Chapitre 22

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Point de vue Summayah

Ma grossesse se déroulait super bien, je n'avais quasiment rien ni nausées, ni étourdissements. Je me portais bien mashala. Je vivais pleinement ma grossesse. J'alliais grossesse et études. Mon ventre n'était pas apparent donc je passais inaperçu. Du coup je n'avais pas trop changé mon style vestimentaire ce qui était source de conflit entre moi et Djamil, le possessif.

Mes rendez-vous je les faisais à la clinique du docteur adja avec qui mariam m'a mise en rapport. La gynécologue m'était d'une très grande aide dans cette expérience nouvelle. Et heureusement pour moi j'avais une grossesse pas difficile.

Mais comme femme égale caprice Djamil en faisait les frais. je lui en fait voir de toutes les couleurs. Defois j'avais pitié de lui tellement je le faisais marcher et le menais à la baguette. Il était devenu plus paranoïaque. En plus du boy qu'on avait déjà et qui était chargé du ménage de la maison et de l'entretien du jardin, Il avait engagé une dame Tâta bassé par le biais de Mariam. Cette dernière était chargée de faire la cuisine et linge avec la machine à laver.

Mes cours se passaient bien. C'était pas trop difficile l'emploi du temps était souple donc il n'y avait rien à signaler. J'ai fait la connaissance de Omar et Tacko qui était mes camarades de classe. On s'entendait bien. Nous avions formé un groupe de travail.

**** deux mois plutard***

J'étais à mon sixième mois de grossesse. Tout se passait bien mis à part ma prise de poids, actuellement avec un regard un peu appuyé l'on pouvait constaté mon état. Du coup j'étais obligée de changer un peu ma garde robe.

Entre temps nous avions fini nos cours et examens du premier semestre. Le second était déjà entamé. De ce côté aussi tout se passait bien. Concernant la maison tata bassé mon aide ménagère m'était d'une grande aide. J'ai eu à mieux la connaître durant ce temps. Elle vivait à la médina dans une chambre de location avec ses deux filles jumelles qui ont à peu près mon âge. Son mari est décédé elle était donc obligée de se battre pour survivre. J'ai donc demandé à Djamil de lui assurer son ravitaillement mensuel en plus de son salaire qu'il avait augmenté. Nous nous étions beaucoup rapproché et elle me parler beaucoup de son vécu. Elle me conseillait et me coachait comme si j'étais sa propre fille.

Amsa avait accouché d'une jolie petite fille toute minuscule. En effet sa grossesse était un peu compliquée en plus de sa paranoïa soudaine. Donc pour que le pire n'arrive pas le docteur adja lui a programmé une césarienne à la fin de son septième mois. Du coup elle avait baptisé sa fille aujourd'hui à la clinique où toutes les deux étaient encore hospitalisées. Le bébé était très petit donc fragile donc khalil a demandé à ce qu'on les retienne à la clinique pour le calme et les soins nécessaires car il ne voulait prendre aucun risque. Ils ont donné à leur fille le nom de la sœur jumelle de khalil, Diarra, celle qui les a toujours soutenu depuis le début c'était une manière pour eux de lui témoigner toute leur reconnaissance et gratitude.

Avec leur fameux coutume et tradition, l'on m'a interdit d'aller lui rendre visite comme j'étais aussi enceinte. Du coup je me limitais aux appels et photos qu'on m'envoyait. J'avais acheté un joli bracelet en or pour la petite Diarra et un bon de soins corporels complets pour Amsa.

Quelques jours après, j'étais en train de prendre un verre avec Tacko et Omar à l'heure de la pause dans un restaurant à côté de notre école. Nous discutions et nous amusions., quand je l'ai reconnu. J'étais pétrifié sur place. Elle était à quelques tables de la nôtre dans les bras d'un vieux toubab qui est de loin plus âgé que sa mère . Je n'étais pas préparée à cela.

Je savais que tôt ou tard nous allions nous rencontrer mais pas maintenant ni dans ces conditions. J'avais donc ramasser mes affaires à la hâte et lui tourne le dos pour qu'elle ne remarque pas ma présence sur les lieux. avant que mes camarades ne se rendent compte de ce qui se passe je porte mes lunettes noires fumées puis mets un billet de cinq milles sur la table

~moi: bon les gars il faut que j'y aille je me sens pas bien, je pense même que je ferais pas le reste des cours

~Tacko: tu as quoi ma puce j'espère que c'est pas grave

~moi: quelques étourdissements seulement tout ce qu'il y a de plus normal pour une ndeye Coumba

~Tacko: massa ce sera bientôt fini

~Omar: allons y je vais te raccompagner tu es toute agitée là

Il se lève et me prends mon sac et me tiens le bras

~moi: non surtout pas. Je vais juste prendre un taxi une fois à la maison je vous ferai signe.

~Omar: d'accord tiens nous au courant et reviens nous en forme

~ moi: d'accord à demain inshala

Je leur fait la bise à chacun puis sors en hâtant le pas du restaurant. Une fois dehors je hélais un taxi quand je fus brutalement retourné par quelqu'un. J'ai failli tomber. Je relève la tête et me retrouve tête à tête avec celle que je fuyais, Sabelle Gueye, ma petite sœur oubien ex petite sœur.

~sabelle: en plus tu es réellement enceinte.

Elle essayait de toucher mon ventre je l'ai arrêté d'un geste brusque

~ sabelle: Sacrée Summayah tu ne sais donc pas fermer tes jambes petite sotte. Tu croyais courir pour aller où même. Je t'ai vu depuis ton entrée dans ce restaurant au début je croyais à une simple ressemblance. Mais lorsque nos regards se sont croisés la panique que j'ai lu dans tes yeux m'a confirmé que c'était bel et bien toi. Tu sais seules les montagnes ne se croisent pas. A voir comment tu es sapée je peux aisément deviner que tu t'es trouvée un gros poisson nous qui croyons que tu étais devenue mendiante ou même morte. En voilà une surprise maman tombera de haut en apprenant tout cela

~ moi : tu es en train de gâcher ta vie sabelle bordel tu n'as que dix sept ans tu t'habilles comme une pute et te pavanes dans les restaurants comme une escorte girl. A cette heure tu devrais être en classe

~ sabelle: eh ben dis donc sait le dispensaire qui se fout de l'hôpital. Dixit celle qui a séduit et couché avec le mari de sa propre mère.

~moi: à bien y réfléchir c'est mieux que papa n'ai pas eu à subir tout cela. Je n'aurai jamais cru qu'un jour je me réjouirai de la mort de mon père. Mais à voir ce que tu es devenue avec la complicité de ta mère je rends grâce à Dieu d'avoir pris mon papa. Qu'il repose en paix

~sabelle: c'est ce vieux inutile que tu appelles papa. Nous sommes d'accord sur un seul point: je me réjouis aussi de sa mort il n'était qu'un poids pour nous

~moi: tu ne parles pas comme ça de mon père

~sabelle: je parle de lui comme bon me semble. Seule la vérité blesse. Tu vas faire quoi dis moi

~ moi: bon en fin de compte je me fiche de ce que tu fais de ta vie. je vous ai rayé de ma vie comme vous me l'aviez demandé vous n'existez plus pour moi vivez votre vie et laissez moi vivre la mienne en paix. Vous n'existez plus pour moi c'est ce que vous vouliez non alors adieu sabelle gueye

~sabelle: c'est très facile petite sotte. Disons nous plutôt à très bientôt Summayah Gueye

J'arrête le premier taxi et m'y engouffre. Dès que celui avait démarré mes larmes se sont mises à couler. Cette rencontre avait éveillé toute la douleur que je gardais au plus profond de moi. C'était comme si je revivais ce fameux jour. Arrivée à la maison je demande au gardien de régler la paye du taximan, puis cours dans ma chambre.

Entre ombres et lumières Où les histoires vivent. Découvrez maintenant