Étant resté seule avec le quarantenaire, Mackita avait eut le temps de se faire expliquer le projet de campagne proposé par son rival.
Dwight avait fait usage des informations démographiques des États-Unies. Soixante-six pour cent de la population américaine avait entre quinze et soixante ans. Il a alors partagé ces données en trois tranches d'âge. Les quinze à vingt-neuf ans, les trente à cinquante ans puis les personnes retraitées.
Il avait l'intention d'ériger un bâtiment pour chacune d'entre elles. Une université pour fructifier le taux de scolarisation local, une usine à recrutement pour parer le taux de chômage, ainsi qu'une maison de retraite lourdement équipée.
Et de cette situation, la subsaharienne fut prise de deux sentiments. En réalité, tout ceci lui annonçait deux nouvelles : Une qui lui semblait un temps soit peu profitable, et une autre qui n'eut d'autre effet que remonter la pression en elle.
En effet, plus l'ébène relisait les chiffres consignés dans les projets de campagne mis sur pied par le magrébin, plus elle développait une appréhension des choses moins plaisante à son égard.
Il était question de trois grandes propriétés dont les fondations était à mettre sur place dans les délais les plus brefs, afin de proposer un projet de mandat concret aux électeurs. Il allait de cette manière s'assuré pas moins de cinquante-cinq pour cent des approbations de la population, et ce, dès le premier tour électoral. Une aubaine pour un lancement.
Néanmoins, on parlait là de plusieurs centaines de millions de dollars. Lui, il en avait assurément les moyens, mais elle ne pourrait présentement pas en dire autant. Ceci dit, pour quoi passerait-elle si elle ne démontrait pas sa capacité à assumer la campagne, comme elle l'avait si bien prétendus ? Pire encore si Valérius avait d'or et déjà adopté ce plan exorbitant. Alors, elle n'avait d'autre choix que de mimer non seulement l'approbation, mais aussi le capital. Ce qui risquait fortement de lui mettre la corde au cou.
Cependant, la situation mettait en exergue un autre aspect de son concurrent. Il ne connaissait absolument rien en politique.
En réalité, s'il croyait vraiment que tous se jouait aux niveaux des voix électorales, il se trompait sur toute la ligne. Ce qui amusait Mackita, elle même née d'un homme politique assis.
Dwight avait tout misé sur le facteur action pour la population. Heureusement pour l'ébène qui voyait assise ce qu'il ne voyait pas étant debout. Mais cela l'avantageait encore plus, s'il comptait refaire les mêmes erreurs pour les deux autres chevaux de cette course.
Alors, elle prit une décision. Un choix risqué s'imposait. Et ce risque, elle allait le prendre à contre cœur. C'était un grand risque de miser sur l'échec du magrébin au lieu d'agir. Mais dans sa position, agir était un luxe qu'elle n'avait littéralement pas les moyens de s'offrir. Alors, elle feint d'y accorder crédit, espérant retomber sur ses pattes en attendant que lui se crache contre un mur qu'il ne voyait même pas.
C'est ainsi que pendant qu'elle prit en charge l'achat des terrains et des prémisses des trois projets sous les yeux de Valérius, elle comptait bien boucler au plus vite ces achats. Histoire de se ménager une bonne fois pour toute.
Si le premier lieu n'était qu'un banal achat de terrain nue pour l'usine, le site de l'université si capricieusement choisi par Valerius était un bien vaste étendue en milieu rural. Et dont le prix faillit causer un haut le cœur de l'ébène.
Soixante millions de dollars.
Alors, pour cette demoiselle aux yeux d'or actuellement confronté au vendeur, ce n'était pas gagné...
Mais pendant que Mackita devait se démener à obtenir un arrangement, le maghrébin lui se dirigeait dans son véhicule devant le quartier général de son troisième client, candidat aux élections présidentielles.
-Rassure-moi, tu viens aujourd'hui n'est-ce pas ? La voix d'Alexa issue du téléphone de Dwight résonna dans les hauts parleurs de la voiture.
D: Pour quoi faire ?
- On travaille ensemble, tu te souviens ? Ironise la rousse.
D: Ma présence n'est pas nécessaire lorsque tu es là.
- Je te rappelle qu'on a un contrat. Assure tes fonctions dans la banque. Fit elle faussement autoritaire.
D: Rien ne m'oblige à y aller.
- Tu te dois de me seconder Dwight. Ce n'est pas très professionnel de désobéir à son patron. Il laissa échapper un rictus face au ton houleux qu'elle venait d'employer à son égard. Elle n'était pas son patron et elle le savait.
D: Il n'y a rien de professionnel dans tout ce qui pourrait se passer en ma présence dans ton bureau, Moneroe. Déclara-t-il en prenant un tournant alors que la rousse se stoppait à ses paroles.
Avalant sa salive, la rousse passa une main dans ses cheveux en poussant un léger soupire de frustration. Depuis la rupture de ses fiançailles, elle n'obtint plus rien de lui. Son corps lui manquait et le maghrébin en était conscient. Ainsi, c'est sachant que l'esprit d'Alexa s'emplissait actuellement d'idées lubriques qu'il décida de couper court à la discussion.
D: C'est tout ce que tu avais à dire ? Elle revint à lui, puis roula des yeux pour lui demander plus sérieusement.
- Maintenant qu'on travaille ensemble, tes intentions sont de moins en moins claires dans mon esprit. Commença-t-elle. D'abord, tu ramasses tout un tas de fric avec tes actifs et ta collaboration avec moi. Ensuite, tu te précipites pour tout dépenser en finançant non pas une, mais trois campagnes différentes pour le même poste. Et depuis quand tu t'intéresses à la politique toi ?
D: Ça n'a pas d'importance. Répond-il, un rictus au coin des lèvres quand il aperçut le quartier général de son dernier client à plus que quelques mètres. Je m'y intéresse désormais. D'ailleurs, je suis sur le point de conclure avec mon dernier client. Autre chose ?
Alexa soupira, contrarié qu'il ne lui confie rien de ses ambitions. Or, en tant que PDG, elle devait s'assurer que les fonds de l'entreprise étaient utilisés au profit de la Banque.
Avouons que c'était complètement tiré par les cheveux de faire en sorte qu'une Banque prenne en charge trois campagnes présidentielle. Et faute à elle de l'avoir suivi à l'aveugle, sans qu'il ne lui explique clairement sa stratégie. Mais connaissant l'homme à qui elle avait affaire, elle ne s'inquiétait pas plus que ça. Ces investissements pourraient s'annoncer bénéfique en cas de victoire de l'un des candidats alors...
- Je ne sais pas ce que tu as derrière la tête, mais ç'a intérêt à fonctionner. Abdique-t-elle.
D: Fais-moi confiance. S'il n'y avait aucun intérêt, je n'aurais pas agi de cette façon. Et c'est autant à ton avantage qu'au mien. Je te laisse maintenant. Il coupa pour se garer dans le parking du bâtiment.
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ACCOMPLIE
RomanceO: Ta mère est si protectrice. K: Ma mère veut surtout que tu me sautes Oyane. Lui dit-elle avant de lui prendre son verre de scotch des mains tandis que lui ne savais plus où se mettre. O: Quoi ? fit-il, feignant l'incrédulité. Dommage pour lui...