Chapitre 6

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POUR PUBLIC AVERTI !


LAKE

J'avoue que je ne sais pas trop ce que je fais quand je pose mes lèvres contre celles de Colson. Encore chamboulée par ces révélations, j'ai besoin d'un exutoire. Le père de Colson va mourir. James m'a touché. Tout se confond dans ma tête, je ne sais plus à quoi penser. Je revois des images de James me touchant, partout sur le corps, et je me sens terriblement mal. J'ai l'impression de perdre pied quand ma langue vient danser avec celle de Colson, qui, lui aussi, doit se demander ce qu'il m'arrive, mais il ne me repousse pas.

James me dégoute. Penser à lui me donne la nausée. Beaucoup pourrait se demander pourquoi je n'ai rien dit, et honnêtement je ne sais pas trop moi-même. Mais James me fait peur, je suis sûre qu'il me tuerait si quelqu'un l'apprenais. Je ne me sens pas à ma place, le seul moyen pour moi de retrouver mes repères est d'embrasser Colson à en perdre haleine.


— Je crois que je vais monter, je suis un peu fatiguée, annoncé-je à Olivia. Bonne nuit, à demain.

— A demain, ma chérie, fais de beaux rêves.

Je remercie Olivia Miller et pars dans ma chambre. La lumière dans le bureau de Carter est encore allumée, il doit encore travailler. Je n'y fais pas plus attention que cela et gagne ma chambre, mais au dernier moment, James m'attrape par le poignet. Surprise par cette soudaine proximité, je tente de me dégager, mais James serre un peu plus fort, comme s'il craignait que je m'en aille.

Son regard se pose alors sur mes jambes nues. Seulement vêtu d'un long tee-shirt et d'un short, je me sens toute petite face au regard que me lance James. Il me reluque de haut en bas sans vergogne, et moi, j'essaie toujours de me détacher. J'ai peur. Je n'ai pas envie que l'épisode de la salle de bain se reproduise.

— Qu'est-ce que tu me veux, James ? demandé-je d'une voix un peu sèche.

James ne répond pas. A la place, il ouvre la porte de ma chambre et me pousse à l'intérieur. Ce n'est que quand je sens son torse contre ma poitrine que je constate qu'il ne porte qu'un bas de jogging, et qu'il n'a pas de tee-shirt. Je pourrais trouver ça séduisant, à la vue de ses muscules, mais seul le dégout me submerge. Ce n'est pas la première fois que je le vois comme ça, pourtant je ne me suis jamais sentie aussi mal-à-l'aise de toute ma vie.

— Ce que je veux ? déclare-t-il enfin. Tu vas vite le savoir, petite pute.

— Quoi ? m'écrié-je, offusquée. Ne me parle pas comme ça !

— Tu n'avais qu'à pas m'allumer comme tu le fais.

En entendant ça, tout mon corps se crispe sous la douleur. Quand James commence à me parler comme ça, je sais que c'est fichu. Mais à quel point ? Que James va-t-il vouloir de moi ? Je baisse les yeux et commence à pleurer tout doucement.

Je me rappelle de ce moment où James est apparu alors que je prenais ma douche. Je pensais que j'avais fermée la porte à clef, mais quand je l'ai vu apparaitre, et tirer le rideau de douche, j'ai eu un mouvement de surprise. Sursautant, je m'étais couvert le corps de mes mains, mais le mal était fait : James m'avait vu nue. Je n'avais à l'époque que seize ans, et mon corps était en plein changement. Ensuite, James s'est approché, a enlevé mes mains de mon corps, les retenant au-dessus de ma tête d'une seule main. De l'autre, il a mis sa main sur ma bouche pour ne pas que l'on entende mes cris de désespoir.

Je ne me rappelle plus de comment la suite est arrivée. Il s'est alors approché de moi, a prit mon sein dans sa main et a commencé à tracer des cercles dessus. J'ai eu un frisson d'horreur qu'il a du prendre comme une invitation, car il s'est encore plus approché de moi et a posé sa bouche sur mon sein. Il a commencé à l'embrasser, à faire des cercles avec sa main, et moi, j'essayais encore de me débattre.

A nos sombres cœurs |Terminé|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant