Omniscient
Jazz se réveilla péniblement. Malgré le lit confortable dans lequel elle avait passé la nuit, elle sentit toujours ce poids lourd sur ses épaules. Poids qui ne retomberait pas tant qu'elle ne verra pas Karen. Elle savait que cette dernière était en sécurité dans la maison de Lucciano mais elle restait quand même méfiante. Même s'il s'est montré très courtois avec elles depuis qu'ils se connaissent, Jazz sait que Karen ne se sentira pas totalement à l'aise avec lui. Au moins elle est sauve et en sécurité.
- Vous comptez rester dans le lit toute la journée ? Demanda une voix grave derrière elle.
Jazz mordit sa lèvre inférieure pour éviter de sursauter. Elle se retint de lui faire face car elle ignorait à quoi elle ressemblait de si bon matin. Alors elle ne bougea pas.
- Vous savez mademoiselle Johanson, je vous observe depuis une demie heure avant que vous ne vous retourniez alors si vous avez honte, laissez moi vous dire qu'il n'y a pas de raison. Lui dit-il.
Jazz sourit faiblement malgré elle. C'était comme s'il avait lu dans ses pensées.
En effet, Juan l'observait depuis un bout de temps et profitait de la respiration apaisée de la jeune femme qui dormait à poings fermés. Ses sourcils se fronçaient par moment mais redevenaient normaux.Elle afficha un petit sourire sur ses lèvres et se retourna enfin pour s'asseoir au bord du lit.
Il était assit en maître impérieux dans le fauteuil en face du lit, vêtu d'un simple pantalon noir et d'un T-shirt gris, tenant un livre à la main. D'ailleurs cela la surprit mais elle ne releva pas.- Bonjour monsieur Salvatore.
- Bonjour cara. Glissa t-il d'une voix chaude. Vous avez bien dormi ?
- Oui et merci de m'héberger pendant ces quelques temps sans mon amie..même si j'ai l'impression d'être une sorte de prisonnière.
- Dans ce cas vous êtes ma prisonnière.
Elle eut à peine le temps d'assimiler qu'il reposa le livre et se leva, la surplombant de sa hauteur vertigineuse.
- Désolé de vous lâcher cela de cette façon mais votre chambre a été attaquée cette nuit.
La bouche de Jazz forma un parfait "o".
- Attaquée ? Réitera t-elle la voix cassée.
- En effet les ravisseurs ont pensé que vous y étiez alors..
Elle mit ses deux mains de part et d'autres de sa tête en se retenant de pleurer. Cela signifie que si elle n'était pas cachée dans la suite de Mr Salvatore, elle était certainement morte à cet instant précis. Son cœur commença à battre lourdement. Tout cela virait au cauchemar alors que leurs vacances se terminaient dans une semaine tout au plus. Elle n'avait rien prévu de tout ça.
Juan se baissa à sa hauteur.
- Je vous conseille de ne pas imaginer le pire. Vous étiez ici et vous êtes saine alors pas de "si". S'enquit-il d'une voix qui ne souffrait d'aucune réplique.
Elle ravala ses larmes et hocha silencieusement de la tête. Il se leva donc et rangea ses mains dans ses poches.
- Préparez vous, nous allons chez moi.
Jazz se bloqua. Elle fronça les sourcils en relevant lentement la tête jusqu'à pencher sa tête en arrière pour atteindre son regard.
- Chez vous ? Vous voulez dire dans votre maison ? Demanda t-elle toute étourdie.
Il souffla fortement en se retournant. Lui-même s'étonnait de sa décision. En effet il n'envoyait personne dans son antre à part Lucciano. Mais la jeune sud-africaine était dans une situation délicate alors il décida de faire une exception pour elle. Et de cette façon, ça sera plus facile pour elle de revoir son amie sans que ceux qui leur veulent du mal ne les surprennent. Et en parlant de ces ravisseurs, Juan et Lucciano étaient sur le coup. Ils ne laissaient aucun détail passer et faisaient tout ceci dans le secret, comme à leur habitude.
- C'est la meilleure chose à faire mademoiselle Johanson et je ne vais pas vous expliquer pourquoi. Dit-il d'une voix devenue soudainement ferme.
Il était dans ses pensées, songea t-elle pour expliquer son changement d'humeur.
- Je vais me préparer. Dit-elle en évitant son regard.
De toutes facons, elle n'avait pas le choix. Rester ici lui serait fatale car elle est recherchée pour une raison qui lui est encore inconnue. Alors entre attendre la mort dans cet hôtel et être comme une captive dans la maison du directeur de ce même hôtel, le choix est vite fait.
Elle se débarbouilla puis prit sa douche plongée dans ses pensées qu'elle oublia qu'elle n'avait pas de vêtements. Valentina avait certainement oublier de lui envoyer. Jazz se maudit de ne pas y avoir penser plutôt. Elle se lava les cheveux, les sécha puis les brossa soigneusement avant de sortir de la salle d'eau, la serviette enroulée juste en dessous de ses épaules.
- Excusez moi je..hum.. peux vous emprunter une autre chemise ? Demanda t-elle en balbutiant.
Juan releva la tête de ses papiers et cessa ses mouvements quand il la vit devant son bureau, cachant son corps du mieux qu'elle pouvait. Ses cheveux humides retombaient en boucles au niveau de ses avants bras et ses lèvres rosées et charnues tremblotaient. Ses grands yeux noisettes regardaient partout sauf lui. Il la trouva divinement belle, incroyablement désirable qu'il en oublia presque sa question.
- Effectivement je peux vous en prêter une. Dit-il en repoussant du mieux qu'il pouvait l'envie de l'embrasser à en perdre haleine.
Elle lui emboîta le pas en roulant involontairement son fessier pourvu devant lui.
- Quelle magnifique vue.. Murmura t-il en fixant le bas de son dos.
- Comment ? Demanda t-elle timidement en se retournant.
- Je disais de rester là je vous apportes une chemise tout de suite. Mentit-il.
- D'accord. Répondit-elle en ramenant une mèche derrière son oreille.
Il passa devant elle en la frôlant légèrement. Grave erreur car les effluves de son parfum fruité vinrent lui chatouiller les narines. Cette jeune femme était la tentation incarnée.
Et dire qu'elle allait bientôt séjourner chez lui. Cela s'annonçait beaucoup plus rude que ce qu'il avait prévu..
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Addiction
RomanceJazz, une afro-américaine de tout juste 25 ans débarque nouvellement en Italie avec son amie d'enfance. Elles avaient pu économiser pendant un an pour que ce voyage soit enfin une réalité. Un mois en Italie, pas plus pas moins, c'était ce qu'elles s...