2- maladresse

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Zoro:

Sanji venait de partir vers les pistes de strip-tease.

Ce n'est pas que je ne m'intéressais pas aux femmes, mais simplement que je considère que c'est une perte de temps.

Ce qui n'est pas une perte de temps en revanche, c'est l'alcool.

Je m'assis tranquillement sur l'une des hautes chaises du bar, attendant que quelqu'un vienne prendre ma commande.

Je constatais que le bar était bien rempli. Les hommes, souvent infidèles à leurs femmes, se laissaient draguer par les serveuses qui notaient les boissons qu'ils allaient prendre.

Voilà, quand je dis que les femmes sont une perte de temps... Certains prennent la peine d'aller jusqu'au mariage suivi de 30 ans de vie commune pour finalement tout foutre en l'air pour une soirée ou l'on était un peu trop excité.

Je regardais la main d'un de ses porcs claquer les fesses d'une serveuse qui paraissait plus qu' embarrassé.
"Tiens c'est marrant je ne crois pas l'avoir déjà vu ici."
Ses joues blanches rougirent de gêne tandis qu'elle contournait la table de cet homme pour venir vers moi en souriant.

- qu'est-ce qui vous ferait plaisir ?

Ses cheveux noirs glissaient sur ses épaules tandis qu'elle m'adressait un sourire radieux qui, bien que non sincère, me donna envie de sourire en retour.

Ses yeux bleus s'encrèrent profondément dans les miens.

Je sentais mon sang pulser dans mes veines.
C'est rare que je dise ça mais cette femme était magnifique.

Ses joues rougies avaient retrouvé leur habituel teint pâle et elle attendait une réponse de ma part.

- un gin-tonic. Elle força un instant son sourire avant de me répondre un "tout de suite" d'une voix mielleuse et sensuelle.

Je la regardais partir en direction de l'endroit ou l'on préparait les boissons, posant un petit papier avec ma commande et celles des autres clients que le barman devait réaliser.

Elle revint une toute petite dizaine de minutes après, toujours en souriant tandis qu'elle déposait devant moi le verre que j'avais demandé.

- elle est belle hein ? Mon voisin de gauche m'adressa cette phrase en fixant la jeune serveuse au regard perçant partir vers les autres tables du bar.

Je hochai la tête sans trop y réfléchir, plutôt concentré sur mon verre que sur les paroles de l'homme.

Bien sûr qu'elle était belle, magnifique même. Je la regardais à mon tour tandis qu'elle prenait note des commandes des autres clients.

- c'est qui ? Demandai- je soudainement sans savoir d'où me venait cette soudaine curiosité à connaître cette information.

Je me réprimandais mentalement d'avoir employé ce ton aussi précipité, me demandant si finalement, la serveuse ne me faisait pas plus d'effet que ce que je ne voulais bien l'admettre.

- une nouvelle. Nico Robin je crois.

" Nico Robin hein ?" Je me répétais mentalement son prénom.

Pourquoi étais-je autant troublé par elle. J'avais bien déjà été attiré par des femmes, ce ne serait sûrement ni la première ni la dernière, alors pourquoi est-ce qu'elle me faisait autant d'effet.

Je soupirai en écoutant la voie rugueuse de mon voisin de droite continuer de déblatérer.

- ils ont le don pour pêcher des déesses ici. Reprit l'homme en finissant d'une traite son verre. Enfin paraît quand même que celle-ci s'est faite renvoyée de son ancienne maison close parce qu'elle faisait sa difficile et refusait de coucher avec certains clients. A croire qu'elle était en position de négocier. On les paies pas à rien foutre, j'espère qu'elle a changé de comportement. Finit-il en se relevant, tapant sur la table son verre. Les glaçons retenus à l'intérieur s'entrechoquèrent dans un "cling" avant que le cinquantenaire ne parte se fondre dans l'attroupement autour des stripteaseuses.

Je me demandais ce que Sanji pouvait bien être en train de foutre avant de me rappeler que chaque fois que je me posais la question il était dans une des chambres d'en haut, en compagnie d'une des prostituées de l'établissement.

La jeune femme au regard bleu me demandait si elle pouvait me débarrasser. Je lui tendis mon verre sans lui répondre, obnubilé par son corps si proche du mien.

Ses lèvres se déformèrent en un nouveau sourire, elle avait remarqué mon trouble.

- je peux ? Elle reprit mon verre de ses mains longues et délicates qui effleuraient les miennes un court instant avant qu'elle ne reparte vers les cuisines en se déhanchant sensuellement.

Je laissa un "tch" significatif sortir de mes lèvres, j'étais ridicule.

J'avais l'impression que le cuistot m'avait partagé son cerveau de pervers le temps d'une soirée.

"Nico Robin".

Une vingtaine de minutes s'étaient écoulées depuis mon arrivée dans le bar. Je soupirai bruyamment, me demandant si je ne ferais pas mieux de partir sans attendre l'autre pervers.

Soudain la brune refit son apparition dans mon champ de vision, cette dernière courait presque, deux grands plateaux à la main vers une table ou une dizaine de personnes s'étaient installées il y a peu de temps.

- allez bouge, c'est long là. Les voix grommelaient en ricanant, observant la jeune femme en panique comme on regarderait une proie sans défense.

Elle passa devant moi, son parfum emplie mes narines. Je connaissais cette odeur, c'était de la violette. Concentrée sur la senteur agréable de la jeune femme, je pris soudain conscience qu'elle venait de tomber sur le sol.

Dans sa chute, elle avait renversé l'un des deux plateaux qu'elle portaient. Le liquide des verres éclatés au sol s'était éparpillé dans tout les sens, arrosant mon tee-shirt au passage.

Je regardais la serveuse rougir d'avantage encore, et se relever avec une attitude angoissée et confuse.

- olalala c'est vraiment pas mon jour aujourd'hui. Elle se pencha pour ramasser les bouts de verres qui jonchaient le sol sous les rires des clients qui continuaient de beugler faisant augmenter encore sa honte.

C'est en se relevant qu'elle remarqua qu'elle m'avait mouillé.

Elle n'osait plus me regarder dans les yeux et son regard, d'ordinaire si confiant et sur de lui devint fuyant.

- je- je suis désolée. Attendez je vais vous enlever ça. Paniquée, elle éponga mon tee-shirt à l'aide d'un torchon blanc déjà gorgé de l'alcool qu'elle avait essuyé par terre. Voyant sa technique infructueuse, ses rougissement redoublèrent tandis qu'elle fondait en excuses, ne sachant que faire d'autre.

Je la regardais faire un instant.

- ce n'est pas une catastrophe ce n'est qu'un tee-shirt. J'attrapais son poignet pour la faire cesser de me toucher avec son torchon.

J'enlevais mon tee-shirt trempé et l'essora sur le sol en lui disant de s'occuper du sol plutôt que de moi.

Elle fixa un instant mon torse, elle ne pouvait pas rougir plus que ce qu'elle ne le faisais déjà, mais je remarquais une gêne mélangée à une certaine admiration dans son regard bleuté.

- oh je- vraiment désolée que vous soyez obligé de vous dévoiler comme ça.

- rien de grave, Nico Robin.

- merci monsieur. Monsieur heu ?

- Roronoa. Roronoa Zoro. Lui répondis-je remarquant qu'elle cherchait mon prénom.

- merci monsieur Roronoa Zoro.

Elle me sourit, reconnaissante et repartit à toute vitesse vers les cuisines pour chercher une serpillère et de nouvelles boissons pour les hommes qui ricanaient toujours.

Je pris alors conscience que mon téléphone avait vibré dans ma poche, c'était Sanji.

"On se casse ?

- On peut partir, désolé j'étais occupé."

Il me répondit du tac au tac

"J'ai rencontré une déesse en attendant"

Je souriais. "Tant mieux, moi aussi".

Je lançais un dernier regard à la brune qui paraissait plus sereine à présent et sorti du bar.

Love is enough {TERMINE}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant