MILAN
Angélique.
Un visage si angélique pour des paroles bien trop cruelles.
Il fallait que je bouge d'ici avant de ne n'arriver en retard mais j'en étais honnêtement incapable. Comment m'en aller quand ce dont j'avais toujours espéré était là. Juste là.. Tellement proche.
Sa tête reposait sur mon épaule, mon bras était passé sous sa nuque et ma main effectuait de lentes caresses sur son avant-bras.
La brune s'était endormie aux alentours de quatre heure du matin et pour être encore une fois tout à fait honnête, je n'avais pas réussi à fermer l'œil de la nuit de mon côté. À vrai dire, le sommeil était devenu une chose assez lointaine depuis l'héritage de mon père.
Mes journées consistaient à me lever à cinq heure de matin avec à peine trois heures de sommeil. Me doucher pour espérer me réveiller, m'habiller immédiatement et filer dans mon bureau. J'y organise à ce moment là, chacun des évènements prévus dans la semaine, je m'occupe également en partie de toute la paperasse en rapport avec l'hôtel. Je devais constamment m'assurer que tous se passait bien au sein du personnel, des clients, veiller à ce qu'aucun incident n'interfère.
Et puis une fois la journée partiellement écoulée, je mettais de côté mon devoir de chef pour me replonger dans mes multiples recherches.
Il fallait que je le retrouve.
Il fallait que je les retrouve.
Tous.
Qu'ils goûtent à la souffrance et qu'ils en viennent à me supplier d'arrêter.
Mes yeux fixèrent durant de longues secondes la porte fermée de la salle de bain plus loin de mon lit. Je cessais de caresser l'avant-bras de la brune, la sentant bouger. Instantanément, je reportais mon attention sur son visage endormi, les joues légèrement roses, les lèvres gonflées.
Finalement, elle changea de position pour s'allonger sur son ventre, sa joue gauche pressée contre mon avant bras. Un petit sourire vint effleurer le bout de mes lèvres.
Elle était si belle, tellement belle...
Peut être trop belle.
Sûrement trop belle...
Seulement, je ne pus m'empêcher de me demander ce qu'il se passera à son réveil. J'y voyais trois options possibles ici. Soit, elle prétendait avoir tout oublié à cause de l'alcool. Soit, elle s'enfuyait rapidement de la chambre en me traitant d'abruti. Ou bien, elle resterait tout à fait calme, assumant sa révélation hier soir.
Révélation que je ne risquais pas d'oublier de si tôt. Jamais, pour tout dire.
Je n'aurais même pas les bons mots pour décrire ce que j'ai ressenti en l'entendant me raconter ce qu'il s'était passé cette nuit là.
À seulement huit ans. Huit ans putain de merde.
En me racontant, j'arrivais à ressentir de la culpabilité à travers le choix de ses mots, l'intonation de sa voix, la douleur dans son regard. La façon dont elle semblait se sentir coupable. Comme si tout était de sa faute. Ça me brisait en mille morceaux de le ressentir.
Elle pensait que c'était de sa faute.
Ça ne l'était pas. Absolument pas. Vraiment pas.
La personne en tort n'était autre que cet enfoiré de pédophile. Manipuler une gamine pour ensuite abuser d'elle ? Franchement, rien que l'idée d'y penser me répugnait à un plus haut point. Je me sentais tellement mal pour elle. Tellement désolé. En colère presque de ne pas avoir pu empêcher cela.
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𝐓𝐇𝐑𝐎𝐔𝐆𝐇 𝐓𝐇𝐄 𝐃𝐀𝐑𝐊
RomanceElle avait appris dès son plus jeune âge à ne savoir compter que sur elle-même. L'arrondissement Londonien qu'elle habitait avec son père et son frère regorgeait d'un danger permanent. Forcée du jour au lendemain de coopérer avec les Keller, une pui...