A nos sombres cœurs |Terminé|

Chapitre 24

LAKE

Main dans la main avec Colson, nous attendons avec Easton que leur mère sorte de l'hôpital. Colson joue nerveusement avec la manche de son tee-shirt tandis qu'Easton fume une cigarette. J'avoue être surprise de le voir fumer, mais je ne le reprends pas. Après tout, chacun gère son stress comme il le peut.

Quand Raven débarque enfin, toute souriante, Easton jette sa clope par terre et court dans ses bras comme le ferait un enfant. De son côté, Colson la regarde comme s'il ne la reconnaissait pas. Voilà trois semaines maintenant que leur mère était ici, et la revoir doit être comme un choc. Même moi, ça me fait bizarre de la voir comme ça. Il faut dire que je ne l'ai pas vu depuis l'incident. Colson et son frère lui ont rendu visite de temps à autre, mais ils ne pouvaient pas la voir souvent. C'est pourquoi la voir sortir avec un grand sourire nous surprend tous les trois.

— Mes fils ! dit-elle en prenant Easton et Colson dans ses bras.

Je reste un peu en retrait, histoire de leur laisser de l'intimité. Je regarde mon petit ami dans les bras de sa mère et je ressens un immense sentiment de fierté. Ils sont forts, tous les trois, et je trouve ça incroyable. J'ai prévenu Faith et Nick que Raven sortait aujourd'hui, et ils en étaient pour le moins ravis. Ils ont dit que ça risquait d'être difficile, mais que le meilleur est à venir. Je les ai cru. Désormais, je sais qu'un avenir meilleur se dresse face à nous, et je ne compte pas le gâcher.

Lorsqu'elle me voit, Raven me fait un petit sourire et vient vers moi. Une fois qu'elle est à ma hauteur, elle me surprend en me prenant dans ses bras frêles. Je me laisse faire, attendrie. Je ne reçois quasiment jamais de câlin, sauf de la part de Colson et quelque fois de Cameron ou de Faith. Je crois que la dernière fois que Faith m'a prise dans ses bras, c'est quand je lui ai dit pour James. A présent dans les bras de la mère des garçons, je me sens comme une petite fille qui retrouverait sa maman.

— Merci d'avoir veillé sur mes deux garçons, dit-elle finalement.

— Vous savez, ce sont plutôt eux qui ont veillés sur moi, répondis-je. Mais je suis ravie du temps que j'ai passé avec eux.

Raven se détache de moi et sourit gentiment.

— Tu es une fille bien, Lake. Je suis ravie de voir que tu t'es autant attachée à mes deux garçons. Enfin, l'un plus que l'autre évidement.

Je rougis et adresse un signe de tête à Colson qui se contente de rigoler. Il s'approche à nouveau de nous et prend sa main dans la mienne en me regardant attentivement. Aujourd'hui encore je porte l'une de ses tenues, et je me sens affreusement bien dedans. Je crois que ses tee-shirts vont devenir les miens à force.

— Merci beaucoup, Raven.

Elle semble touchée par ma réponse, alors que je ne sais pas trop quoi lui dire. Il est vrai que j'apprécie beaucoup les garçons Lewis, et elle a raison quand elle dit que j'aime l'un d'une manière différente de l'autre. Colson et moi, c'est une évidence, ça l'a toujours été, mais mes yeux étaient fermés. Je ne connaissais pas le vrai bonheur avant de le connaitre, et maintenant que je l'ai entre mes bras, je ne compte pas le laisser s'échapper. Je suis consciente de la chance que j'ai d'avoir dans ma vie quelqu'un que j'aime et qui m'aime en retour.

A vrai dire, je n'ai jamais réellement connu ça. J'ai perdu mes parents très jeunes, j'ai vagabondé de famille et famille, alors un amour réciproque n'a jamais fait parti de mes plans. J'ai aimé Lois, certes, mais pas de la même manière. Je découvre ce qu'est l'amour avec Colson, et je dois dire que c'est la plus belle chose au monde. Je ne pensais pas un jour faire partie de ces chanceux qui rencontrent leur âme sœur, pourtant j'ai la sensation que je viens de découvrir la mienne, avec ses longs cheveux noirs qui ne cessent de tomber devant ses yeux. Tout est parfait avec lui, de la manière dont il me réveille le matin à la façon qu'il a de m'embrasser. Quand je me perds avec lui, j'oublie le reste, j'oublie la réalité. Je pourrais détester de retrouver la réalité, mais même avec lui, la vraie vie a un gout de bonheur.