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Airelle

De retour chez moi, ma mère nous attend avec agacement. Dès que la porte s'ouvre, elle s'approche rapidement, m'interrogeant du regard.

- Où étiez-vous toutes deux ?

Son regard nous lance des éclairs tandis que j'essaye de paraître calme.

- Maman, c'était vraiment imprévu. On a reçu un appel de Laura, tu sais, l'amie de l'école de Lexiane. Elle était vraiment mal et avait besoin de nous.

Ma mère nous regarde à tour de rôle cherchant à discerner la vérité tandis que nous restons les plus neutres possible. Voyant que rien n'indique que nous mentons, ses sourcils ne se froncent plus et elle reprend la parole.

- Laura ? Qu'est-ce qui s'est passé ?

Lexiane acquiesce silencieusement avant de prendre la parole.

- Elle a perdu sa grand-mère et comme tu le sais, elle n'avait plus qu'elle. Elle nous a appelé en pleurant et nous a annoncé qu'elle ne comprenait pas pourquoi elle était toujours en vie alors qu'elle n'avait plus de famille. On ne pouvait pas la laisser seule et nous sommes donc parties en taxi dans sa ville natale. Quand on est arrivées là-bas, elle n'allait vraiment pas bien et nous avons voulu vous prévenir que nous ne reviendrons pas avant quelques semaines, mais nos messages et appels ne partaient pas.

Si ma mère doute de ce qu'on raconte, elle ne laisse rien paraître.

- Oh, je vois. Vous auriez dû nous laisser une lettre, on aurait compris.

- On voulait partir rapidement pour ne pas la laisser seule trop longtemps. je réponds calmement.

- Laura avait vraiment besoin de nous. On ne pouvait pas attendre. reprend Lexiane.

Ma mère soudainement compréhensive à mon plus grand soulagement reprend la parole.

- D'accord, je comprends. Mais à l'avenir, appelez-nous, même si c'est tard. On s'inquiète toujours.

Elle sourit faussement me laissant perplexe et sans voix, c'est donc Lexiane qui lui répond.

- Bien sûr, maman. Désolée pour l'inquiétude, mais on voulait vraiment être là pour Laura.

***

Je n'ai pas revu Clayton depuis mon départ et mon plan a marché, mais il y a bien une chose que je n'avais pas calculée, c'est le manque que me procure Clayton. Ça fait une semaine que je suis rentrée avec Lexiane, mais je n'ai toujours pas de nouvelles de lui. Je ne pense qu'à lui, je n'arrive pas à manger, ni à dormir, je ne sais pas si c'est pareil de son côté, mais je vais devenir folle si je ne le vois pas bientôt.

La sonnerie de fin de journée retentit dans l'immense salle de cours de la fac. Je me précipite vers la voiture de Bettina à une vitesse folle. Bettina comme d'habitude a le sourire aux lèvres.

- Alors mon enfant, comment a été ta journée ?

- Aussi ennuyeuse que d'habitude, mais bon ça valait le coup vu que tu m'emmènes à la librairie-là ! D'ailleurs encore merci de m'avoir proposé d'y aller.

- De rien, Aira.

Bettina, depuis que Lexiane et moi sommes rentrées, a l'air de soupçonner quelque chose. Elle ne pose pas de question, mais je vois bien qu'elle n'est plus comme avant, elle me regarde étrangement maintenant. C'est comme-ci elle savait quelque chose, mais qu'elle gardait le secret.

- J'appellerai un taxi quand j'aurais fini donc tu peux rentrer à la maison et te détendre un peu tant que je suis pas là. Et quand je serais rentrée, j'aimerais discuter avec toi un peu... ça fait longtemps qu'on a pas parlé ensemble et... ça me manque...

Elle se penche vers moi et m'embrasse le front avec la plus grande délicatesse et avec autant d'amour qu'on peut recevoir d'une personne.

- Appelle-moi s'il y a un problème, Aira.

Je hoche la tête et je quitte l'habitacle de la voiture. Un petit vent vient secouer mes cheveux, mais je n'ai pas froid, car le soleil est encore parmi nous en ce bon mois de mars.

Le lieu est tellement calme que j'ai l'impression d'être seule même si se n'est pas le cas. Les immenses étagères m'avaient manqué. Les livres à l'infini m'avaient manqué. L'odeur des livres neufs comme anciens m'avait manqué. Je passe ma main sur les étagères où les livres prennent la poussière. Pour l'amour des livres, ils pourraient nettoyer la poussière, ces pauvres livres n'ont rien demandé donc il faut que leur air ne soit pas pollué de saletés. Je marche tranquillement vers le rayon qui m'intéresse le plus, celui des dark romance. Les couvertures magnifiques me donnent envie de tous les acheter. En même temps, qui ne voudrait pas acheter un livre avec comme couverture le torse bien musclé découvert d'un mauvais garçon ? Je regarde ma pal sur mon téléphone. Je cherche quelques-uns des livres que je veux lire dans ce grand rayon. Une fois les livres trouvés, je décide d'aller à la caisse pour pouvoir payer ceux que j'ai pris. Une fois dans l'allée centrale où personne ne traîne, je commence à avancer vers l'entrée de la librairie avec mes livres en main, mais une main ferme attrape mon poignet me provoquant une forte montée de chaleur.

- Mais...

Clayton a toujours sa main de posée sur mon poignet sans me la serrer.

- Salut !

Je ne sais pas quoi lui répondre. Ses yeux verts me regardent droit dans les yeux, me faisant frissonner même si dans la bibliothèque il fait bon. Un sourire en coin se dessine sur ses lèvres que j'ai tant envie d'embrasser. Et ses cheveux qui lui tombent devant les yeux...

- Oh mon Dieu qu'il est magnifique !

- Merci !

Quoi ? J'ai parlé à voix haute ? Putain ! Je suis trop conne !

- Euh... qu'est-ce que tu fais là ?

- Je suis venu te voir.

Une partie de moi est plus qu'heureuse d'entendre ça, mais une autre est déçue qu'il ne vienne me voir que maintenant.

- Pourquoi t'es pas venu me voir avant ?

Il fronce les sourcils pendant un instant avant de reprendre la parole.

- Si j'étais venu te voir chez toi, tes parents se seraient doutés de quelque chose et j'ai dû m'arranger déjà, aujourd'hui pour venir te voir.

Sa voix est calme, mais je vois qu'elle n'est pas comme d'habitude.

- Tu m'as manqué imbécile !

Je le prends dans mes bras après m'être débarrassée des livres à la vitesse de l'éclair. Il a l'air surpris sur le coup, mais il resserre vite ses bras autour de moi. Je me sens tellement bien dans ses bras que j'aimerais y rester toute ma vie, mais le libraire, ce satané libraire..

- Euh... excusez-moi de vous déranger, mais la librairie va fermer ses portes donc... euh... il faudrait que vous vous dirigiez vers les caisses si vous voulez acheter quelque chose.

Toujours dans les bras l'un de l'autre, il frôle ses lèvres aux miennes avant de se détacher de moi pour récupérer mes livres.

- Tu choisis toujours tes livres à la couverture ?

Le rouge aux joues, je lui arrache mes livres des mains.

- La plupart du temps oui.

- J'ai des raisons d'être jaloux de tes livres ?

Je pouffe de rire. Bien sûr qu'il a des raisons d'être jaloux ! Avant lui j'avais mes bookboyfriend et maintenant c'est toujours le cas. Un bookboyfriend ne s'oublie pas et ne se remplace pas ! C'est la règle !

Now 2.0Où les histoires vivent. Découvrez maintenant