Chapitre 3

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Persé 

J'étais couchée sur le lit pendant qu'Hadès me faisait des bandages. Je lui avais tout raconté de la vision d'Hébé. Ses mouvements étaient si doux et précis que c'en était presque une danse qu'il faisait. Je ne pouvais m'empêcher de penser à une solution à notre problème quand cela me frappa.

-Et si j'utilise les pouvoirs de Chronos pour retourner dans le passé avant que tu ne sois roi ici, dis-je en me levant arrêtant son travail. Tu n'aurais pas fait de sacrifice, tu serais donc encore en mesure d'avoir des enfants, ajoutais-je en pensant à haute voix.

-Persé, dit Hadès en me prenant les épaules. Je veux le faire avec toi cet enfant, dit-il en riant un peu.

-Ce serait avec toi! m'exclamais-je. Juste pas le toi de cette époque, mais ce serait ton enfant, expliquais-je en me levant du lit. Il faudrait juste que je réussisse à te convaincre dans le passé.

-Ce n'est pas le fait de me convaincre, au contraire, dit-il avec un petit sourire en coin. Mais qu'est-ce qui arrive s'il se passe quelque chose dans ton allée ou ton retour. La dernière fois je t'ai perdu pendant plusieurs années et jamais je ne permettrai que cela arrive une nouvelle fois, ajouta-t-il d'un ton plus sérieux.

Hadès s'approcha de moi pour terminer son travail.

-Nous pouvons continuer de faire ce que tout le monde nous recommande, dit-il pour me calmer et me sortir cette idée de la tête, mais je recula fâchée de sa réponse.

-Tout le monde est capable de faire des enfants, dis-je frustrer de la situation. Même ceux qui ne veulent pas sont en mesure d'en avoir. Pourquoi est-ce que nous ne pouvons pas?! m'exclamais-je. Nous le méritons beaucoup plus qu'eux! dis-je en faisant tomber des éclairs à l'extérieur pendant que mon corps se réchauffait.

Sans aucune crainte, Hadès me prit les mains et se mit à genoux devant moi.

-Ma pauvre femme, dit-il en me serrant dans ses bras. Je comprends ta rage, ta haine envers les autres, je l'ai vécu pendant de nombreuses décennies. Il n'y a rien que je pourrai faire pour soulager ses sentiments, mais tu dois garder espoir comme moi j'ai gardé espoir de t'avoir un jour. 

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Ma couronne parfaitement droite sur ma tête, Hadès à ma gauche, j'écoutais les plaintes des nos employés. C'était l'unique journée du mois où nous devions écouter ce que nos employés avaient à dire. J'avais réussi à me sauver les derniers mois en prétendant des rencontres, mais cette fois-ci Hadès avait fait en sorte que mon horaire soit complètement vide pour que j'y assiste. Les questions n'étaient jamais adressées à moi et je devais rester assise toute la journée à écouter des plaintes minables sans sens quand quelqu'un s'adressa à moi.

-Vous savez ma reine, nous attendons une descendance pour le royaume, dit-il sans vouloir faire de mal, mais il était déjà trop tard.

Je ne pouvais plus entendre aucun mot parvenir à mes oreilles. C'était comme un bourdonnement strident qui ne voulait partir. Ma tenue de combat noire se matérialisa sans même que j'en sois consentante puis je vis la peur dans les yeux de tous les autres qui attendaient en ligne derrière l'homme. Hadès se leva de son siège pour voir ce que j'allais faire. Malgré que je n'entendais pas un son, je pouvais lire sur les lèvres de l'homme qu'il semblait me dire que j'étais une déesse de la fertilité et que j'avais le pouvoir de donner la vie partout où j'allais. Je pris son visage entre mes mains et descendis mes ongles dans son coup en absorbant la peur qui s'émanait de lui. Puis d'un coup sec je tourna sa tête pour lui casser la nuque. L'homme tomba au sol effrayant le reste de la foule. La file se vida en moins de deux minutes laissant le corps au sol. Hadès n'avait rien dit, car je savais qu'au fond de lui il aurait fait la même chose si quelqu'un avait passé un commentaire pareil. Je me tourna vers lui en poussant un soupir. Arès arriva à la course ayant senti la rage en moi.

-Oh! s'exclama-t-il en regardant le corps au sol. Je comprends, dit-il en passant par-dessus l'homme.

Je pouvais sentir la chaleur émaner de mon corps et j'étais incapable de me calmer.

-Je dois le faire, soufflais-je à Hadès en serrant les poings.

-Persé, tu sais que c'est une idée qui n'a pas de sens, dit-il en croisant les bras. Je refuse que tu fasses cela, ajouta-t-il d'un ton ferme.

Arès resta en silence en attendant la suite des évènements.

-Je vais faire ce que je crois qui doit être fait, dis-je en croisant les bras à mon tour.

-Tu ne feras rien! s'exclama Hadès en haussant le ton faisant trembler la tour. C'est une idée qui ne fait pas de sens. Retourner dans le passé ne changera rien, je suis maudit et je l'étais déjà. Qu'est-ce qui t'assure que le temps que j'ai passé dans Chronos n'a pas joué avec mon système? Je ne te laisserai pas faire, trancha-t-il en me regardant droit dans les yeux.

C'était la première fois que je le voyais de cette façon, la première fois qu'il haussait le ton sur moi. Cela sembla me calmer et me ramener à moi-même. Arès recula un peu, mais Hadès l'arrêta.

-Tu peux l'apporter avec toi, je crois qu'elle en a besoin, dit Hadès en retournant sur son trône sans me regarder.

Je pris une grande respiration et garda mon souffle en descendant les marches du trône pour aller rejoindre Arès qui venait d'assister à toute la situation. Je regarda Arès impuissante de la situation et il me fit signe de le suivre. J'étais sous le choc, c'était la première fois que je voyais Hadès de cette façon et même me répondre de cette façon. 

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-Il a raison Persé, dit Aphrodite en me tendant une tasse de thé. Même si c'est lui, ce n'est pas lui dans ce moment présent avec toi ma chérie. Tu dois te rappeler qu'il a toujours une chance que l'on te perdre pour bien plus que cinq ans, ajouta-t-il en prenant place aux côtés d'Arès. Je sais que tu veux des enfants ma belle et nous savons que cela va arriver, mais tu dois être patiente, il y a peut-être quelque chose qui n'est pas encore terminé.

Je pris une gorgée de ma tasse.

-Tu es une reine, il est inévitable que des gens vont faire des commentaires sur votre relation. Tu es une déesse de la fertilité qui vient du monde des mortels et qui es destinée à vivre une vie d'Olympienne, dit Arès avec un petit sourire en coin. Rien de ta vie, rien de sa vie n'est normale, mais ensemble vous êtes parfait. Hadès ne le montre pas, mais sa peine est encore plus grande que la tienne, expliqua-t-il en serrant Aphrodite par les épaules. C'est ce qui vous rendra plus fort.

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Merci de me lire! 

À la prochaine! :) 

Olympus Gods - Partie 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant