Clayton
Je passe la grande barrière qui mène à la forteresse d'Airelle. Grâce à ma grand-mère Bettina, je sais qu'aucun personnel, ni ses parents ne sont présents et c'est donc pour ça que je tente ma chance comme je le faisais auparavant, mais cette fois-ci, j'ai une idée derrière la tête.
Je ne passe pas par la porte, mais j'escalade le mur afin d'atteindre la fenêtre. Une fois à sa fenêtre, je toque doucement. Sa tête se tourne directement vers moi mais elle ne bouge pas. Elle est sous le choc, sa bouche grande ouverte et ses yeux écarquillés à l'extrême. Elle met pas mal de temps avant de se lever de son lit pour venir m'ouvrir.
- Qu'est-ce que tu fais là ? Tu es fou ! Et si mes parents rentraient ? Tu y as pensé ?
Son visage inquiet me rend heureux. Malgré le fait qu'elle ne se rappelle de rien, elle s'inquiète que ses parents découvrent qu'on sort ensemble. Je l'embrasse sur le front puis sur la bouche.
- Bonjour à toi aussi !
Elle se recule pour me laisser entrer et lorsque mes pieds touchent le sol, je reconnais immédiatement le lieu. Rien n'a bougé depuis ma dernière venue, ce qui remonte à très longtemps. Seule une multitude de livres qui n'étaient pas là il y a cinq ans sont maintenant présents. Elle coupe court à mon observation de son espace personnel :
- Qu'est-ce que tu fais là ?
Elle place ses longs cheveux bruns sur son épaule gauche et ses yeux noisettes me scrutent sans aucune gêne.
- Bett m'a dit qu'il n'y avait personne ici ce soir donc je me suis dit que je pourrais venir rendre visite à ma petite amie.
Elle semble douter de ce que je viens de lui dire avant de venir s'écraser contre moi.
- Tu aurais pu passer par la porte, comme toute personne ordinaire !
- Mais je ne suis pas une personne ordinaire !
- C'est vrai sinon tu ne serais pas là !
Et elle s'écarte pour venir poser ses lèvres sur les miennes. Elle demande l'accès à ma bouche et je lui donne. Et nos langues dansent ensemble dans une danse endiablée. Nos dents s'entrechoquent, mais on continue. Sans rompre le contact, elle m'emmène jusqu'à son lit et me fait tomber dessus, elle sur moi.
En moins de cinq minutes, nos vêtements sont éparpillés sur le sol et je suis à l'endroit où j'aimerais toujours être, en elle.
Une fois l'orgasme atteint je la serre très fort contre moi jusqu'à ce qu'elle s'endorme.
***
Je me glisse hors des draps en essayant d'être le plus silencieux possible. Airelle dort paisiblement nue et un peu de bave coule au coin de sa bouche. Je l'observe se perdre dans la couette et surtout dans son sommeil tandis que je m'apprête à faire quelque chose que je n'ai plus envie de faire à présent. Mais toutes les bonnes choses ont une fin et je dois suivre le fameux plan que nous avions mis au point avant tout ça. Avec regret et aucune envie de la quitter, je quitte la chambre d'Airelle sans faire de bruit.
Je me faufile délicatement dans les couloirs afin d'atteindre le bureau des parents d'Airelle. Je ne mets pas très longtemps avant de trouver ma destination, soigneusement repérée depuis longtemps grâce à ma grand-mère qui m'a gentiment dessiné les plans.
Lorsque j'entre dans l'immense bureau, je ne perds pas une seule seconde et commence directement à chercher ce pour quoi je suis venu : le dossier qui m'aidera à faire tomber ces monstrueux assassins qui ont tué à plusieurs reprises de parfaits innocents, comme mes parents. Ces parents que j'avais vu mourir devant mes yeux il y a cinq ans. Ces parents dont je n'avais aucun souvenir mis à part leur mise à exécution par ces tueurs à la couverture robuste et incassable. Ces tueurs, qui sont en réalité les parents de celle que j'ai approchée au départ dans le seul but de me venger de sa famille, mais qui en fin de compte est devenue la personne que j'aime le plus au monde. Car oui, mon plan original était de faire tomber la famille Ravanez, tous ses membres sans exception, faire de leurs vies le véritable enfer que j'ai moi-même vécu.
Je cherche dans chaque tiroir d'un bureau, puis je passe au deuxième, mais rien. C'est alors qu'un immense tableau à côté d'une étagère attire mon attention. Je me rapproche de l'étagère, la fouille, ne trouvant toujours rien, je soulève le tableau et découvre un coffre-fort implanté dans le mur en briques. J'essaye tous les codes que mon équipe et moi avons cherché et trouve enfin le bon. Le coffre s'ouvre et une pile de documents le remplissent. Je ne perds toujours pas de temps afin qu'Airelle ne se réveille pas et ne se doute ainsi de rien. Je cherche dans la dizaine de documents sans rien trouver avant de trouver LE document que j'étais venu chercher. Je le range à l'arrière de mon boxer et le cache avec mon t-shirt. Je range tous les dossiers à leur place et referme le coffre avant de quitter l'immense bureau des Ravanez.
Une fois dans le couloir désert, je me dépêche de rentrer dans la chambre d'Airelle en toute discrétion. La chambre est silencieuse et j'éprouve soudainement une vague de soulagement lorsque je vois qu'Airelle dort paisiblement dans la même position que lorsque je l'ai laissée. Je me faufile dans la couette après avoir déposé ma trouvaille dans mon sac près de la fenêtre. Airelle se tourne brusquement et vient se blottir dans mes bras comme si elle avait ressenti le retour de ma présence auprès d'elle.
Airelle
J'avais entendu la porte claquer en pleine nuit, mais je n'avais pas eu le courage d'ouvrir les yeux et de me lever pour aller à la rencontre de ce fameux claquement de porte. Au lieu de ça, je m'étais rendormie directement. Mais malheureusement, ce fut un sommeil de courte durée. La porte s'était de nouveau ouverte et fermée, le lit s'était affaissé quelques minutes plus tard. Je m'étais enlacée dans ses bras et il m'avait étreint dans les siens avant que nous ne retrouvions tous les deux les bras de Morphée.
Je n'ai pas pu faire une grasse matinée ce matin. Trop de questions m'ont arrachée des bras de Morphée et c'est donc avec un air grognon que je réveille Clayton, après l'avoir observé pendant de longues minutes.
- Clayton ! Il faut que tu partes maintenant !
Il se tourne vers moi en s'étirant. Quand il ouvre les yeux, son petit sourire en coin disparaît et ses sourcils se froncent. Il ose à peine un petit salut face à mon regard froid et surtout distant.
- Tu étais où cette nuit ?
Ses yeux s'écarquillent et je sais enfin qu'il a bel et bien quitté ma chambre durant la nuit et que je n'ai donc pas rêvé.
- Cette nuit ?
Il joue la carte du surpris, de celui qui ne sait pas ce qu'il se passe, de l'innocent. Dommage pour lui, je sais dorénavant qu'il me ment ouvertement.
- Je suis sûre que tu es sorti de cette chambre durant la nuit, mais j'ai sûrement dû rêver !
Je hausse les épaules nonchalamment, avant d'ouvrir la fenêtre lui montrant que sa présence dans cette maison n'est plus requise.
- Tu me mets vraiment dehors ? me demande-t-il.
Son visage déçu et plein d'incompréhension est la dernière chose que je vois avant qu'il ne s'habille, prenne son sac et parte par la fenêtre sous mon regard le plus noir et le plus implacable.
Je referme la fenêtre en veillant à ne pas le regarder partir pour ne pas revenir sur ma décision, mais c'est plus fort que moi et ma tête se tourne vers la fenêtre. Mes yeux cherchent sa silhouette et lorsqu'ils tombent sur celle-ci, je ne peux pas détourner mon regard. Ses cheveux bruns indisciplinés retombent sur son front lisse et me donnent envie d'y entrelacer mes doigts. Ses tatouages, dépassant du col de sa veste en jean, me donnent l'envie d'y passer mes mains. Il a bientôt passé la barrière, mais j'arrive tout de même a encore apercevoir ses larges épaules contractées dans sa veste en jean. Avant de passer la barrière, il se tourne vers ma fenêtre et je me planque sur le côté afin qu'il ne me voit pas.
Après m'être assurée qu'il est bel et bien parti, je m'écrase sur mon lit et me mets soudainement à pleurer. Il est sorti de ma chambre, il est revenu comme si de rien n'était, m'a menti comme si j'étais la dernière des idiotes, et il ne m'a pas expliqué pourquoi il a fait ça et tout ça m'irrite.
Je passe la journée à me morfondre et ne prends même pas la peine de sortir de ma chambre. Mon téléphone reste éteint comme ma vie est sur pause durant cette journée.
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Now 2.0
RomanceAirelle a perdu sa meilleure amie, il y a maintenant 5 ans. Elle ne fait que survivre grâce à ses livres, mais quand un beau brun mystérieux la bouscule dans la bibliothèque de sa ville, elle sait directement que sa vie va radicalement changer. Entr...