Chapitre 35

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Omniscient



7 jours plus tard






Après le colis que l'aîné Casti avait reçu de la part de Juan, une colère monstre le gagna. Il se jura d'abattre Juan et tout ce à quoi il tient. Comment osait-il le défier à ce point ? Savait-il réellement de quoi il était capable ? Songeait Angelo au fur et à mesure que les jours passaient.
Il était venu pour un objectif précis mais Juan risquait de lui mettre des bâtons dans les roues. C'était soit lui, soit Juan.
Et il se fit la promesse silencieuse que ça ne serait pas lui.

Angelo avait pour but de récupérer un document important appartenant à Eslie. Lui et sa femme ont découvert l'existence de ce document il y'a deux ans.
Il s'agit d'un document stipulant que les biens d'Eslie appartenaient définitivement à sa tante. Ce après quoi il.   Ils l'avaient tué et dilapidé son héritage sans savoir qu'ils en étaient sur papier des propriétaires provisoires. Une grosse erreur qui leur vaudra une chute désastreuse.
Ce après quoi il divorcerait de cette dernière.
Son mariage était stratégique. Tout était calculé.
Amélia n'a pas toujours été d'avis avec ses manigances, mais elle n'avait pas trop le choix.

Angelo tira sur cigare en recrachant lentement la fumée..réfléchissant au dessin sombre qu'il esquissait pour son obstacle premier : Juan Salvatore.

**

2 jours après


Juan serra les dents en donnant un troisième coup de poing à l'énième espion qu'il a trouvé derrière son domaine.

- Ne m'obliges pas à reprendre ma question sale rat. Grinça Lucciano en remplaçant Juan devant l'homme déjà bien amoché.

Il était suspendu au plafond par les mains. Juan s'était donné à cœur ouvert de le traîner jusqu'à cette cave éloignée de sa demeure.

- Je..je ne suis..pas un..un envoyé..de..ce signore..vous vous..trompez..AHHHHHHHHHH!

Il fut interrompu par le poing de Juan qui s'abattit sur son visage. Il s'était considérablement avancé à son niveau pour enchaîner les coups sur ce dernier.
Lucciano lui tapota l'épaule en se mettant en retrait.

Un fracassement se fit entendre derrière la porte puis un douloureux rugissement bestial perça le silence de la forêt un peu plus loin.
Le sang de Juan se mit à bouillir.

- Tsuyu mia... Chuchota t-il en serrant les poings, le regard subitement menaçant.

Lucciano su au regard de Juan que le mafieux ressortait des tréfonds de l'homme. Il ne fallait pas s'attaquer à sa tigresse, faute de quoi Juan devenait méconnaissable. Ce dernier fit le vide autour de lui, ayant déjà repéré les bruits de pas provenant de l'extérieur. La rage couvrit alors les sons qui lui étaient inutiles.

- Je vais voir ce qui se passe-

Lucciano ne put terminer sa phrase à cause d'une balle qui brisa la vitre et qui vint s'échouer entre les deux yeux de l'homme suspendu au plafond.
Le tir provenait de la première fenêtre. Juan dégaina l'une de ses armes tandis que le sang de l'homme giclait sur le sol, tâchant le bas de son pantalon. Son seul but était de sortir de ce vacarme vivant pour retrouver sa belle sud-africaine..
Il se vida donc de toutes formes de sentiments ou d'émotions jusqu'à ignorer la balle qui venait de toucher l'homme.. en sachant que dans quelques secondes, le chaos s'en suivrait.

Puis tout se passa très vite. Plusieurs hommes cagoulés et armés jusqu'aux dents firent irruption dans la pièce assombrie. Ils n'étaient que deux face à ces hommes. Lucciano en comptaient plus d'une cinquantaine et ils ne cessaient d'entrer.
Angelo voulait sans aucun doute leur mort, chose qui ne l'étonna pas plus que cela.
Une fureur diabolique couvrait le visage de Juan alors que des bruits sourds -semblables à des rafales de balles- retentissaient dans la pièce.
Avec agilité et habilité, ils se placèrent derrière un support en acier. Les hommes d'Angelo ne les avaient pas encore repéré puisque ces derniers continuaient de tirer dans le vide. Les deux italiens se firent un signe du regard avant de riposter à leur tour, attirant soudainement l'attention sur leur cachette. Les échanges de tirs créèrent une brume de fumée blanchâtre. Les hommes devant eux tombèrent progressivement comme des mouches pendant que d'autres entraient par l'arrière pour les encercler. Juan en avait déjà marre. Il se saisit de son arme blanche et fonça parmis la pluie de balle pour trancher la gorge des mercenaires.

Il se remerciait intérieurement de s'être préparé à cette éventuelle attaque en portant un gilet pare-balles sous son T-shirt noir. Un à un il leur arracha la gorge comme un sauvage.
Deux corps s'effondraient près de lui. Il se retourna et remercia Lucciano d'un regard. Dans un élan contrôlé, Juan saisit une bouteille qui traînait puis assoma un de ses adversaires avec qui tomba dans un cri pendant que Lucciano menait une bataille rapprochée.
Juan tira dans les côtes de l'homme qui se battait avec son ami, lui permettant de terminer son combat qu'il menait déjà. Les tirs cessèrent mais les coups les remplaçaient déjà. Il ne s'agissait pas d'une simple bagarre, Juan se battait comme un professionnel, effectuant des prises très techniques. Les murs troués par l'impact des balles témoignaient l'ampleur de la lutte.
Il n'en restait plus que cinq. Lucciano était affaibli par les coups des hommes mais tenait toujours débout. Juan n'avait plus de munitions il saisit alors une arme appartenant à un corps sans vie gisant dans le sang.. Il se dépêcha d'en finir avec son adversaire avant de prêter main forte à son ami. Juan se battait sans s'arrêter. Ils tombaient à tour de rôle, inertes.
Il ne vit l'homme derrière lui que lorsque celui-ci planta un morceau de verre dans la cuisse de Lucciano qui ne tenait plus sur ses jambes. Il n'attendit pas qu'il finisse de gémir avant de le tourner dans la plaie. Lucciano cria en tombant à la renverse. Il fixait son agresseur avant de voir la tête de ce dernier éclatée en morceaux, laissant apparaître derrière cette pluie de sang, Juan avec un revolver pointé en avant. Une balle venait de traverser le ventre de Juan. L'un des hommes n'était pas complètement mort alors il saisit l'occasion. Juan tenait son ventre en se pliant douloureusement en deux avant achevant l'homme de deux balles successives en pleine tête.

Il fit de son mieux pour retirer le bout de verre dans la cuisse de son ami pendant que celui-ci fermait progressivement les yeux.. Tant bien que mal, il déchira son haut et attacha lentement la plaie béante. Juan perdait considérablement ses forces.

- Tiens bon..Lucciano..Diego arrive..

Furent ces derniers mots avant de sombrer dans un état inconscient, avec la ferme assurance..qu'il avait gagné.

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