Chapitre 17

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Toujours dans l'incertitude, Jazz sortie de la chambre seule. Karen préférait continuer son sommeil.
"Surtout amuse toi bien" lui avait-elle dit. Jazz ne savait pas ce qui l'attendait mais elle savait comment son corps se comportait en présence de Mr Salvatore Juan.
Et il n'y avait pas Karen cette fois-ci, ni Lucciano.
Juste lui, et elle.

Et son appréhension augmenta lorsqu'elle monta au balcon de l'étage supérieur, aménagé en restaurant mais ne le trouva pas. Elle s'assit donc pour l'attendre en jetant un coup d'œil rapide sur le menu.

Quelques minutes plus tard, une masse sombre s'arrêta à son niveau. Elle déglutit difficilement mais dû relever ma tête pour serrer sa main qu'il lui tendait.

- Bonjour mademoiselle Johanson. La salua t-il de sa belle voix grave.

Il s'assit en face d'elle.

- Bonjour Mr Salvatore et merci pour l'invitation. Répondit-elle avec un léger sourire.

Jazz faisait de son mieux pour ne pas montrer qu'elle était intimidée. Juan commençait à la fixer avec ce regard dont lui seul avait le secret. Comme s'il allait apprendre plus sur elle en lz regardant.

- Excusez moi pour mon retard, j'ai eu..un petit imprévu. Dit-il en fronçant inconsciemment les sourcils.

Jazz ne le releva pas, et même si elle souhaitait en savoir plus à propos de cet imprévu, elle acquiesça.
Quant à Juan, il n'avait pas l'intention de détailler. Il n'était pas nécessaire de lui dire qu'il avait vu Vicenzo Santi rôder à l'étage de Jazz et qu'il s'en est légèrement prit à lui..
D'ailleurs il garda cette entrevue dans un coin de sa tête. Il fera ses recherches plus tard, pour l'instant il voulait juste lâcher prise en sa compagnie.

- Vous avez passé votre commande ? Lui demanda t-il en déposant ses bras vélus sur la table.

Jazz eut un petit mouvement de recul. Elle avait cru qu'il tentait de lui prendre la main.
Juan analysa son visage avant de lâcher un petit rire moqueur, le même que la veille.

- Non pas encore. Répondit-elle en faisant fi de son sourire.

Juan inclina la tête avant d'appeler un serveur. Ce dernier arriva à leur table et Juan lui parla en Italien.

- Qui est-ce qui vous dit que j'aime le Mojito? Demanda t-elle en priant pour que sa traduction soit exacte.

Juan haussa légèrement les sourcils.

- Même si vous ne l'aimez pas, vous l'aimerai car ils servent les meilleurs.

- Alors je vous fais confiance. Répliqua t-elle en croisant les mains sur ses cuisses.

- Vous ne serez pas déçue. S'enquit Juan d'une voix sourde.

Si sourde que Jazz se demanda s'il était toujours dans le contexte de la boisson..

- Hier pendant le dîner, après votre retour des toilettes je vous ais trouvé préoccupée, je peux savoir ce qui s'est passé ? Lui dit-il en poussant la carte du menu sur le côté.

Jazz aurait donné sa main à couper qu'il lui poserait cette question. En effet elle n'avait pas oublier son regard interrogateur après qu'elle soit retournée s'asseoir face à lui.

- J'attends toujours.. Lui rappela t-il.

Elle ne se voyait vraiment pas lui parler de Doloress ni du pourquoi celle-ci lui a parlé durement. De plus Juan et elle avaient l'air plus proche que Jazz elle-même avec Juan.

- Ne vous inquiétez pas c'est un truc débile. Répondit-elle finalement avec un rire nerveux.

Il la regardait, très peu convaincu mais heureusement pour elle le serveur vint déposer leur plat. Elle remercia ce dernier intérieurement.

- Bonne dégustation, j'espère que vous allez apprécier.

- Je n'en doutes pas. Répliqua t-elle.

D'un geste inconsciemment lent, Jazz rangea ses cheveux bouclés dans son dos avant de se lecher les lèvres. L'odeur des aliments vraiment alléchant lui chatouillait les papilles.

Ces gestes anodins firent serrer discrètement les poings de Juan. Cette femme était décidément inconsciente du désir qu'elle faisait naître en lui. Et Juan savait qu'il serait obligé de taire ses pulsions au risque d'effrayer la jeune femme. Chose qui s'avérait de plus en plus difficile au fur et à mesure que le temps passait.

Entre temps, Jazz sentait étrangement qu'il y'avait quelque chose qui tracassait Juan. Peut-être s'agissait-il de ce qu'il a qualifié comme ' imprévu '. Soit elle décida de ne rien dire puisque de toutes façons, elle restait juste une simple touristes à ses yeux. Même si les regards de ce dernier ne trompaient pas, les paroles de Doloress Casti ne cessaient de retentir dans sa tête.

- Vous étiez sur le point de me parler de vous avant-hier mais nous avons été interrompu par-

- Oui oui je m'en rappelle. Termina t-elle avant d'entendre le nom de cette femme.

- Hmm oui. Donc où en étions-nous ? La questionna t-il en faisant tournoyer le verre dans sa main, le regard encore et toujours posé sur elle.

Jazz serra tritura la nappe sur ses cuisses. Elle se demanda si elle de devait de lui parler de son passé encore un peu frais pour elle. Certes elle avait réussit à tourner la page mais certaines plaies resteront incurables.

- Je crains vous avoir mise mal à l'aise. S'enquit Juan en fronçant les sourcils.

Jazz lui sourit légèrement avant d'avoir une idée.

- Je me permets de vous proposer quelque chose mr Salvatore-

- Juan, appelez moi Juan mia dolce.

Jazz frissonna mais se ressaisie rapidement. La voix de mr Salvatore était bien trop rauque pour les assauts de son petit cœurs.

- Hum Juan, comme vous voulez. Alors je propose qu'on procède à tour de rôle.

- Vous allez être déçu mademoiselle Johanson. Il n'y a presque rien à savoir sur moi. Mentit-il.

- Et moi je suis persuadée du contraire. Dit-elle en fermant légèrement les yeux pour ajouter précision à son regard.

Jazz s'étonna de son attitude mais elle se sentait étrangement bien.
Il pencha la tête sur le côté avec un rictus aux lèvres.

- Vous vous aventurez sur une pente glissante je vous le dis. Répliqua t-il avec son bel accent italien.

Jazz était complètement sous le charme de l'italien. En même temps qui ne le serait pas? Il dégage quelque chose de bien trop puissant pour elle et malgré la distance qu'il y'avait entre eux, Jazz était liquéfiée, comme si elle était sous son emprise. Mais ça il ne le saura jamais car si Jazz maîtrisait une chose, c'était bien le fait cacher ses sentiments naissants.
Elle se maudit presque car elle n'avait pas le droit d'en ressentir ne serait-ce que le moindre. Car le jour même où elle perdra le contrôle, sa vie risquerait de prendre une toute autre tournure. Mais ça, elle ne le savait pas.

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