Airelle
Je suis rentrée chez moi à pied, personne n'est venu me chercher au commissariat, ni à la fac, je suis crevée par cette journée. Mes parents ont dû être avertis de cette prise d'otage, mais non pas daignés venir prendre des nouvelles. J'ai l'habitude qu'ils ne prennent pas de nouvelles de moi, mais je ne sais pas, il y a une infime partie de moi qui attendait quelque chose d'eux, mais cette partie a été déçue. Quant à Bettina, je ne voulais pas la déranger et je préférais être seule pour pouvoir souffler un peu.
Je n'ai même pas le temps de refermer la grande porte d'entrée que Bettina arrive en vitesse vers moi.
- Oh ma petite Aira, j'ai eu tellement peur quand j'ai su ce qu'il s'était passé à ta fac ! Tu n'as rien ? Pourquoi tu ne m'as pas appelée ? Pourquoi tes parents ne sont pas venus te chercher ?
Je n'ai pas le temps d'en placer une qu'elle me prend dans ses bras réconfortants. Voilà ce dont j'avais besoin maintenant, d'un câlin ! Après une journée mouvementée, après avoir revu le gars auquel je pensais nuit et jour depuis un mois, après ne pas avoir pu voir son magnifique visage et ses cheveux noirs flamboyant, après avoir passé des heures dans une salle d'interrogatoire avec une enquêtrice irrespectueuse et vulgaire, j'avais vraiment besoin d'un câlin. Je pourrais rester dans ses bras toute ma vie, ses bras qui m'ont si souvent accueillie lorsque j'en avais besoin.
Dans ma safe place que sont les bras de Bettina, j'éclate en sanglots, je ne sais pas exactement pourquoi, mais ça me fait un bien fou. Toute cette pression que j'ai subi pas seulement cette journée, mais plutôt ces dernières années s'échappe de mon corps pendant quelques minutes avant de revenir aussi vite qu'elle est partie. C'est dans ce tourbillon d'émotions que Bettina tapote mon dos et me chuchote des mots à l'oreille pour me réconforter.
- Ça va aller mon enfant.. Je suis là maintenant.. Tout ira bien.. Si tu veux en parler, n'oublie pas que je suis là. pour toute réponse, je renifle pour ne pas que ma morve ne sorte de mon nez.
Je la serre encore plus fort contre moi et nous restons dans cette position quelques minutes de plus, jusqu'à ce que j'arrête enfin de pleurer.***
D'après ce que j'ai appris grâce aux informations, il n'y a eu aucun blessé. Les tirs qui ont retenti dans l'enceinte de la fac n'étaient destinés qu'à faire pression sur les otages afin qu'ils aient peur et qu'ils ne flinguent pas le plan des preneurs d'otages.
La fac a aussi envoyé des messages aux étudiants pour les prévenir de sa fermeture temporaire à cause de ce qui s'est passé, ça m'arrange un peu comme ça, je peux lire.
Écouteurs dans les oreilles, musique à fond, livre ouvert à la page où je m'étais arrêtée, voilà ce que j'aime plus que tout. Mais je m'agace très vite après avoir relu la même phrase pendant une dizaine de minutes, je décide d'arrêter de lire. Même après l'avoir revu une deuxième fois, mes pensées vont toujours vers lui, ses grands bras musclés encerclant ma taille, son odeur de café mélangé avec un parfum pour homme, son regard magnifique, ses cheveux flamboyants décoiffés, sa voix irrésistiblement rauque... Tout chez lui m'attire. Je n'ai jamais eu cette attirance avec personne d'autre que lui et cela me trouble vraiment.
***
Quelques jours plus tard.
Je suis installée tranquillement à l'îlot central de la cuisine perdue dans mes pensées quand Lexiane entre et se dirige vers le frigo. Elle en sort une bouteille de lait avant de le verser dans une tasse.
- Il faudrait que j'aille à la librairie m'acheter de nouveaux livres. Tu peux m'emmener Airelle avec ta voiture, s'il-te-plaît ?
Je regarde ma sœur, elle se moque de moi, j'espère ? Je ne suis pas sortie depuis le jour de la prise d'otage et elle veut que je l'emmène avec ma voiture ? Ma voiture que mes parents m'ont achetée pour mes 18 ans ? Une voiture de sport dont je ne me sers que très rarement voir jamais. Mes parents voulaient que je me fasse des amis à la fac donc ils ont cru qu'en montrant que j'étais riche, j'aurais des amies, mais la vérité, c'est que je ne suis jamais allée à la fac avec cette voiture. Je n'ai jamais aimé les choses tape à l'œil et cette voiture l'est tellement donc je ne la conduis jamais. En plus, je n'aime pas les gens qui sont amis avec les autres juste par intérêt.
- Lexie tu te moques de moi ? Tu m'as prise pour un taxi ? Tu n'as qu'à demander à Bett, je suis sûre qu'elle serait ravie de passer du temps avec toi !
J'aime bien passer du temps avec ma sœur, mais en ce moment, je préfère être seule avec moi-même, je ne tolère pas vraiment la compagnie des gens. Ça m'arrive par moment et dans ces moments-là, je reste enfermée dans la grande maison qui me sert de chez moi.
- Et moi, j'aimerais passer du temps avec toi ! Pas avec Bett, mais avec toi !
Je soupire de frustration sachant que je n'arriverai pas à lui tenir tête encore longtemps.
- Je n'ai pas envie de sortir Lexie ! On sortira une prochaine fois, ok ?
Elle secoue la tête en signe de désapprobation. Je décide de quitter la pièce avant que je ne lui cède comme j'en ai souvent l'habitude, mais elle en a décidé autrement et m'a attrapée par la manche de ma veste dans l'espoir de me retenir. Elle me fait me retourner avec la délicatesse d'un éléphant. Ma sœur met ses longs cheveux bruns derrière ses oreilles et fait une moue pour que j'accepte de l'emmener, comme à son habitude. Elle a 16 ans, mais elle me fait encore une moue pour avoir ce qu'elle veut, elle n'est pas possible ! Elle peut toujours tenter, je ne céderai pas cette fois !
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Now 2.0
RomanceAirelle a perdu sa meilleure amie, il y a maintenant 5 ans. Elle ne fait que survivre grâce à ses livres, mais quand un beau brun mystérieux la bouscule dans la bibliothèque de sa ville, elle sait directement que sa vie va radicalement changer. Entr...