Musique : Scott Street, Phoebe Bridgers
EVIE
Comment en étais-je arrivée là ? Comment tout avait pu basculer si vite ?
Qui étais-je devenue pour rendre progressivement les armes ?
Depuis plusieurs jours, voire semaines, je subissais en silence, je pleurais la nuit, je voulais mettre fin à toute cette souffrance injuste.
Le méritais-je...? Pour toutes mes mauvaises actions réalisées au cours de ma vie ? Etais-je finalement vouée à ne connaitre que malheur et tristesse toute ma vie ?
Qu'est-ce qui n'allait pas bien chez moi ?
Sur ces pensées, je baissais la tête vers mes pieds et lâchais quelques larmes brûlantes. Tout me faisait mal : mes bras, mes poignets ligotées depuis des lustres avec une corde, mes jambes, les emplacements auxquels on n'a cessé de me ruer de coups à savoir mon abdomen ou encore mon visage.
Le goût du sang avait finit par me devenir familier.
J'avais cessé d'espérer. Je n'y arrivais plus. Je n'étais pas aussi indifférente que je ne cessais de laisser paraître en public depuis des années. Cette indifférence n'avait été que le fruit des nombreux rejets, des nombreuses trahisons, du manque d'attention qui m'avait poussé à me créer cette sorte de carapace invisible.
Paraître froide pour ne finir blessée.
Tel était ma devise.
Parce que de toute évidence, personne ne saurait comment blesser quelqu'un qui paraissait déjà s'en foutre de tout ce qui l'entourait.Je soupirais longuement en reprenant mes esprits lorsque des pas s'approchèrent près de la porte d'entrée plus loin devant moi. Je n'étais même pas certaine de comprendre où je me trouvais exactement, la pièce étant si faiblement éclairée, presque obscure en permanence.
Finalement, la porte s'ouvrit, laissant s'immiscer un semblant de lumière l'espace de quelques secondes avant de ne disparaître. Et de laisser place à Crispino.
La pire ordure que j'aie jamais connu.
Il arriva bredouille, mains dans les poches et se posta juste en face de moi, un sourire vicieux sur les lèvres. Je le dévisageais s'en m'en cacher et il se décida enfin à parler brisant le silence de mort :
- Je t'avais pourtant prévenu il y des mois de cela lors de notre première altercation que je te retrouverai, ma petite Evie, ricana-t-il, tu as réussi à m'échapper une fois mais pas deux.
- Tu veux une médaille peut être ?, je parvins à répliquer malgré moi avec le peu de force me restant.
Le brun haussa un sourcil avant s'approcher encore un peu, s'accroupissant légèrement pour me regarder droit dans les yeux.
- Mon projet fonctionne à la merveille, je pourrais sûrement t'en faire part ? Tu es vraiment une des filles les plus tenaces que je connaisse.
Rien à foutre.
- Saches Evie...que bientôt tu auras une nouvelle vie à mes côtés. Je t'emmènerai avec moi parce que je sais que tu plairais terriblement à un bon nombre de mes précieux clients. Tu n'aurais plus à te soucier des Keller et spécialement de Milan que tu oublieras définitivement. Il ne te l'a jamais dit mais il est destiné depuis un contrat passé avec son père et moi même il y a des années, à marier ma fille unique, Caelia, expliqua-t-il calmement, Je monterai Milan contre toi s'il le faut.
Ce type était sincèrement taré, il comptait me..? Me vendre ?
Putain, pourquoi fallait-il que je tombe sur les pires psychopathes au monde ? Je maudissais mon frère a cet instant même de m'avoir mise dans cette situation dans un premier temps.
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𝐓𝐇𝐑𝐎𝐔𝐆𝐇 𝐓𝐇𝐄 𝐃𝐀𝐑𝐊
RomanceElle avait appris dès son plus jeune âge à ne savoir compter que sur elle-même. L'arrondissement Londonien qu'elle habitait avec son père et son frère regorgeait d'un danger permanent. Forcée du jour au lendemain de coopérer avec les Keller, une pui...