L'Amour Au Commissariats BXB

Chapitre 22

CHAPITRE VINGT-DEUX : Peux-tu encaisser la vérité ?

God surveillait Day, observant sa réaction à sa confession. Day était passé maître dans l'art de dissimuler ses émotions, ce qui faisait de lui un excellent interrogateur. Il ne laissait jamais paraître sa première opinion. Toutefois, God ne voulait pas de ça, il désirait la vérité. Il avait besoin de savoir ce que cet homme éprouverait pour lui après avoir tout avoué de son passé.

— J'ai besoin du véritable toi, Leo. Pas du détective discipliné, indiqua-t-il.

Il le vit tourner le robinet pour couper l'eau, s'essuyer les mains, sans jamais prononcer un seul mot. Il leur versa deux tasses de café, les portant par les poignées d'une main, et saisit les doigts de God de l'autre.

God le laissa l'emmener vers le porche arrière, dominant un lac artificiel. L'espèce de véranda était très peu meublée, ne contenant qu'une télévision et un mini-réfrigérateur. La maison de Day était définitivement la garçonnière rêvée pour un célibataire.

God s'assit pendant que Day ajustait le thermostat afin de réchauffer la fraîcheur de la pièce. Lorsqu'il vint le rejoindre – leurs genoux s'effleurant
légèrement – il plongea dans les yeux de God.

— Que t'a-t-il fait ?

God ne savait pas comment il allait être capable de maîtriser ses émotions. S'il n'avait pas déjà su qu'il était amoureux de Day, il l'aurait deviné avec certitude en cet instant. Day n'avait pas demandé pourquoi il avait fait ça. Il savait déjà qu'il devait avoir de bonnes raisons, malgré les nombreuses présomptions des autres comme quoi God avait un tempérament belliqueux. Day était au courant du genre d'homme qu'il était vraiment... compatissant, chaleureux, capable d'aimer. S'il ôtait une vie, c'était dans le but de se défendre lui, ou quelqu'un qu'il aimait.

God souffla et prit quelques inspirations avant d'avouer son secret à son meilleur ami. Personne ne connaissait toute l'histoire, sauf lui et l'assistant du procureur de Clayhatchee, Alabama.

— Quand j'étais jeune, ma mère et moi avions vraiment très peu d'argent. C'était une mère célibataire après que le donneur de sperme avec qui elle sortait depuis un mois l'ait abandonnée lorsqu'elle est tombée enceinte de moi. Elle a fait de son mieux cependant.

Elle travaillait au magasin local à temps partiel, ce qui était à peine suffisant pour payer le loyer, encore moins pour ce qui était de nous vêtir et de nous nourrir. Je n'avais que dix ans quand ma mère a été virée de son job pour avoir essayé de voler un peu de sauce bolognaise afin de me nourrir. Bref, le flic qui est venu s'appelait Jake Whittmen.

God passa une main dans sa chevelure à peu près sèche désormais.

— Une chose en entraînant une autre, il l'a ramenée à la maison au lieu de la jeter en prison. Et peu de temps après... J'avais un nouveau père.

God soupira. Il reprit son souffle et regarda Day prendre une gorgée de son café. Ses yeux étaient fixés sur le sol, or, God savait qu'il enregistrait chaque infime détail de l'histoire.

— Les choses, en fait, se passaient bien. Il nous a fait emménager dans une petite maison à Clayhatchee, c'était nettement mieux que là où nous vivions. Bien qu'il soit évident qu'il ne m'appréciait pas, ma mère me dispensait suffisamment d'amour, alors c'était cool.

God haussa les épaules.

— Peu de temps après, ma mère s'est retrouvée enceinte de Gen, il semblait heureux d'avoir son propre fils, alors il m'a un peu lâché les baskets. À partir de ce moment-là, j'ai essayé de me rendre invisible quand il était à la maison. Je sortais avec des amis, allais à mes entraînements de football et faisais de petits jobs pour donner l'argent à ma mère. Tout est parti en enfer un jour où lui et moi, nous nous sommes disputés parce que j'allais bientôt avoir dix-huit ans et que je vivais toujours là. Ma mère s'en est mêlée et il a commencé à me bousculer, puis il s'en est pris à elle et pour finir, elle a glissé et a culbuté, se brisant la hanche.