𝐓𝐇𝐑𝐎𝐔𝐆𝐇 𝐓𝐇𝐄 𝐃𝐀𝐑𝐊

Chapitre 37 : En apnée

(NDA : Trop contente de vous retrouver, ça m'avait manqué! Je vous souhaite une bonne lecture et m'excuse d'avance si vous repérez quelques fautes, j'ai relu assez rapidement ce chapitre )

Atmosphère : Middle of the Night; Power Hauss

EVIE

Alors mon père devait être en ce moment même à ma recherche si j'en croyais ces traces d'encre noire formant des lettres sur ce bout de papier froissé.

Venait-il tout juste de se réveiller en prenant conscience que sa fille avait été enlevée depuis plusieurs mois ?

Que pensait-il lorsqu'il m'apercevait à la télévision assaillie par ces centaines de flash d'appareils photos ? Que pensait-il de ces diamants ornant un cou qu'il avait autrefois serré de ses deux mains pour m'inciter à continuer à me battre ? Que pensait-il de cette nouvelle femme décorée de perles, d'or, de bijoux et baignant désormais dans la célébrité pure et dure ? Que pensait-il de mes innombrables robes de soirée signées de toutes les marques luxueuses et tendances de Londres, du monde entier ?

M'admirait-il maintenant que les projecteurs, les paparazzis , les fans et tout Londres avaient jetés leur dévolu sur moi ? Leur nouvelle princesse de l'année ?

Haïssait-il ce qu'il voyait constamment dans ces écrans ? Me pensait-il sincère à chacun de mes sourires offerts ou de mes saluts à ces photographes ?

Me reconnaissait-il finalement sous cet tout autre angle plus glamour et charmant de ma personne ?

Je souhaitais plus que tout qu'il me déteste. Encore plus désormais. Qu'il me déteste autant que je le déteste. Au fond, entre lui et moi, je savais qui détenait une plus grosse haine. Et cette personne ne se reconnaissait même plus. Cette personne était continuellement confrontée à des choix, à la mort, aux doutes, aux peurs, aux incertitudes et parfois à l'amour.

L'amour.

Un amour destructeur et curatif à la fois.

Un amour égoïste qui ne cessait de grandir, de s'étendre et de s'approprier toute la place possible dans les débris misérables de mon cœur.

J'en voulais plus comme je n'en voulais parfois point du tout.

Je n'écoutais que très rarement mes désirs avant. Ils me mèneraient incontestablement au pire.

- Tu viens ?, s'interrogea Liam en me jetant un regard par dessus son épaule.

D'un revers de main brutal, je séchais une larme qui s'était permise de s'échapper de mon œil droit avant d'acquiescer. Nonchalamment, je fourrais mes mains dans les poches de mon jean noir. Mon gilet de la même couleur était refermée et devrait me couvrir assez chaud.

Je lançais un dernier coup d'œil à Alec, encore endormi sur l'un de ces deux lits simples de cette chambre louée dans un triste Motel. Je refermais la porte derrière moi et suivis silencieusement Liam qui marchait devant moi, la capuche rabattue sur son crâne.

Finalement, nous arrivions dans le hall du Motel et passions par l'accueil où une femme d'une cinquantaine d'années avait les yeux rivés sur l'écran de son ordinateur. Sans dire un mot, Liam nous guida jusqu'à la sortie et tourna ensuite à gauche.

- C'est juste en haut, m'informa-t-il en commençant à monter les marches d'un escalier en acier.

Je fronçais mes sourcils ne comprenant pas où nous nous dirigions exactement mais je montai juste après lui tout de même. Je désirais des réponses à mes questions plus que tout. Après plusieurs minutes d'escalade, nous nous retrouvions au sommet d'un toit correspondant probablement à celui du hall du Motel. La surface était plate et goudronnée.