Chapitre 15

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Omniscient








Juan attendait secrètement l'arrivée de Jazz. Et comme d'habitude, il ne fut pas déçu de la voir. Cette jeune femme était décidément le fruit du péché.

Il la salua avec son amie lorsque Lucciano les annonça.

Afin de descendre la tension qui montait crescendo, Juan décida de rester en retrait.
Cependant, il lui était presqu'impossible de détourner les yeux même avec toute la volonté qu'il possédait. Ses longs cheveux d'ébène avaient été soigneusement coiffés en un beau lissage pour l'occasion. Lissage qui leur donnait encore plus de longueur qu'à l'accoutumé. Et lorsqu'elle les passa dans son dos pour mieux s'asseoir, il découvrit son teint métissé faiblement maquillé, ses longs cils recourbés avec une légère touche de mascara qui grandissait son regard. Quant à ses lèvres, elles étaient colorées d'une rouge vif, ce qui la rendait encore plus attirante.

Juan avait conscience que le regard qu'il braquait sur elle était injuste. Ses yeux observaient la jeune femme avec dureté parce qu'elle était tout simplement magnifique, beaucoup trop magnifique. Si jusqu'ici il la considérait comme une simple cliente dans son hôtel, Juan commençait à remettre en doute ses rapports avec la jeune sud-africaine.
Elle était trop belle pour être réelle, songea t-il en ayant eu mal à enlever son regard de fauve sur elle.

De son côté, Jazz n'osa pas regarder longtemps l'objet de ses nombreux frissons, bien qu'elle ait senti son regard brûlant sur elle.

- C'est délicieux. Chuchote Karen à son oreille.

Elle leva la tête pour lui sourire, c'est alors que son regard accrocha accidentellement celui de Mr Salvatore.
Il s'était levé entre-temps pour saluer un de ses potentiels collaborateurs.

Un pantalon Klein foncé. Une taille soulignée par une ceinture en cuir, avec un logo qu'elle ne put identifier. Une large chemise blanche qui laissait respirer ses épaules massives et musclées. Une cravate aux motifs géométriques croisés avec du bleu et du beige et une veste assortie au bas posée sur le dossier de sa chaise.

Jazz déglutit péniblement son petit morceau de veau.

- Oh oui délicieux..

Karen la regarda bizarrement avant d'être elle aussi déconcentrée par la prestance de Mr Casano.
En plus d'elles, il y'avait quatre autres personnes sur leur longue table.

En face de Jazz, Juan était assit en maître impérieux pouvant délibérément observer sa proie. À sa gauche, Mlle Doloress Casti, cette italienne élancée aussi belle que perfide. Elle avait porté une belle robe blanche près du corps et avait coiffé ses cheveux en un chignon coiffé décoiffé. En bout de table il y'avait Mr Lucciano Casano lui-même et à l'autre bout un homme inconnu à Jazz et Karen. Et enfin naturellement, Karen à côté de Jazz.

Plusieurs minutes passèrent dans lesquelles la soirée se déroulait sans encombres. Soudain, Jazz eut une envie pressante. Elle prévient donc Karen avant de s'excuser à table.

Elle trouva rapidement les toilettes pour femmes et s'y engouffra. Soulagée, elle en sortit pour se laver les mains quand elle constata avec surprise la présence de Doloress qui retouchait son maquillage.

Elle décida de faire ce qu'elle avait à faire et de partir aussi vite qu'elle est venue.

- Alors comme ça on essaie de séduire un homme ? Qui plus est Mr Salvatore? Commença Doloress en tapotant le bord de ses lèvres colorées.

Jazz comprit que cette femme ne cherchait pas à faire amie-amie avec elle alors elle feint ne pas avoir entendu.

Piquée, Doloress referma son miroir de poche d'un coup sec avant de le ranger dans sa pochette. Jazz profita de ce petit moment pour sortir rapidement des toilettes.
Malheureusement pour elle, arrivée à son niveau, Doloress lui saisit fermement le coude et se pencha légèrement pour atteindre ses oreilles.
Elle empêcha le hoquet de surprise de franchir la barrière de ses lèvres.

- Tu n'es pas la première que j'aurai évincé mia cara, qui s'y frotte s'y pique. Dit-elle d'une voix menaçante avant de faire claquer sa langue dans sa bouche.

Le cœur battant, Jazz sortit finalement des toilettes et rejoins la table comme si de rien était.

- Ça va toi ? Chuchota Karen tandis qu'elle essayait d'éviter le regard interrogateur de Juan.

- Hum oui..

- Tu ne me la fais pas à moi Jazz. Reprit Karen.

- Je t'expliquerai une fois à l'hôtel. Répliqua t-elle.

Karen hocha positivement la tête, satisfaite.
Doloress revint s'asseoir un brin joyeuse aux côtés de Juan.

Si Jazz regardait devant elle, soit elle croisera le regard brûlant de Mr Salvatore, soit le regard méprisant de Doloress.
Cette soirée commença à devenir un brin oppressante pour elle.

Heureusement il y'avait Lucciano qui faisait de son mieux pour détendre tout le monde.
En fait l'inconnu qui était à l'autre bout de la table était tout simplement un ami proche de Juan et Lucciano. Il s'agissait d'Antonio Guterez, avocat et homme d'affaires.
Il était plutôt réservé mais direct quant il prenait la parole. Il inspirait néanmoins confiance.

La soirée touchait à sa fin lorsque Lucciano prit le micro pour adresser ses mots de fin.

- Je vous suis reconnaissant d'avoir répondu présent ce soir. J'aimerais d'emblée remercier mon cher et tendre ami Juan Salvatore pour son soutien indéfectible. Commença t-il.

Pendant les applaudissements à son honneur, les regards se tournèrent vers Juan qui inclinait simplement la tête. Il était visiblement humble mais Jazz savait qu'il avait accomplit bien plus que ce qu'il lui etait permit de voir. Elle était fascinée par son self contrôle et sa confiance en soi. Tellement fascinée qu'elle ne se rendit pas compte qu'elle le dévorait du regard. Heureusement elle s'était vite ressaisie mais pas assez pour échapper au sourire moqueur de l'homme en question.

Il murmura lentement pour qu'elle puisse lire sur ses lèvres, sans pour autant se départir de son sourire moqueur. Elle se remercia intérieurement d'avoir bien apprit l'italien car elle decrypta les mots qu'il mimait.

- Continua de guardarmi così e nei prossimi minuti mi avrai addosso, tesoro. Lisait elle sur ses lèvres.

La traduction la fit frissonner si bien qu'elle se dit qu'il valait peut-être mieux pas qu'elle apprenne trop l'italien..

AddictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant