Chapitre 2

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CHAPITRE DEUX : Tu me vois, tu ne me vois plus

Après deux heures de paperasserie, ils étaient tous deux épuisés et Day avait l'impression qu'on lui avait frotté les yeux au papier de verre.

Il entendit God se racler la gorge avant de tousser à nouveau.


— Je vais m'arrêter au magasin du coin de la rue pour aller chercher du sirop pour la toux, indiqua God.


— Et moi, je veux plus de café, gémit Day, tandis qu'il s'inclinait dans le confortable camion de God.


— Bien entendu, fit ce dernier, entre deux toux.


— Ça va, mec ? Tu tousses depuis plus d'une semaine.


Day garda les yeux fermés tout en parlant.

   — Ouais. Je pense que c'est juste une question d'allergie, répondit God, haussant les épaules.

Day ne réfléchit pas plus loin sur le sujet. God était aussi têtu qu'une mule, surtout lorsque cela concernait sa santé, ou à Dieu ne plaise, le fait d'aller voir un médecin.

Il ne pouvait même pas se souvenir de la dernière fois que son partenaire avait eu un check-up. Même après avoir eu le biceps tailladé par un suspect qu'ils avaient arrêté l'année dernière. 

Day avait tenté de le convaincre qu'il avait besoin de points de suture, mais God avait insisté, déclarant que c'était une blessure superficielle – la cicatrice irrégulière était toujours très visible.


God s'engouffra sur une place de parking et appuya des deux pieds sur les freins, juste avant que le pare-chocs avant entre en contact avec le mur de briques.


— Seigneur, mec ! Tu essaies de nous tuer ? souffla Day. Tu n'as pas besoin de toujours conduire comme si tu passais une audition pour le Grand Prix.


— Arrête de râler, Miss Daisy. Si tu n'aimes pas mon style de conduite, tu peux toujours prendre cette moto de course pour aller travailler, répliqua God avec une expression ennuyée. — Peu importe. Magne-toi.


Day se dirigea vers la petite boutique, juste derrière la silhouette massive de God. Avant même que la cloche de la porte arrête de tinter, Day demanda au caissier :


— Vous avez du café frais ici ?


— Oui. Je l'ai préparé il y a à peine cinq minutes, répondit l'employé avec un épais accent asiatique.


— Bien !


Day alla à l'arrière du magasin, tandis que God prenait l'allée contenant des médicaments.

Il fredonnait en se versant le breuvage fumant dans la plus grande tasse que l'échoppe possédait et entreprit d'ouvrir une quinzaine de petits pots de crème. 

Il adorait son café avec beaucoup de crème et de sucre, et n'avait pas honte d'ouvrir une tonne de ces minuscules capsules jusqu'à ce que sa tasse soit parfaitement à son goût.


Day mélangea le liquide devenu brun doré et était sur le point d'y goûter quand il entendit la cloche de la porte d'entrée sonner. Cinq secondes plus tard, il perçut un ordre crié par une voix d'homme.


— Ne bouge pas, vieil homme ! Vide ton tiroir tout de suite !

Puis quelque chose, ou plutôt plusieurs, s'écrasa sur le sol.

— Ne fais rien de stupide. Je ne veux pas te faire de mal. Passe-moi juste l'argent ! cria le gars.

Day ne pouvait pas voir par-dessus les rangées d'étagères, mais d'après le son, le voleur devait être en fin d'adolescence, début de la vingtaine. Génial ! 

Il prit sa tasse et s'approcha des congélateurs, à l'arrière de la boutique. Il jeta un bref coup d'œil dans l'allée où se tenait God et le vit lire l'étiquette d'un sirop contre la toux, tout en mettant une pastille dans sa bouche.

L'Amour Au Commissariats BXB Où les histoires vivent. Découvrez maintenant