Chapitre 12

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CHAPITRE DOUZE : Tomber et ne pas se relever

Day poussa sa moto sur le trottoir longeant l'appartement de God. Il refusait de laisser sa Harley dans la rue. Le bâtiment n'avait pas de porte frontale menant au parking et parfois vous deviez marcher un bon bout de chemin depuis l'endroit où vous étiez garé. Day jeta un coup d'œil à la longue file de voitures qui avaient des feux cassés, des fenêtres brisées et des pneus à plat et décida qu'il ne laisserait pas sa moto dehors. Il vérifia son étui, puis défit les boutons-pression qui sécurisaient ses armes.

C'était un quartier pourri, avec des résidents encore plus merdiques, mais God avait un arrangement avec les dealers du coin. Il ne les arrêtait pas et ils lui fichaient la paix, ainsi qu'à son appartement et son véhicule. D'ailleurs, ce n'étaient que des petits poissons dans une putain de grande mare, God et lui ne s'en prenaient qu'aux gros. Malgré tous ses efforts, Day ne parvenait pas à comprendre pourquoi God vivait dans cette partie de la ville. Le salaire d'un détective ne lui permettait pas de faire des folies ni de vivre comme des gens riches et célèbres, cependant, il pouvait se permettre de résider dans un endroit décent.

Day tira la béquille, gara sa moto juste sous la fenêtre de la cuisine de God. Il repéra cinq hommes qui ressemblaient à des voyous, se tenant à quelques mètres de là, sous le porche d'à côté.

— Vous avez vu God, les gars ? demanda-t-il.

Un type avec des tatouages recouvrant totalement son torse nu répondit le premier.

— Nan, mec, il n'est pas encore sorti. Quelques gamins ont toqué à sa porte il y a environ une heure voulant nettoyer sa voiture, mais il n'a pas répondu.

Il marqua une pause, dévisageant Day de la tête aux pieds. — Tu peux entrer, ce n'est pas verrouillé.

Day haussa un sourcil.

— Et comment tu sais ça ?

Le type souffla un grand nuage de fumée du joint qu'il fumait avant de répondre.

— Parce que ça ne l'est jamais. D'ailleurs, personne ne monte là-haut.

Day ricana.

— Oh, ouais, et pourquoi donc ?

— Parce que c'est God.

Le respect que God réclamait et qu'il recevait manifestement de ces types fit durcir son sexe. Son homme était un dur à cuire et une force de la nature avec laquelle il fallait compter. God vivait dans les bas-fonds d'Atlanta, pile-poil au milieu de la jungle urbaine... et il n'avait même pas besoin de verrouiller sa porte d'entrée.

— On sait que tu es son partenaire. Vas-y, monte.

Le type hocha la tête vers la porte.

— Ne t'inquiète pas pour ta moto, personne ne fera de conneries avec.

— Merci, mec.

Day hocha la tête une fois et se dirigea vers le studio de God.

Son coéquipier n'était pas un porc, le minuscule appartement était bien rangé. La cuisine se trouvait tout de suite sur sa droite. Day referma la porte, se dirigea directement vers la machine à café et entreprit d'en préparer un pot frais. Il n'y avait pas d'assiettes dans l'évier, seulement un bol et une cuillère sur l'égouttoir du comptoir. À l'odeur, il devina que God n'avait rien cuisiné ce matin non plus. Tout était propre, net et rangé à sa place.

L'immense télévision de God occupait plus de la moitié du mur de son salon. Vu qu'il n'avait pas de table pour manger dans la petite salle réservée à cet effet, God avait combiné les deux espaces pour laisser une place à son clic-clac. Le petit coin qui se tenait devant la télévision contenait une chaise de jeux de taille modérée, sans doute l'endroit où God s'installait lorsqu'il jouait à la PlayStation 3.

L'Amour Au Commissariats BXB Où les histoires vivent. Découvrez maintenant