The Outcast MC - Reaper # 1

Chapitre 14

En roulant en direction de l'hôpital, salade et porc effiloché sauce barbecue au menu, je croise beaucoup de motards. La recherche de Crystal ne semble pas donner de résultat, c'est dommage. Lorsque je me gare, je vois Page contre un coin de mur, discutant manifestement avec quelqu'un qui préfère rester discret. Je devine, à sa gestuelle, qu'elle est énervée, je me dirige droit vers elle afin de tenter de voir avec qui elle est en grande conversation, non que je sois particulièrement curieuse, mais c'est mon boulot d'espionner et de tout savoir, j'en fais une question personnelle. Bon, oui je suis naturellement curieuse ! J'aime fouiner et mettre mon nez partout. Euh, ça sonne différemment dans ma tête. En le disant, je le visualise.

« Ça suffit, je suis sur mon lieu de travail ! Va-t'en ! », entends-je alors qu'elle se retourne et me voit à une dizaine de mètres d'elle, je soulève le bras, lui montrant le sac, en souriant. Son visage s'illumine à la seconde où elle me voit.

« Tu tombes bien, j'ai faim ! », dit-elle en s'approchant.

Je dépose un baiser sur ses lèvres, du coin de l'œil, je vois une voiture s'éloigner, et même si je ne vois pas le conducteur, j'ai le modèle, la couleur de la voiture, et un beau numéro de plaque d'immatriculation.

Je profite du beau temps, mangeant à une table à pique-nique avec Page, qui se goinfre littéralement, m'expliquant qu'elle n'a pas eu le temps de prendre un petit déjeuner, m'avouant aussi avoir passé une mauvaise nuit la veille. Je ne lui parle pas de la mienne, mais je la suis pour la conforter, alors qu'elle avoue avoir eu un coup de blues après mon départ. Je me lève, m'approche et l'embrasse tendrement, c'est la chose la plus gentille que l'on m'ait dite depuis plusieurs semaines.

« Je passe te chercher à vingt-et-une heures, je t'ai promis un massage.

― Mais... et ma voiture, je travaille demain.

― Je te raccompagnerai demain matin.

― Tu veux dire...

― Si tu veux bien, je reste avec toi cette nuit.

― Elizabeth, ça va trop vite, tu perturbes mon quotidien. J'ai passé deux jours intenses à tes côtés, mais j'ai un travail qui me demande beaucoup et...

― Je t'aime », la coupais-je.

Voilà, c'est dit. C'est ce que je ressens.

« C'est donc là où nous en sommes rendus.

― Je ne veux rien brusquer, c'est mon ressenti, Page. Je ne t'oblige à rien. Hier c'était fantastique, coucher avec toi était phénoménal, si tu ne veux pas plus pour le moment, je le comprends, j'accepte ce que tu me donneras. Je ne veux pas m'imposer dans ta vie, je veux juste passer du temps avec toi, près de toi. Ce soir je te masse, ça ne veut pas dire que j'ai envie de coucher avec toi, simplement de dormir près de toi, c'est bien aussi.

― Tu n'as pas envie de coucher avec moi ?

― Si, bien sûr », rigolais-je avant de l'embrasser. « Je reprends le travail de façon progressive dès demain, est-ce d'accord avec vous Docteur ? Pas de journée complète, je m'arrête dès que je ne suis plus capable de faire plus.

― Si tu es à l'écoute de ton corps, je n'y vois pas d'objection.

― Si j'écoute mon corps... », répétais-je en me levant, chuchotant le reste à son oreille, la faisant rougir. « À ce soir, Page », la saluais-je en envoyant un baiser de la main en m'éloignant.

« Bonjour, je cherche la chambre de Brenda Peters », souriais-je en me présentant à l'accueil avant de suivre les indications. Je pousse la porte sans frapper, Brenda est allongée dans son lit, une attelle sur son nez, d'énormes cernes violacés entourent ses yeux.