Prologue

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James

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James

Il observe sa femme mettre les enfants dans la voiture avant de partir rejoindre leurs amis. Il tente également de trouver une solution à cette vie de famille, qu'il n'a pas choisie, et dont il ne veut plus. Qui le gêne et l'embarrasse, l'empêche de profiter de sa vie à lui pour donner vie à d'autres marmots.

Avoir un gosse à 16 ans et quatre à 24 ans, ça fait un peu trop. Mais c'est de la faute de Carla, elle refuse une quelconque contraception sous prétexte que ce n'est pas bon pour la santé. Mais c'est sa santé à lui que ces gosses vont flinguer.

— Papa... Je vais encore être toute seule... marmonne Jessica, 8 ans, avec sa console et ses fils de scoubidous sur les genoux.

— Mais non, tu vas faire comme d'habitude, prendre soin de tes sœurs et ton frère, et on est pas loin, ne t'inquiète pas.

Elle fait la moue, mais ne dit plus rien. Elle n'a pas vraiment le choix de toute façon, et ces sorties absolument pas conseillées à son âge font déjà parties de son quotidien.

James s'installe derrière le volant, attend que Carla mette les packs de bières dans le coffre et démarre. Tous les enfants dorment dans leur grosse voiture, sauf Jessica, mais ce n'est pas grave. Au moins, ils ne pleureront pas, car il a horrreur que ses enfants puissent gacher la fête en pleurant par-dessus la musique.

— Il ne faudra pas rentrer trop tard, ils ont école demain, lui dit sa femme, comme s'il en avait quelque chose à faire.

Il fait mine d'avoir écouté, démarre, se demande si elle pourra lui pardonner. Après son licenciement, il a du trouver un autre job. Ce qu'il a fait, via internet, depuis déjà plusieurs années. Il s'est renseigné, il a découvert que sa situation familiale convient parfaitement à ce qu'on attend de lui demain. Tout est parfaitement parfait. Il n'y connait pas grand-chose dans ce qu'on lui a expliqué, mais après tout, ça ne doit pas être si compliqué. Il n'a pas eu son bac, mais à cause du marmot de l'époque, sinon il l'aurait haut la main aujourd'hui, il en est certain. Et puis, ça fait déjà plusieurs années qu'il y est volontaire, alors ils l'ont accueilli à bras ouverts. Après tout, ils ont besoin de lui pour observer l'avancée des travaux.

Dans le rétroviseur, il observe les enfants. Jessica dont le visage est éclairé par sa game boy, Florida, qui dort après la crise qu'il a dû essuyer quand elle a refusé de manger son diner. Leëla a rouvert les yeux, et observe silencieusement l'habitacle. C'est celle qui pleure le moins, il se demande si c'est dû à sa naissance... particulière. Et puis il y avait le petit Erwan, premier garçon, enfin ! Mais James n'avait pas exulté à sa naissance. Elle est trop tôt, il n'avait rien eu le temps de prévoir. La prochaine fois, il devrait être plus prudent.

***

Ils arrivent en retard à la soirée d'anniversaire de Vanessa, une amie de Carla. Chacun prennent un cosy sous leur bras, lui soulève Florida qui dort en ronflant un peu. Jessica traine les pieds mais il la fait avancer rapidement vers l'intérieur. Rapidement, il croise Vanessa, lui demande un coup de main pour installer toute la marmaille. Elle lui désigne l'étage, et il va poser tout son barda derrière la première porte trouvée. Il demande à Jessica de rester là les surveiller.

— Tu seras au calme au moins, d'accord ?

Elle hoche la tête, fait ce qu'on lui dit, comme toujours. Elle a un peu froid dans les habits trop grands qu'elle a enfilé, mais ne dit rien et tire la couette sur elle. James laisse sa progéniture là une fois que Carla a déposé son fils avec les trois filles et descends avec elle profiter de la soirée. Là, c'est le moment de profiter. Il l'a mauvaise en voyant sa femme danser, éméchée avec les autres, mais il sait qu'elle ne peut pas aller voir ailleurs, avec les enfants. Tout ne se résume qu'aux enfants entre eux, et c'est dommage car elle aurait pu être épargnée du bordel qui arrive, si elle n'était pas attachée à ses petits. Mais elle a beau pester, être une mauvaise mère, les laisser pleurer et parfois crier quand elle en a marre, elle ne supporterait pas de les voir s'éloigner. Enfin, elle n'en aura pas le choix...

Il attrape un verre, le boit rapidement avant de se resservir. Il n'a accepté de venir à cette petite sauterie que par culpabilité. C'est la dernière soirée. Après ça, tout sera différent, et personne ne peut encore imaginer combien. Ce n'est pas grave, lui s'en fiche. Il a une mission, et il va la mener jusqu'au bout. C'est la première fois qu'il se sent utile à la société, et qu'il peut encore l'améliorer. Il ira jusqu'au bout.

***

Mais rapidement, les enfants se mettent à pleurer. Il le sait car Jessica est venu le chercher, parmi la masse de corps qui dansent dans le salon, qui vident des verres et rigolent sans savoir vraiment pourquoi. Il lui a dit de remonter, qu'il arrivait. Il ne veut pas que ça dure, si les enfants sont fatigués ça va le gêner pour le lendemain... Alors c'est Carla qui ne va pas être contente mais il décide qu'il est l'heure de rentrer.

— Encore une heure James... le supplie-t-elle, en se collant à lui quand il va la chercher.

— Non, maintenant. Ça hurle au premier, on s'en va...

— Tu sens bon la cannelle... marmonne-t-elle en glissant son nez dans son cou

— Et toi la vodka. C'est fini pour ce soir.

Elle boude, mais il l'attrape et la fais avancer jusqu'à l'escalier. Malgré tout, elle a plusieurs verres dans le nez et ne lui est d'aucune utilité. C'est lui qui fait remonter tout le monde en voiture, même la plus grande qui chouine et à qui il donne une fessée pour la calmer tout de suite. Carla ne dit rien. Elle fixe Vanessa, à qui il a fait la bise au moment de partir.

A peine sur la route, les hostilités commencent mais il s'en fiche un peu. Pas elle. La mère des enfants s'énerve, crie qu'elle refuse qu'il le trompe, qu'il n'en a pas le droit, qu'il est un rabat-joie de partir si tôt, qu'elle n'avait pas fini de danser avec Lyndi, sa meilleure amie. Il n'en a que faire.

— Non mais c'est vrai, j'en ai ma claque que tu embrasses cette pouffe ! hurle-t-elle, alors que sur la banquette arrière, Erwan se met à pleurer en réponses aux cris.

— Ferme-là, je conduis. Et si tu avais été plus sobre, tu te serais rendu compte de comment tu dansais avec tout le monde... Le but n'est pas d'allumer tout le quartier...

— Redis ça et je me barre !

— Avec quatre gosses sur les bras ? ricane-t-il. Non.

— Cinq... se met-elle à pleurer soudainement, la colère retombant aussi vite.

Intérieurement, un morceau de lui est ravi. De l'autre, il ne peut s'empêcher de se demander qui est le père de ce nouveau gosse, alors que les autres lui ressemblent déjà si peu. Mais il essaie de consoler celle qui commence à l'énerver, ce soir. Ses nerfs s'échauffent de la voir passer du chaud au froid comme ça, et il ne remarque même pas que la vitesse a considérablement augmenté. James fusille du regard celle qui se plaint d'être encore enceinte et affirme ne plus vouloir s'occuper de ses enfants, et il s'énerve.

— Tu n'avais qu'à prendre cette foutue pilule, au lieu de faire chier ton monde ! Tu te débrouilles comme tu veux pour après cette grossesse, mais maintenant que ce gosse est là, il est là et il y reste !

— Je comprends même pas pourquoi t'en veux alors que tu sais pas les supporter !

Jessica hurle mais personne n'y fait attention. James tourne la tête vers sa femme pour répliquer, Carla crie.

James réalise trop tard qu'il vient de plonger dans le ravin.

ADN [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant