Chapitre 4

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Tous ont tenu à m'accompagner sur la base de la Navy, je suppose qu'ils voulaient voir ça de leurs yeux. Je peux les sentir impressionnés quand le planton se met au garde à vous en donnant mon grade, j'avais complètement oublié de leur dire.

« Un véhicule va vous conduire sur le tarmac, Major », dit-il alors que je récupère mon sac dans le coffre.

« Bien, je dois y aller. Si vous restez dans le coin vous verrez l'avion décoller. Malgré les circonstances, cela m'a fait plaisir de vous voir, j'essaierai d'être moins distante, mais mon travail...

― Est compliqué », sourit Sylvie en m'enlaçant.

« Oui », avouais-je en en profitant pour la serrer contre moi.

Je les serre tous dans mes bras avant de franchir la barrière et de grimper dans le Humvee qui vient d'arriver, m'éloignant de la seule famille qu'il me reste.

Je garde mon ordinateur avec moi, glissé dans un sac et grimpe à l'arrière. Mon bagage me sera livré par le prochain transport.

« Bonjour, Capitaine. Merci pour le taxi.

― Ça fait plaisir d'avoir de la compagnie. Besoin d'un topo ?

― Je connais, promis, je ne touche à rien, et je place mon sac entre mes jambes. Toute mon électronique est éteinte.

― Parfait, Major. Vous avez un indicatif ?

― Reaper.

― C'est pour...

― C'est ça », coupais-je. « Je pense que les Irakiens m'ont surnommé ainsi parce que je griffe et que je mords.

― J'en doute, Madame », rigole-t-il, préférant ne pas chercher la véritable raison de mon surnom.

« Le vôtre, Flatline, je dois m'inquiéter ?

― Pas du tout, je suis du genre stoïque, mon rythme cardiaque est régulier, même en combat aérien, Major.

― J'adore. Vous m'emmenez danser ?

― On est parti ! »

Cette putain de sensation au décollage, voyager dans un 747 c'est nul. J'ai vraiment hâte de coller mon cul dans un F-35.

Je ne sais pas s'ils ont vu l'avion décoller, je sais que sur la route du retour ils vont émettre toutes sortes de théories. On n'embarque pas une secrétaire ou une employée administrative comme ça dans un avion de chasse, je suis forcément autre chose et vu que je n'en parle pas, c'est confidentiel. Ah ça, ça doit y aller les suppositions dans la voiture... ce que me confirme mon téléphone lorsque j'atterris un peu plus d'une heure plus tard. Fort Hood, c'est chez moi, c'est ma base, là où je travaille, là où j'habite. Ce n'est pas extraordinaire, c'est une base militaire comme les autres, mais c'est chez moi, là où je me suis créée un cocon, un endroit à moi. Je me fais conduire à la maison, afin de me changer et d'aller au bureau, je pourrais me plonger plus facilement dans les dossiers de mon frère, car quelque chose me dérange. Être sous oxygène à Mach 2, m'a permis de réfléchir au calme. Filer à toute vitesse à travers le ciel, au-dessus des nuages a toujours eu un effet relaxant. J'ai pris des cours de pilotage, mais il y a un monde entre un Cessna et un chasseur furtif, surtout entre le Cessna que je pilote et ce chasseur, une différence de deux mille kilomètres heure.

Même si nous sommes dans une immense aire ouverte, je bénéficie du privilège d'être dans un coin, contre un mur, donc personne ne peut arriver par-derrière et me surprendre en train de travailler sur un dossier personnel. Mon GPS m'informe que mes amis sont en Virginie, toujours sur la US 95 direction sud. La clé insérée, je fouille à travers les dossiers recherchant ce qui me dérange. Je retrouve et relis le passage des dizaines de fois, c'est incohérent, complètement incompréhensible. J'espère que mon frère avait un deuxième emploi tant c'est mauvais et truffé d'erreurs... ou pas.

The Outcast MC  -  Reaper # 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant