Chapitre 41

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Juan attendait patiemment Jazz dans son grand salon. Il ne savait pas comment il allait réagir quand il allait la revoir depuis cet après-midi qu'elle s'était enfermée.
Plusieurs minutes passèrent durant lesquelles il hésitait à aller dans sa chambre. Il prit son mal en patience jusqu'à ce qu'il entende des bruits de talons brisé le silence dans lequel il était plongé.

Il tourna la tête en direction des escaliers et en resta scotché.

La jeune femme descendit la dernière marche au loin en manquant de la rater. Instinctivement, Juan fit un pas en avant, elle mit sa main devant elle pour le stoper.

Mal à l'aise, elle s'avança vers lui et s'arrêta à un mètre de lui.
Juan ne sut quoi dire ni comment la qualifier.

Cette petite ensorceleuse ne portait pas la robe rouge qu'il avait choisi, mais plutôt la robe crème. Ses cheveux étaient encore plus bouclés que d'habitude. Comment ? Il l'ignorait, mais fût subjugué par la beauté de ces ondulations parfaites. Ses longs cils étaient recourbés et accentuaient ainsi son magnifique regard.
Il déglutit difficilement sa salive. N'était-il pas en train de faire une erreur en s'imposant dans sa vie ? Juan avait l'impression d'agir par pur égoïsme, le flux de sensations qui le traversait, il ne l'avait pas ressentit depuis tant d'années, voire jamais.. Il voulait comprendre ce qu'il lui arrivait mais pour le moment, il lui était fort impossible de résister à cette muse..

Jazz releva la tête après qu'elle ait mit sa main pour le stopper. Cet apollon allait la tuer.. L'aura dangereuse qu'il émanait la faisait trembler de..désir ? C'était la première fois qu'elle ressentait ce genre de sentiments pour un homme, un vrai. Mais il ne fallait surtout pas qu'elle s'emballe.

- Tu es..ravissante. La complimenta t-il avec un sourire en coin.

Elle lui rendit son sourire en prenant la main qu'il lui tendait.

Ils sortirent puis Juan l'aida à monter dans sa berline noire aux vitres teintées.
Cet homme respirait l'opulence..pensa t-elle pendant qu'il faisait le tour pour rejoindre la place du conducteur.

Une trentaine de minutes plus tard, ils arrivèrent dans un somptueux restaurant. Un air de piano y était joué mélangé aux tintements des couverts.

Juan leur choisit une place dans le fond après avoir parlé avec le directeur du restaurant.
Le cœur de Jazz s'emballa quand elle vit une magnifique table dressée pour deux personnes avec des bougies qui flambaient, silencieuses.

- C'est vraiment magnifique. Balbutia Jazz en dévisageant la table.

Il tira la chaise pour qu'elle s'y installe puis il ramena galamment sa chaise.

Un serveur vint prendre leur commande. Jazz opta pour une souris d'agneau tandis que Juan, lui prit un plat qu'elle ne connaissait pas.

- C'était quoi ton choix ? Demanda t-elle une fois le serveur partit.

Juan reposa son verre de vin en s'humectant les lèvres.

- Panzerotti, tu connais ?

- pas vraiment non. Dit-elle d'un sourire léger.

- Je te ferai goûter.

Elle hocha la tête en déglutisant.
Jazz voulait vraiment savoir pourquoi il faisait tout ça pour elle. Il avait déjà fait beaucoup pour elle s'il se sentait coupable pour ce qui s'était passé. Elle le soupçonnait maintenant d'avoir d'autres raisons de la retenir avec lui mais aussi bizarre que cela puisse paraître, elle se sentait flattée. Elle avait devant lui un homme, un vrai. Loin de ceux qui avaient défilé à une époque lointaine de sa vie.

Malgré la faible lumière dans le fond, la jeune femme distinguait un jeu de mâchoires. Elle voulut prendre la parole pour lui demander qu'est-ce que tout cela signifiait mais il la coupa d'un faible mouvement de la main.

- Chut..on aura tout le temps d'en parler. S'enquit-il comme s'il avait lu dans ses pensées.

Jazz se ravisa donc et décida de profiter de la soirée qui s'annonçait belle..

Deux heures passèrent dans lesquelles Jazz était détendue et rassasiée. Elle se sentait simplement bien en sa présence.
Ils se levèrent après ce bon moment passé ensemble. Juan régla la facture.

- Le temps s'assombrit, il risque de pleuvoir. L'informa l'homme en face d'elle en retirant sa veste.

- Comment le sais-tu ? Demanda t-elle subitement frissonnante à cause de la main que Juan avait posé dans le creux de ses reins.

Ses lèvres s'étiraient d'amusement.

- Regardes à travers les fenêtres cara.

Elle fit donc et la honte s'empara d'elle. C'était tellement évident, il n'était pas magicien.

Une fois devant sa voiture il lui fit porter sa veste. Il aurait pu s'arrêter là, mais il ne put s'empêcher de contempler son visage épanoui. Son cœur battait si fort dans sa poitrine lui donnant l'impression de le sentir cogner partout dans son être.

Juan ne put résister. Il écrasa ses lèvres sur celles de Jazz.
Elle reçut les lèvres de l'homme avec des milliers de frissons sensationnels. Elles étaient exigeantes, dures et si possessives qu'elle avait l'impression d'être unique au monde..d'être la seule femme désirable. Il prit son visage en coupe, scellant davantage sa bouche à la sienne..attisant le feu brûlant qui courrait dans ses veines.
Un feu se répandait en elle, interdit.
Elle dut s'appuyer sur son torse massif pour ne pas perdre l'équilibre.

Juan se retira contre son gré des lèvres délicieuses de la jeune femme, mâchoires contractées.
Il avait pensé qu'après l'avoir embrassé, après avoir goûté ses lèvres, son désir diminuerait. Il s'était lamentablement trompé. Bien au contraire, il en réclamait encore.

Il l'aida à monter à l'avant sans mot dire et contourna la voiture pour s'installer à ses côtés. Jazz se remettait des sensations que ce baiser lui avait faire sentir. C'était une sentiment inexplicable. Ses lèvres étaient encore gonflées sous l'assaut de Juan.
Le trajet se fit sans embouteillage et l'habitacle était chargé d'électricité.

Jazz vit du coin de l'œil Juan serrer le volant tant ses phalanges devenaient blanches.
Était-il énervé ? Mais pour quelles raisons ? Elle préférait ne pas relever et se contenta d'admirer le paysage.

Juan ne parvenait plus à lutter contre l'ivresse que lui inspirait Jazz, tellement qu'il en avait mal aux muscles. Ses lèvres avaient un goût sucré, délicieusement douces.
Il ne voulait en aucun cas l'effrayer, il voulait juste la savoir près de lui, cela le rendait étrangement puissant.

Car oui, Jazz lui appartenait.

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