Chapitre 2

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Grand-mère Rebecca a insisté, Sylvie aussi, qui est également invitée, je me retrouve donc à réorganiser mon transport vers Philadelphie. J'ai la chance d'avoir un badge qui m'ouvre des portes. Je ne voyage pas en première, je n'ai pas d'hôtesse qui m'offre à boire, mais au moins j'ai un siège qui me permet d'étendre mes jambes. Mes grand-mères ont insisté pour venir me récupérer à l'aéroport, je crois qu'elles n'ont pas compris que je ne voyage pas comme tout le monde. Elles m'attendaient devant les portes de la sortie des passagers, et si elles ne dirent rien sur le trajet, elles devaient tout de même avoir des questions en me voyant sortir, seule, par une porte latérale.

Le trajet se déroule en discutant de banalités comme la météo, l'augmentation du prix des aliments, les questions sur mon vol sont évitées.

« Vous avez repeint le cadrage ? C'est joli.

― Merci, Grace. La peinture jaune commençait à craqueler et datait. Blanc, cela donne un autre cachet à la maison. Nous avons fait quelques travaux aussi à l'intérieur pour rafraîchir le tout. Le sous-sol est très joli, tu vas voir, tu vas être bien installée. Ça ne ressemble plus à ce que c'était quand tu venais nous voir.

― Merci de m'héberger.

― Ne dis pas de bêtises, Grace, cela nous fait plaisir », sourit Rebecca en ouvrant sa portière. Je sors, faisant un tour d'horizon, inspirant l'air comme si je cherchais une odeur liée à mon passé. En passant la porte, je m'attendais à tout, vu le rafraîchissement annoncé, mais je me prends un voyage dans le temps en pleine tête. Rien n'a changé, je ne sais pas ce qui a été rafraîchi, mais pas les murs, ni le mobilier en tout cas. Mes grands-pères regardent du football à la télévision mais se lèvent pour m'enlacer et m'embrasser. Descendant au sous-sol, je découvre qu'effectivement ils ont réaménagé la pièce, finissant le plancher et le plafond. Un lit a été installé, la pièce est décorée avec des fleurs, des peluches que j'avais laissées derrière moi, tout à été décoré à mon intention et, honnêtement, ça me touche.

« Merci, grand-maman, j'aime beaucoup.

― Si tu as des enfants, nous pouvons installer un autre lit, faire des séparations. »

Maligne la grand-mère.

« Je n'ai pas d'enfant.

― Pour plus tard, ce n'est pas grave.

― Je n'aime pas les hommes. »

Voilà, ça, c'est fait.

« Es-tu heureuse dans ta vie, Grace ? », demande Sylvie.

« Cela a un rapport avec mon orientation sexuelle ? », questionnais-je, prête à écouter ce qu'elles auront à me dire sur la morale et l'église avant d'apporter mon clou dans le cercueil de la religion et de la pseudo-morale.

« Aucun, l'époque a changé, les mentalités aussi.

― Oui, je suis heureuse dans ma vie. J'ai un travail que j'aime, j'aime la ville où je vis au Texas, c'est enrichissant ».

Je vais simplement éviter de leur parler de mon dernier travail, pensais-je alors que je me remémore ma dernière enquête, ma voiture se faisant cribler de balles en intervenant sur un vol d'armes lors du transport d'un chargement destiné à une fonderie. Avec mes collègues, nous avons arrêté plusieurs membres du réseau, mais aussi abattu ceux qui nous tiraient dessus. Je ne vais pas faire des cauchemars parce que j'ai tué deux hommes, ils ne sont ni les premiers ni les derniers.

« Que fais-tu exactement ?

Ce qu'il faut faire *

― De la gestion et de la logistique pour l'armée. »

The Outcast MC  -  Reaper # 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant