Pili

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D'ici, tout lui semble plus petit. Les voitures maintenant miniatures se déplaçaient telles des fourmis sous ses yeux. Debout dans sa chambre, devant la baie vitrée qui lui servait de mur du haut de cette prestigieuse tour, elle regardait Manhattan en plein sept heures du matin en buvant son café fumant. À chaque fois qu'elle se positionne de cette façon, à cet endroit, elle ne peut me s'empêcher de se rappeler combien de fois ça n'a pas été évident d'en arriver là.

Il est clair qu'une noire au nom noir au milieu de mastodontes américains ne pouvait facilement faire fortune. Seulement, difficile n'est pas impossible. Et même si l'on lui avait dit que c'était impossible, elle aurait envoyé cette personne se faire foutre sans hésiter. Elle aurait foncé. Et elle aurait gagné. Comme elle l'avait fait.

 Il est vrai que sortir d'une famille aisée d'Afrique avait joué quelques fois en sa faveur. Mais pas une seule fois, son nom ne l'a aidé à bâtir la fortune qu'elle s'était construite. Elle ne la doit qu'à elle-même. Elle a poursuivi ses études. Elle s'est formée. Elle a travaillé. Elle a pris le risque d'entrer en bourse avec ses moyens et pas ceux de sa famille. Et elle avait réussi à s'enrichir. Le trading, le pétrodollar, les changes, elle les avait tous dompté pour construire son propre patrimoine financier. Et maintenant, du haut de ses vingt-huit ans, elle était fière du fruit de son labeur. 

Mais ce n'était pas fini. Elle n'avait pas encore atteint son ultime objectif. Tout ce qu'elle avait fait, des études jusqu'aux risques qu'elle avait pris, ce n'était que pour se donner les moyens de l'atteindre. Et à présent qu'elle disposait de ces moyens, elle comptait bien obtenir le siège qu'elle convoitait tant. Elle voulait posséder des parts de chaque putain de ces mastodontes financiers d'ici, qui la narguaient de ne jamais pouvoir les égalés. Pourtant aujourd'hui, elle en avait bien surpassé nombreux d'entre eux désormais qu'elle était multimillionnaire. Mais lorsqu'elle aura un siège dans la boite de financement des États Unie d'Amérique, cette grosse boite qui ne vend qu'aux plus compétents des personnes d'affaire du pays, là, elle serait satisfaite. Elle se considèrerait enfin comme réellement accomplie dans sa carrière.

?: Mademoiselle Pili, c'est le service de nettoyage. Retentis l'enregistreur dans le luxueux et vaste appartement. 

Sorties de ses pensées, elle se déplaça, son corps ébène aux courbes tentatrices vêtue de son tailleur rouge bordau vers la sortie. Attrapant au passage son sac de ses mains parfaitement manucuré, elle alla ouvrir la porte. 

?: Bonne journée mademoiselle.

M: Bonne journée. Elle la dépassa, se dirigeant vers l'ascenseur. 

S'observant dans le miroir de la boite métallique, ses yeux d'un marron claire, presque jaune perçant, elles les devaient à son père, le prestigieux ministre des Mines et hydrocarbure de son pays natal, Pili Kante. Sa grande beauté et son corps par contre étaient indéniablement l'œuvre de sa mère. Hilda Tsoli était, dans sa jeunesse, l'une des femmes les plus convoitées de sa génération. La preuve, elle n'eut d'autre destiné que d'épouser un homme important du gouvernement. Ses couteuses extensions attachées dans une longue queux de cheval, elle dégageait une prestance intimidante. 

Arrivé au hall du luxueux building, son chauffeur l'attendait déjà pour la conduire à ses rendez-vous du jour. Le premier était avec le président du conseil de la troisième chaine hôtelière la plus fructueuse de l'état de New-York. Bien qu'elle voyait grand, elle savait qu'il y avait des échelons à gravir avant de pouvoir acheter des parts des entreprises automobiles et des technologies ou la B.F.E.U.A avait le plus de bénéfice. C'étaient eux les véritable gros poissons qui lui délivreront l'accès à son objectif. Alors pour ça il fallait qu'elle multiplie ses actifs. Elle était actionnaire chez les cinquièmes du classement ou figurait sa cible du jour en troisième. Dans celui-là, comme dans plusieurs autres diverses compagnies, allant de maisons de disques aux chaines de produit cosmétique. Mais étant donné qu'elle devait voyager dans son pays le lendemain, il fallait qu'elle ait celui-là pour qu'à son retour, elle puisse se concentrer sur le bouquet final qui couronnerait sa carrière. Sa stratégie semblait parfaitement élaborée.

ACCOMPLIEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant