Chapitre 17

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« Raymond ! Qu'est-ce que tu fous là ? », demande Page, sur un ton énervé.

« Je n'ai pas le droit de passer dire bonjour à ma grande sœur ?

« Tu nous as suivi depuis l'hôpital, je pense que ta visite ne doit rien au hasard.

― Je me permets de corriger ce que tu viens de dire, Page, il me suivait déjà sur la route de l'hôpital. Salut, je m'appelle Elizabeth. Ça t'emmerde que je sois en couple avec ta soeur ?

― Tu ne vas pas croire ce qu'elle dit, voyons », sourit-il comme un hypocrite.

« Tiens, regarde, j'ai fait une photo de mon rétroviseur, c'est bien toi, là qui me colle ?

― Coïncidence.

― Moi, tu sais les coïncidences, c'est comme les petits hommes verts, je n'y crois pas. Je te laisse avec ton frère, Page, je vais y aller.

― Non, reste Lizy.

― Il est ta famille, je ne suis... je ne le suis pas. On s'appelle. »

Je vois son regard chagriné alors que je la laisse, montant dans ma voiture et m'en allant. Je roule lentement, mais j'entends Page engueuler son frère comme il faut. Je m'éloigne jusqu'à me garer un peu plus loin, dans un chemin conduisant à des champs. Sortant de ma voiture, je marche jusqu'à la Ford de Raymond et j'attends, la sécurité de mon Sig retiré. Il ne faut que deux ou trois minutes pour que je le vois revenir et entende tout le bien qu'il pense de moi, me promettant beaucoup de choses en parlant à voix haute, aussi je remets la sécurité. Il est temps que je vérifie où se situe ma guérison. Raymond manque de souplesse, mais derrière sa graisse d'hiver il doit se cacher un peu de muscles. Je le cogne avant qu'il ne me voit, l'envoyant au tapis. Il se relève en rage et je l'accepte quand il lève les poings et s'approche. Son visage exprime d'abord la surprise puis une certaine joie quand il reconnait mon visage. Mais s'il voit Elizabeth, ce n'est pas elle qui est devant lui. Il manque clairement de coordination, de force, de technique. Chaque coup que je porte le percute brutalement. Chaque coup que je porte me fait mal et me fait du bien. Quand il ne se relève pas et que je me dresse devant lui, je sais que j'ai fait une connerie.

« Lizy ? »

Page.

Je tourne la tête et la regarde alors qu'elle sert ses bras contre elle, de froid ou de peur.

« Hey, ma chérie. J'ai eu une... discussion animée avec ton frère.

―Tu l'as tabassée ! Qui es-tu ? »

Je n'ai pas le temps de répondre qu'une remontée de bile se presse vers la sortie, Je prends mon téléphone et utilise la fonction lampe pour regarder, mais c'est du sang que je vois principalement.

« Merde, je crois que je n'ai pas arrangé mon cas », rigolais-je en touchant mes côtes, une douleur fulgurante me traverse le corps. « Je me sens mal, Page », murmurais-je en titubant, percutant la voiture de Raymond et en m'affalant au sol.

« Lizy ! », crie-t-elle, paniquée.

J'apprécie le fait qu'elle veuille s'occuper de moi en premier, mais j'ai besoin de son frère. Je lui explique qu'il faut l'attacher avant qu'il ne se réveille et veuille se venger. Page hésite, mais coure tout de même jusqu'à chez elle, revenant avec de la ficelle à rôti et je rigole en pleurant sous la douleur alors qu'elle fait des dizaines de tours, ficelant les jambes et les poignets de son frère avant de le bâillonner, non sans vérifier ses constantes avant.

« Je t'aime », arrivais-je à dire, pleurant toujours, mais Page ne me répond pas, elle pose ses mains sur mon flanc, m'arrachant un cri de douleur.

« Bravo, tu t'es bien esquintée ! », m'engueule-t-elle d'une voix emplie de reproches et de questions.

The Outcast MC  -  Reaper # 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant