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Sanji:

Je me levais difficilement de mon lit.

La soirée avait été longue et enchaîner les nuits de quatre heures n'aidait en rien ma bonne humeur à revenir.

Je me dirigeais vers la cuisine, le seul endroit où je me sentais vraiment heureux.

Je cassais minutieusement des oeufs que je brouillais avec application.

Mon colocataire entra dans la cuisine en sentant l'odeur délicieuse qui s'échappait de la casserole.

- dis pas bonjour surtout. Lançais-je à l'adresse de ce dernier en assaisonnant mon plat.

- 'jour. Répondit-il en bâillant.

Zoro s'assit à table en frottant vigoureusement son seul œil, encore endormit.

- j'ai faim. Grogna-t-il. Je leva les yeux au ciel, décidant de ne pas commenter sa manière désagréable de demander si je pouvais lui donner à manger.

Il profitait trop de mes talents de cuisinier, ça me gavait. Mais je ne pouvais pas m'empêcher de le servir. Voir son air ravis lorsqu'il dégustait un de mes plats. La manière qu'il avait de ne pas faire de compliments tout en complimentant par son comportement, c'est dans ces moments-là que je me rappelais pourquoi j'aimais cuisiner.

- alors ta soirée hier ? Je savais qu'il n'était pas matinal mais j'adorais lui poser des questions chiantes dans ces moments-là.

- t'es ma mère, cuistot de mes deux ?

- vu la manière dont je te nourris tout les jours, oui. Ironisais-je.

Il soupira avant de me répondre, faisant abstraction de ma remarque très juste.

- j'ai revue la fille du bar. Dit-il.

Je souris en m'allumant une cigarette.
Zoro ne m'avait pas avoué tout de suite l'existence de la "fille du bar" mais quand je lui avais fait remarquer que son tee-shirt était trempé et qu'il était torse-nu, il avait bien du me dire qu'une certaine Robin avait renversé un plateau sur lui.

Sa gêne quand il évoqua la jeune femme ne m'échappa pas et, sous mon insistance, il fut contraint d'admettre que cette fille ne le laissait pas indifférent.
Moi qui pensais qu'il ne prononcerait jamais de sa vie ces mots, je fut bien surpris.

Zoro qui trouvait une fille remarquablement belle, c'était exceptionnel. Pourtant on était servi niveau beauté dans le lieu où nous travaillions. Mais la plupart du temps, il se dirigeait rapidement vers le bar, refusant de donner de son temps à autre chose qu'à l'alcool.

Quand je lui montrais des canons, il se contentait d'un bref "ouais pas mal" avant de couper court à la discussion. Alors j'avais lâché l'affaire jusqu'à ce que je vois que mon insensible Zoro n'était pas si insensible que ça.

- alors ?

- je lui ai filé mon numéro.

- ouah tu perds pas de temps toi ! Rigolais-je presque fier de mon ami.

- calme toi, ce n'était que pour l'aider si elle a besoin d'aide. Elle est nouvelle alors-

- ouais ouais c'est ça.

- j'ai pas besoin de me justifier abrutis.

Je rigolais en rallumant ma cigarette.

- puisque tu me demandes comment ma soirée c'est passé avec autant de volonté, c'était bien merci.

Love is enough {TERMINE}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant