2 - L'ami des Élèves

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Le soleil (si l'on pouvait considérer comme tel en ce ciel couvert) se levait tout doucement et Paris se réveille, il est six heure du matin. L'alarme de Damien le tira de son lourd sommeil. Étendu en étoile sur son lit double, confortablement installé au chaud, même la fin du monde ne pouvait pas le bouger de son pieu. Devoir éteindre cette sonnerie assourdissante fut laborieux, et aussitôt fait, aussitôt ses yeux se referment. Mais cinq minutes plus tard, il était déjà sept heure moins vingt ! L'adrénaline monte instantanément au cerveau et le voilà déjà sous la douche. Mais l'eau chaude qui coule le long de son corps fait tellement de bien... Qu'il referme les yeux.. Juste encore un petit peu.. Avec ce bruit si apaisant du ruissellement claquant d'abord sa peau, puis le carrelage, tout en caressant ses cheveux, il n'y a pas meilleur moment dans la journée que celui ci. A part peut être retrouver son doux lit le soir après une longue journée, c'est comme s'il l'attendais les bras ouverts pour lui faire un câlin. Tout à coup, il se souvient qu'il devait se rendre au travail pour huit heure, et qu'il traîne encore dans sa salle de bain. Ni une ni deux, il coupe l'eau et enfile une serviette autour de la taille. Il est sept heure et quart. Il se brosse les dents à la vitesse de la lumière, après avoir bloqué pendant cinq minute sur son reflet. Il prend les premiers vêtements qui lui tombe dessus, un t-shirt de geek et un jean bleu. Il n'a vraiment plus le temps de choisir une tenue académique comme il lui est exigé, et honnêtement, il s'en fiche. Il a toujours un blazer dans sa mallette de professeur au cas où qu'on vienne lui taper sur les doigts. Chaussures aux pieds, clés en main, portable dans la poche, on est bon ! Direction le collège St Nicolas, il est sept heure trente-cinq. Il dévale les escaliers comme si sa vie en dépendait, mais trois étage plus bas, il stop net. Demi tour ! Il a oublié sa mallette ! Malheur à lui s'il ne la prend pas avec ! Son choix de fumer ne lui offre pas le cardio nécessaire pour remonter aussi vite ces escaliers, alors il appelle l'ascenseur. La descente de ce dernier est d'une lenteur effroyable, Damien eu le temps de réfléchir à ses choix de vie, notamment celui de sacrifier sa santé pour des cigarettes qui coûte une blinde. Il appuie six fois sur le bouton "3" comme si cela indiquait à cette immense machine l'urgence de la situation. Ouvrir la porte de chez lui était aussi une sacrée épreuve, à deux reprises, il fait tomber ses clés dans la précipitation. Une fois dedans, il court partout, il ne sait plus où il l'a mit. Là ! Il saisit sauvagement le cartable de cuir noir, lourd comme les copies équivalentes de trois classes différentes qu'il n'a toujours pas corrigé depuis la semaine dernière. Il court vers la sortie de l'immeuble, heureusement qu'à Paris les portes se ferment à clé toute seule ! Comme tous les habitants de la capitale, Damien n'a pas le temps, il est en retard, il est huit heure moins cinq, et il a dix minutes de trajet, à pied parce qu'il n'a pas le temps d'attendre le métro, surement noir de monde à cette heure là. Il voulait les faire en courant, mais le technologue n'a pas acquis le cardio nécessaire entre temps et réalise l'incroyable score de cent mètres parcouru avec une mallette lourde. Il peut se féliciter, il s'est bien battu. Essoufflé, il arrive à huit heure treize. Alors que toute la classe de cinquième B commençait à rebrousser chemin, jubilant de s'être libérés de deux heures de cours, Damien apparaît d'une démarche confiante et héroïque.

- Hop hop hop vous allez où comme ça ? Vous avez le droit de partir au bout de quinze minutes, mais là ça fait seulement quatorze ! Dépêchez vous de rentrer et sortez vite vos cahiers.

Les élèves font demi-tour, sans cacher leur déception en soupirant bruyamment. Surtout que le programme actuel ne plaisait pas à tout le monde; fabriquer un toit miniature n'intéressait que les architectes et charpentiers à en devenir. Après avoir distribué le cour, il demande aux plus volontaires de lire ce qui suit. C'est souvent les mêmes qui lève la main, alors pour faire participer un peu tout le monde, il demande à quelques discrets de continuer. Alors qu'un des jeunes éprouvait de la difficulté à lire, certains de ses camarades commençait à pouffer de rire et à chuchoter. Damien repère rapidement le leader de ce petit manège, et l'interpelle:

Le Nouveau Professeur (terraink)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant