13- manque

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Sanji:

Deux jours étaient passés.

Je ne parlais plus à Nami.
Je l'avais croisé deux ou trois fois dans la boîte mais elle m'avait à chaque fois fièrement ignoré, me faisant comprendre qu'elle était passée à autre chose.

Moi aussi j'étais passé à autre chose. Enfin c'est ce que je voulais faire croire à tout le monde. Mais je me mentais à moi même. Je couchais avec pudding deux fois par nuit pour me persuader que je n'en avais rien à faire de la rousse.

Mais chaque fois, l'image de ses yeux humides et de son corps quittant l'appartement brusquement, me laissant seul avec ma connerie revenait se greffer dans mon esprit comme une sensu qui ne veut pas s'en aller.

"Pardonnes moi, mais ce que tu me dis me fais beaucoup de mal."
Cette phrase pleine de détresse me hantait depuis deux jours.

Je n'arrivais pas à sortir de mon cerveau la magnifique tête rousse et le sourire angélique de celle que je surnommais "ma princesse".

- j'ai faim. La voix nonchalante de Zoro me sorti de ma réflexion.
Je ne cuisinais plus depuis deux jours. J'en avais perdu le goût, je trouvais l'activité fade si ce n'était pas pour voir s'illuminer les yeux bruns de la passionnée de géographie.

- commandes. Lui répondis-je d'une voix toute aussi molle.

On était devenu des larves. Nous n'avions plus le goût à rien. Si ce n'est à la clope pour moi, à l'alcool pour lui.

Une quantité faramineuse de bouteilles de verre jonchaient le parquet du salon tandis que les cendriers de tout l'appartement se remplissaient sans jamais se vider.

Ça ne pouvait plus durer.
Je m'enfermais dans ma chambre et attrapa mon téléphone en m'affalant sur mon lit défait.

"Nami, je suis vraiment désolé."
Après un bon quart d'heure a écrire puis effacer des phrases qui voulaient toutes dire la même chose pour trouver la meilleure formulation, j'hésitais à présent à appuyer sur le bouton envoyer ou non.

Je finis par le faire. Je n'avais rien à perdre.

Ce n'est qu'une demi heure que je reçu une réponse à ce message.

"Je croyais t'avoir bloqué, excuses moi de t'avoir laisser cette opportunité d'adresser ta précieuse parole à une prostituée qui "aimes ça"."

Je fonçais des sourcils. J'avais un soudain pincement au cœur. Je pouvais ressentir tout le mal que je lui avais fais dans les mots de son message.

"Qu'est-ce qu'il m'a prit sérieux ?"

"Nami je suis sincèrement désolé, ce n'ai pas ce que j'ai voulu dire.

- va te faire foutre Sanji."

Remarquant qu'elle ne m'avait pas bloqué je profitais de l'occasion pour continuer la conversation.

"Écoutes ce soir là j'étais fatigué et je n'ai pas réfléchi j'étais juste-

- con ? Oui ça tu peux le dire.

- j'étais juste un con oui. J'ai fais du mal à une femme, qui plus est une femme que j'aime, je ne suis qu'un idiot.

- arrêtes avec tes phrases toutes faites. Si tu crois que la "fille de plus ou de moins" que je suis va excuser ton comportement juste parce que tu viens faire la victime par message, désolée de t'apprendre qu'il va en falloir plus.

- Nami tu n'es pas une fille de plus ou de moins

- ah oui ?

- tu es LA fille.
Tu es la première et la seule avec qui j'ai tellement compris le sens de l'expression "avoir des papillons dans le ventre", la seule avec qui j'ai ressenti ce que j'appelle le coup de foudre, la seule que j'ai ramené chez moi, la seule Nami, la seule.

- je crois que tu t'es trompé de contact et que tu voulais envoyer ce message à Pudding."

Le dernier message me fit tiquer.
Elle marquait un point. Ça faisait deux jours que je n'étais plus qu'avec la brune.
Comment lui dire que j'avais trop de fierté pour ne pas essayer de la vexer.
Mon comportement puéril de gamin m'exaspéra un instant.

"Pudding n'est rien pour moi.

- si elle n'est rien pour toi alors j'ose à peine imaginer l'estime que tu avais pour moi tant elle devait être basse.

- Nami, j'étais énervé. Énervé de savoir que tous ses porcs te touchent, que tous puissent salir ton corps en toute impunité. Ça me rend malade de savoir que tu te fais dégrader par des pervers immondes.

- si ça t'énervais autant pourquoi t'as préféré me perdre que de m'expliquer simplement les choses ?

- j'en sais rien j'étais con, je suis tellement désolée Nami."

Je m'en voulais, je m'en voulais tellement.
Je mordillais nerveusement une petite peau de mon pouce en attendant une réponse de sa part.

En réalité je ne savais pas ce qui m'avait pris de réagir de cette manière. J'étais vexé qu'elle face ce boulot, vexé qu'elle ne soit pas entièrement à moi. Mais j'étais tellement égoïste, tellement obnubilé par moi même que je n'ai pas réfléchi à la pertinence de mes propos. Je voulais la faire réagir et voilà que je l'avais fais fuir.

"Laisse moi une seconde chance Nami je t'en supplie. Je t'aime, je t'aime tellement, j'ai besoin de toi."

Moi qui ne pleurait jamais, des larmes franchirent la barrière de mes yeux. J'avais décidé de me mettre à nu. De lui montrer ce que je ressentais pour elle.

Elle mis plusieurs minutes à me répondre, j'espérais qu'elle serait réceptive.

"Sache que je ne t'excuserai que quand j'aurais entendu ces mots de vive voix.
Me fais plus jamais un truc comme ça idiot."

Mon sang ne fit qu'un tour.
Je sentais mon pou pulser dans mes tempes.
Venait-elle de faire un pas vers moi ? Venait-elle de m'accorder une seconde chance ?

Je lui envoyais l'adresse d'un petit café ou elle me rejoindrait demain dans l'après-midi.

Oui je l'aimais.

Love is enough {TERMINE}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant