. Elle voulait s'en fuir.
- Ramatou c'est moi!
-laisses moi ils arrivent. Je dois les rejoindre.
- tu ne vas rejoindre personne.Moussa vient avec le taxi et nous prîmes la direction de l'hôpital. « Ils arrivent, je te dis ».
Ils arrivent et ils étaient réellement arrivés. Ce qui lui arrivait est pire. Ça nous prend notre dignité, notre humanisme. On devient comme un animal, on ne réfléchit pas pour les actes. On enlève notre sexe pour faire nos besoins sans voir les gens. Ramatou était devenue folle. Elle était devenue incontrôlable et elle ne cherchait qu'à fuir.
Dans cette incertitude, le médecin l'avait examiné et n'avait rien trouvé. Le médecin était venu nous voir dans son blouson et avait secoué sa tête. Cette même expression qu'on lisait sur leur visage quand une personne rejoint l'autre monde:
- désolé, on ne peut rien. C'est spirituel, nous ne pouvons rien pour elle.
- comment vous ne pouvez rien pour elle?
- madame calmez-vous. Essayez de garder le calme et aller voir un marabout.Je fis appel à papa. Il nous avait rejoignis si tôt avec sa femme.
- c'est terrible ce qui arrive à ma fille par la faute de ta fille.
- comment tu peux imaginer des sottises. Ce n'est vraiment pas le moment Mari.
- Sidi, ta fille est une vipère.
- je dis que ce n'est pas le moment.Cette fois, je ne vais rien laisser passer. Je dois faire face à cette femme.
- j'en ai presque assez de tes ragots infondés. Ecoutes l'enregistrement de notre appel avec Ramatou. Tu as troqué ta fille contre l'argent; ta propre fille. Tu l'as donné en mariage à un homme que tu ne connais pas. Voilà la situation dans laquelle tu as plongé tout le monde. Et tu ouvres tes mailles pour me dire que c'est moi. Tu as une maladie quelque part que personne n'a su découvrir pour l'instant.
- tu me parles comme ça Hassana?Elle se retourna vers papa...
- tu entends ta fille?
- n'a-t-elle pas raison? Ne t'ai-je pas prévenu. Tu as ruiné nos vies.Je rentrai vite à la maison pour prendre quelques affaire vite fait. Nous partîmes voir un marabout en plein cœur de la ville. C'est un imam, on nous avait fait ses éloges et je priais fort qu'il nous aide.
- bonjour grand imam
- bonjour cher fidèle.
- sans rien dire, sachez que je fais des invocations pour les djinns et ce combat est de taille! Son esprit ne peut plus revenir, il est devenu source de richesse.À suivre!

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Au bout des épreuves
ActionEngendrée par un aveugle, le regard de la société. Ma vie est devenue un carrefour de malheur...