Chapitre 9

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Une infirmière pousse mon fauteuil roulant jusqu'à la sortie, je tiens une copie de mon bon de sortie et de ma décharge ainsi que ma facture. Cette dernière, je vais l'enfoncer dans la gorge de chacune de ces pétasses une fois que j'en aurais fait des photocopies. Je me retrouve brusquement comme une conne devant l'entrée de l'hôpital, assise dans un fauteuil roulant. Heureusement qu'il fait beau, pas trop froid ni trop venteux.

Comment je fais pour rentrer chez moi ?

J'essaye de sortir mon téléphone de mon sac, pour appeler un taxi afin qu'il me conduise à la librairie, que je récupère ma voiture, mais il tombe par terre. Je le regarde d'un air mauvais, il peut s'estimer chanceux que je sois incapable de me pencher sinon je le fracasserais contre le poteau près de moi. Je n'ai pas pour habitude de pleurer, sauf si personne ne me voit et que je lis ou regarde un truc qui vient chercher ma part féminine.

« Laisse-moi t'aider » entends-je, alors que je vois une masse de cheveux châtains tirant sur le roux. « Tiens. Quelqu'un vient te chercher ?

― Non, Page. Je ne connais personne, je ne suis en ville que depuis dix jours.

― Alors tu es Miss Popularité. Tu as appelé un taxi ? Non, bien sûr. Allez, en route », dit-elle en poussant mon fauteuil jusqu'au parking, avant de m'aider à monter dans sa voiture. Je la regarde alors qu'elle va rapporter le fauteuil et revient rapidement.

« Alors, où va-t-on ? ». Je lui donne l'adresse qu'elle entre dans son GPS et démarre.

Je suis brusquement intimidé, je n'ai aucune réplique graveleuse qui me vient en tête aussi je reste silencieuse.

« D'où viens-tu ? » demande-t-elle finalement pour meubler le silence.

« Texas. J'avais besoin de changer d'air, je me suis dit, génial, la Caroline du Nord. Je regrette un peu, pas complètement depuis quelques heures.

― Tu travailles dans quel domaine ?

― La restauration.

― Ahhh, tu es chef ? Là c'est intéressant.

― Serveuse.

― Un travail physique, ce n'est pas à la portée de tout le monde. Coordination et mémoire, un travail honorable. »

Putain, je craque !

« La librairie est là-bas sur ta gauche, ma voiture c'est un SUV bleu... bah, où est-il ? »

Je vérifie si c'est bien cette librairie, j'ai un doute, il me semble bien reconnaître le quartier mais ma voiture n'est pas sur le parking.

« Reste ici, je vais me renseigner auprès du libraire », dit-elle en descendant. Il lui faut moins de deux minutes pour revenir.

J'attends qu'elle s'installe et boucle sa ceinture.

« La police l'a remorquée.

― Et je fais comment pour rentrer chez moi ? ». Je me demande à quel point le flic est pourri. « Je vais devoir payer la fourrière pour récupérer ma voiture ? Sérieusement ?

― Tiens, le libraire avait ramassé ton livre. »

Je rougis en le prenant, je vois son sourire.

« C'est une jolie romance », tentais-je de me justifier.

« Allez, donne-moi ton adresse, je te ramène, j'ai besoin de rentrer chez moi me reposer, je suis de garde depuis vingt quatre heures.

― Excuse-moi, Page, je suis un boulet.

― Mais non. »


Elle suit les indications, je la vois bâiller, lutter, et cela me met en rage. À cause de moi elle loupe une partie de son temps de repos. Peut-être a-t-elle réellement un mari et des enfants et à cause de moi, elle ne les voit pas.

The Outcast MC  -  Reaper # 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant