Chapitre 21

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Jazz

Le lendemain











Juan était revenu dans la nuit et présentement, on attendait un appel de Lucciano ou de Diego. Il m'a dit ou plutôt ordonné de rester dans cette chambre par mesure de précaution. En effet je ne sais pas comment il s'y est prit mais il a vu des micros dans notre chambre. J'étais ébahie. Qui nous guette à ce point ? Je n'en ais aucune idée et Juan non plus.

Il était présentement 19h et je refusais de manger depuis ce matin. J'étais comme une statue, balançant de droite à gauche pour me calmer. S'il arrive quoi que ce soit à Karen je me le pardonnerais jamais. J'espère vivement que Lucciano la retrouve.
Juan ne m'a donné aucune information. Il voulait me tenir à l'écart de cela mais je suis contre parce que je suis la seule famille de Karen ici. De quel droit il refuse de me dire ce qui se passe? J'étais donc dans l'incertitude la plus totale.

Le téléphone de Juan sonna mais il était encore dans la salle d'eau.

Je me levais du canapé puis je marchais lentement jusqu'au téléphone. Le nom de Lucciano y figurait.

- Lâchez ça tout de suite.

Je sursautes immédiatement avant de poser une main sur ma poitrine. Je me retournes malgré moi et mon cœur s'emballa instantanément. Il était juste couvert de sa serviette qu'il avait enroulé au niveau de sa taille. Et merde ce n'est pas le moment mais je me sentais fondre comme la neige au soleil devant ce corps taillé à la serpe.

- Je vous ais dis de ne pas vous mêler de cette histoire mademoiselle Johanson. Me dit-il en s'approchant d'une démarche gracieuse.

Je ne pus placer un mot, et ce n'était pas l'envie qui me manquait. Il prit le téléphone de ma main sans me lâcher du regard. Je respirais si vite que je reculais pour rejoindre ma place sur le canapé.

Le comble il se met à parler à son correspondant en italien. Déjà que je me débrouilles pour comprendre..je venais en vacances de base je ne vais sûrement pas apprendre un vocabulaire lié au kidnapping !
Je soupires en me laissant tomber en arrière, ce qui attire l'attention de Juan.
Son regard coule comme de la larve sur moi alors je tournes la tête pour y échapper !

***


Juan

[ conversation téléphonique ]




- L'abbiamo trovato ( nous l'avons retrouvé ). M'informe Lucciano la voix quelque peu éraillée.

Je me diriges vers le balcon pour éviter que Jazz décèle quelques informations sur mon expression faciale.

- Dove sei adesso ? La sua amica è disperata ( Où êtes-vous à présent ? Son amie est désespérée.) Lui répondis-je.

- Nella mia casa nella foresta. Penso sia meglio per il momento. ( Dans ma maison en forêt. Je penses que c'est mieux pour le moment ).

- In effeti, se si vedono, potrebbe danneggiarli ( En effet, si elles se voient, cela risque de leur porter préjudice). Répliquais je.

- Quindi per ora la sua amica starà con me finché non decidiamo un piano in modo che possano vedersi ( donc pour le moment, son amie restera avec moi jusqu'à ce que l'on décide d'un plan pour qu'elles puissent se voir ).

- Si, lo facciamo così ( Oui, on fait comme ça ). E Lucciano, ho trovato insetti in tutta la loro stanza ( Et Lucciano, j'ai trouvé des micros partout dans leur chambre.) Ils étaient dissimulés.

- Qu'est-ce qui étaient dissimulés ? Me dit une petite voix dans mon dos.

Je lui fais signe de la main pour qu'elle retourne se coucher mais elle monte sur la terrasse et croise les mains sur le mur.

- Mio Dìo! Mais qu'est-ce que ces jeunes dames ont pu bien faire ?? S'exclama Lucciano à l'autre bout du fil.

La jeune femme refusait de détourner le regard. Je fronçes les sourcils et elle se racle la gorge.

En effet qu'est ce qu'elles ont bien pu faire ? Et à qui? J'ai beau cherché aucune idée ne me vient à l'esprit.
Deux âmes si innocentes..

- Je n'en sais rien mon ami. Dobbiamo chiarire la questione il prima possible ( Nous devons tirer cette affaire au clair le plus vite possible).

- En effet oui.

- Prends soin d'elle.

- Oui ne t'inquiètes pas. Termina t-il.

J'eus à peine le temps de raccrocher qu'elle se plaça devant moi.

- Prends soin d'elle ? Je peux savoir où se trouve mon amie ? S'enquit-elle d'une voix ferme.

- En sécurité avec Lucciano, comme vous l'êtes avec moi. Lui répondis-je.

- Qui dit que je suis en sécurité avec vous ? Dit-elle d'une voix quelque peu vacillante.

Je m'approches alors lentement d'elle en tenant fermement ma serviette sur ma hanche, seul rempart.

- Vous le savez très bien mademoiselle Johanson. Chuchotais-je.

Elle ouvrit la bouche mais aucun mot n'en sortit. Je souris légèrement et me redresse pour rentrer dans la chambre. Elle reste un bon moment sur le balcon, sûrement apeurée à l'idée de côtoyer la même pièce que moi.

Plusieurs minutes plus tard, -dans lesquelles je me suis vêtu-, elle entre finalement à pas de loup et referme la baie vitrée.
Je finis mes occupations sur mon ordinateur et le pose sur la commode.

- Nous devons parler mademoiselle Johanson.

- Vous m'avez dit de vous appeler par votre prénom alors pourquoi ne m'appelez vous pas par le mien ? Demanda t -elle en s'asseyant timidement au bord du lit.

Que pourrais-je lui dire?Je souffles discrètement.

- En effet je vous ais dis de m'appeler par mon prénom mais voyez-vous je préfère ne pas vous appelez par le votre pour l'instant.

- Pourquoi ?

- Juste comme ça. Je préfères vous appeler mademoiselle Johanson..

Elle fuit mon regard en se massant l'avant bras. Puis elle affiche un léger sourire sur son visage d'ange et me regarde avancer vers elle.

- Comme vous voulez monsieur Salvatore.

- Non vous n'êtes pas obligé de-

- Non en effet, mais je préfères vous appeler monsieur Salvatore. Répondit-elle la voix de plus en plus faible.

- Vous êtes décidément pleine de surprises.

Je m'asseois à mon tour sur le bord du lit tout en gardant une distance raisonnable. Il est vrai qu'il y'a une certaine confiance entre nous mais nous restons de parfaits inconnus. Et j'en suis conscient.
Elle me sourit comme pour saluer mon geste.

- Vous aviez dis que l'on devait parler ?

- Oui. Vous avez fait une crise d'angoisse hier alors je-

Mes mots fondent dans ma bouche lorsque je la vois pâlir et s'enfoncer dans le lit.

- Excusez moi mademoiselle Johanson vous n'êtes pas du tout obligé d'en parler. La rassurais-je.

- Oui je..ne veux pas trop en discuter. Dit-elle les yeux baissés.

- Aucun problème. Vous devez vous coucher maintenant, demain est un autre jour.

Elle hocha la tête et remonta doucement sur le lit.

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