A nos sombres cœurs |Terminé|

Chapitre 21

COLSON

Je ne pensais pas que ma journée serait un tel ascenseur émotionnel. A présent à l'hôpital, mes yeux rencontrent ceux de mon frère. Nous attendons des nouvelles de ma mère depuis que les psychiatres l'ont prit en urgence. Les ambulanciers ont catégorisé ce qu'avait fait ma mère comme une tentative de suicide. Avec Easton, nous sommes encore sous le choc. Nous avons embraqué juste après l'ambulance dans la voiture de mon frère et cela fait deux heures que nous attentons des nouvelles de ma mère. J'attends donc qu'on nous dise quoi faire avec ma mère.

Une silhouette se découpe soudain à l'horizon. Je souris faiblement en voyant qu'il s'agit de Lake. Elle n'a pas pu nous suivre tout à l'heure, mais elle m'a promis qu'elle reviendrait. En me voyant, ma petite amie s'approche de moi et pose un doux baiser sur mes lèvres, puis s'assied à côté de moi.

— Comment va-t-elle ? questionne-t-elle après avoir salué Easton.

— Nous n'en savons rien, répond mon frère. Nous n'avons toujours pas de nouvelles, et je dois avouer que je suis très inquiet.

— Je vois, dit Lake. Si je peux faire quoi que ce soit, n'hésitez pas.

— Merci, Lake. Je t'avoue que je prendrais bien un café mais j'ai peur qu'ils nous appellent au moment où je serai devant la machine.

— Pas de souci, prononce Lake en se levant. Je vais aller te chercher un café, Easton. Et toi, Colson ? Tu en veux un ?

— Je prendrais juste de l'eau. Merci.

Lake hoche la tête et disparait. Mon frère ne loupe rien de notre échange, où Lake m'embrasse une nouvelle fois brièvement avant de se lever. Je sais qu'elle fait de son mieux, et honnêtement ça me touche beaucoup. Je ne sais pas ce que j'aurai fait si Lake n'avait pas été à nos côtés, elle est comme la bouffée d'oxygène dont j'ai besoin pour respirer. C'est avec un fin sourire aux lèvres que je la regarde de loin appuyer sur les boutons de la machine, porte-monnaie en main.

Easton profite de ce moment pour s'approcher de moi. Il me lance un petit sourire amusé, comme tenu de la situation, et m'interroge :

— Alors ça y est, c'est officiel entre vous ?

— Oui, dis-je simplement.

Il me tape sur l'épaule brièvement.

— Je suis content pour toi, p'tit frère. Lake m'a l'air d'une fille géniale.

— Elle l'est. Si tu savais à quel point je l'aime.

— Crois-moi, ça se voit dans ton regard.

Je souris à mon frère et Lake arrive à ce moment-là. Easton se rassoit à sa place. Elle donne à Easton son café et m'adresse une petite bouteille d'eau. Je la remercie et elle s'assoit à nouveau à côté de moi, un café en main. Je bois une longue gorgée de mon eau avant qu'elle n'attrape ma main dans la sienne. Elle pose ensuite sa tête contre mon épaule et bois à son tour.

— Je m'inquiète pour elle, avoué-je alors à Lake.

— Je comprends, dit-elle. Et je mentirais si je disais que je ne m'en inquiète pas non plus. Tu sais pourquoi ta mère a eu ce geste ?

— Non. Enfin, si. Elle m'a dit un truc comme quoi elle n'y arriverait pas sans mon père, que c'était trop dur.

Quand Lake est arrivée dans la pièce, quelques heures auparavant, elle a eu le temps d'évaluer les dégâts. En même temps, il suffisait de voir ma tronche et celle de mon frangin. Nous nous sommes tout de suite inquiétés. Je me demande ce qu'il se serait passé si je n'étais pas entré dans la chambre... Mais d'un autre côté, je préfère ne pas y penser. L'essentiel est que je me sois trouvé au bon endroit au bon moment.