Chapitre 24

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La lumière vive du soleil m'obligea à me lever. J'avais l'impression d'avoir dormi une éternité dans cette nouvelle chambre spacieuse et éclairée.
Le temps que l'information me monte au cerveau, je paniques en constatant que j'étais dans une chemise de Juan. J'ai beau cherché dans mes souvenirs je ne me rappelle pas avoir enfilé sa chemise. À moins que-? Non il n'a pas osé tout de même ?

Je sens néanmoins mes joues chauffer et ça m'énerve encore plus.
Je descends du lit baldaquin toute enragée et mes pieds tombent directement dans des pantoufles douillets.
Je ne sais pas dans quel côté de la maison je suis puisqu'hier, j'ai juste vu le salon.
Au moins je sais qu'il faut descendre les escaliers.
Je descends donc à toute vitesse et je me retrouves dans une grande salle à manger.

- Wahou..

Juan a vraiment une très grande demeure. Pourtant il vit seul.

Les murs de la salle à manger étaient peints en blanc nacré. Tout respirait l'opulence et la propreté.
Un lustre reposait sur le plafond et il y'avait un frigo sous forme de placard dans le mur.
La table était grande et bien dressée, un grand pot de fleur au juste milieu. Les chaises aussi étaient blanches et confortables.

Tout ça c'est vraiment beau mais je suis toujours aussi énervée. Je veux avoir une réponse à ma question alors je sors et je me retrouve dans la cuisine.
Une bonne odeur s'échappa de la cuisinière et c'est avec surprise que je reconnus Juan derrière les fourneaux.

Il portait un simple t-shirt de couleur grise anthracite qui moulait parfaitement ses muscles et un pantalon amples qui lui arrivait aux chevilles. C'est la première fois que je le vois s'habiller de manière décontractée et je..j'apprécie ?
Jazz bon sang!

- La belle au bois dormant.. Commença t-il d'une voix chaude avant de se retourner.

À ce moment là je perdis tout contrôle. Je viens à peine de me réveiller, mes cheveux doivent être dans un état j'imagine même pas, je devais avoir les traits tendus, devant un homme tel que Juan. Je me sentis toute petite tout d'un coup.

Il fronça les sourcils devant ma mine déconfite.

- Il y'a un problème mademoiselle Johanson ? Demanda t-il en finissant de s'essuyer les mains.

Il retourna à ses fourneaux en attendant ma réponse.

- Oui il y'en a. Je voudrais savoir comment j'ai pu entrer dans cette chemise puisque je n'ais pas le moindre souvenir de la nuit dernière. Dis-je malgré tout d'une voix voilée d'une accusation éloquente.

Je l'entends rire légèrement avant de se retourner.

- Vous êtes rentrée dans cette chemise grâce à moi et je tiens à préciser que je l'ais fais dans le noir. Répondit-il en venant vers moi.

Dans le noir?
Et il est passé au vouvoiement d'un coup? Je ne le cernes vraiment pas.

- Vous vous êtes endormie une demie heure après que je vous ais servi le verre d'eau. Je m'étais absenté quelques minutes et à mon retour, vous aviez renversé le verre sur vos vêtements.

- Oh.. Dis-je en portant mes doigts à mes lèvres.

J'étais si épuisée que ça ?

- Vous avez ma parole je n'ais rien fais qui puisse nuire à votre intimité.

- Dans le noir ? Vous l'avez fais dans le noir ? Répliquais-je perplexe.

Au fur et à mesure qu'il avançait, j'avais reculé jusqu'à m'adosser sur le plan de travail, prise au piège.
Il posa ses deux mains de part et d'autres avant de se pencher vers moi.
Je commences à manquer d'air..

- Mademoiselle Johanson, j'ai appris à monter et démonter un AK47 les yeux bandés avec une seule main, croyez moi sur parole, ç'a été pour moi un jeu d'enfant. Dit-il d'une voix basse mais teintée de son accent chaud.

Des myriades de frissons sensationnels parcouru mon épine dorsale. Je n'aime pas la façon dont mon corps réagi face à cet homme mais je n'en ais aucune contrôle. Il faut que je me ressaisisses immédiatement.

Il se redressa lentement avant d'aller éteindre le feu.
Quant à moi, il était préférable que j'aille me doucher.

- Je reviens..

Il répondit par 'd'accord' sans lever la tête de son téléphone qu'il avait prit entre temps.

Pendant que je remontais dans ma chambre, les paroles de Juan et de Valentina revenaient dans mon esprit. << J'ai appris à monter et démonter un Ak47 >>, << Mr Salvatore et son ami la libéreront et crois moi ils sont très compétents dans ce domaine >> (cf chapitre19.)
De quel domaine parle t-elle ? Tout ce mystère qui plane autour de Juan me rendait plus curieuse qu'autre chose.

Je me prépare à aller dans la salle d'eau quand je vois Tsuyu sur mon lit. J'ai d'abord eu un sursaut de panique mais en regardant de plus près, j'ai vu qu'elle dormait. Elle est encore plus belle sous le reflet de la lumière vive malgré son air méfiant. Juan avait raison hier, elle est vraiment apaisante.
Je m'approches lentement pour la carresser et je l'entends ronronner. Elle doit penser que c'est Juan.

Sans plus tarder je vais prendre ma douche. Mes pensées fusent vers Karen. J'espère qu'elle se sent à l'aise chez Lucciano. Je sais que je vais la revoir mais je ne sais pas quand. Elle me manque atrocement. J'en viens à couler quelques larmes en pensant à sa chevelure noire teintée de rose sur les pointes.
Je respires un bon coup et continue ma routine matinale.

Après m'être douchée, je m'habilles simplement d'une jupe et d'un haut ample. Aujourd'hui il ne fait pas très chaud.

Je rejoins Juan dans la salle à manger. La table était bien garnie et ça sentait bon.

- C'est vous qui avez fait tout ça ? Demandais je en m'asseyant.

- Sì, spécialité italienne.

Je souris en commençant à me restaurer. Et c'était délicieusement bon.

- Je suis vraiment surprise je n'avais pas imaginé que vous saviez faire la cuisine.

- Et vous ne savez rien encore.. rétorqua t-il d'une voix emplie de suspens.

Une heure plus tard, nous avions fini de manger. La question de savoir quand est-ce que je reverrais mon amie brûlait mes lèvres.

- Je vais vous faire un rapide tour du propriétaire. Sachez que je ne tolère pas qu'on me désobéisse. Par conséquent, soyez d'une extrême prudence.

L'homme implacable et autoritaire a refait surface. Je souffles discrètement en me levant de la chaise, toute lourde.

- Que dois-je savoir sur vous Juan? Demandais je alors qu'il m'entraînait dans les escaliers.

Il se retourna pour me lancer un regard bref.

- Que je suis le directeur d'un grand hôtel, vous le savez déjà.

- Justement et pourtant je trouves cela incomplet.

Il s'arrêta une fois en haut des escaliers. Je me tins devant lui les bras croisés. Qu'est-ce qui me prends ? Je n'ais pas le droit de m'immiscer dans sa vie et pourtant..

- En effet, cette présentation est incomplète. Répondit-il en croisant à son tour ses bras veineux sur son torse. Si vous voulez savoir mademoiselle Johanson, j'ai tué plus d'hommes que vous pourrez en voir de toute votre vie. Je suis un maniaque du contrôle, je suis autoritaire et lorsque quelqu'un me trahit, il ne le fait qu'une fois.

Je déglutis péniblement ma salive en cherchant dans son regard s'il était sérieux ou non
Sans que je ne comprennes quoi que ce soit, il me plaqua contre le mur derrière moi, me gardant prisonnière en apposant ses mains de chaque côté de ma tête. Je sentis ma bouche devenir complètement sèche alors qu'il se penchait de toute sa hauteur pour atteindre mon visage.

- Est-ce que cette description vous convient mademoiselle Johanson ou je dois continuer..

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