A nos sombres cœurs |Terminé|

Chapitre 20

COLSON

Lorsque Lake s'effondre à côté de moi, encore luisante de sueur, je lui adresse un grand sourire amoureux. Lake me rend mon sourire et se love contre moi. Je n'arrive toujours pas à croire qu'elle m'a dit qu'elle m'aimait, tout cela me semble trop beau pour être vrai. Ça fait des semaines que l'on se voit, et des années que je ressens ça pour elle. Quand je me suis jeté à l'eau, j'avoue avoir eu extrêmement peur qu'elle ne partage pas mes sentiments. Mais il s'est avéré que Lake m'aime aussi, elle me l'a dit, et je crois que c'est le plus beau jour de ma vie.

Je me plonge dans ses grands yeux gris et joue avec ses cheveux. J'ai remarqué que Lake aimait bien que je lui touche les cheveux après l'amour, et j'adore ça. Lake est belle, terriblement, et son corps est le plus beau que je n'ai jamais vu. Ses grains de beauté un peu partout la rendre unique, et cette image est juste hallucinante.

— Alors, on est quoi maintenant ? chuchote Lake au coin de mon oreille.

Je la regarde, sans comprendre. Puis, elle m'adresse un grand sourire et se met à rigoler. Elle glousse tellement que tout mon lit remut.

— Je plaisante, dit-elle. Je t'aime Colson, et j'aimerai que l'on soit ensemble. Même si je pense que c'est déjà le cas, non ?

Je hoche la tête et passe mon corps sur le sien. Encore nu, elle doit sentir qu'elle ne me laisse pas indifférent. On a beau avoir fait l'amour deux fois, je ne me lasserai jamais de la sensation du corps de Lake contre le mien, et elle doit le sentir car elle me colle un peu plus à elle.

En guise de réponse, je l'embrasse tendrement sur les lèvres. Lake me rend mon baiser en nouant ses bras autour de ma nuque. L'avoir près de moi est comme une bouée de sauvetage. J'oublie tous mes problèmes, en me disant tout de même que mon père aurait été content de la connaitre, il l'aurait adoré, j'en suis certain.

— Papa aurait adoré ma petite amie, dis-je alors à Lake en me détachant d'elle.

— Ta petite amie ? Hum, ça me plait de t'entendre dire ça. Ces mots dans ta bouche sonnent bien, trop bien même. Néanmoins, je suis flattée, j'aurai beaucoup aimé connaitre ton père.

Je lui prends la main et repousse l'une de mes mèches de devant mes yeux.

— Tu sais, j'ai un peu l'impression qu'il est toujours avec moi, que de là où il est, il est heureux pour moi, pour nous.

— J'en suis certaine, Colson, prononce Lake avec beaucoup de douceur. Si ton père te ressemble alors il ne peut qu'être formidable.

— Je l'aimais tellement... Il était tout pour moi. Avec Easton, on était les plus heureux du monde, Papa partageait tout avec nous.

— Je trouve ça beau. Tu as eu beaucoup de chances.

Un sourire triste fane sur ses lèvres. Lake me regarde tendrement en resserrant sa main dans la mienne. Je me sens soudain un peu bête, je lui parle de mon père alors qu'avec sa famille, ça n'a jamais été simple. Je sais juste que sa garde a été retiré à ses parents, mais j'ignore pourquoi. Je questionne Lake du regard.

— Tu sais... Tu ne m'as jamais parlé de ta famille biologique. Tout ce que je sais est que ton père t'a fait du mal...

Lake accroche son regard au mien et je vois dans ses yeux qu'elle est triste. Je me sens automatiquement mal, mais alors que je m'apprête à m'excuser, pensant qu'elle n'est pas prête, elle me coupe dans mon élan :

— Mon père n'était pas un homme bien. Il était violent et alcoolique. Ma mère, elle, était une junkie. Un jour, alors que je n'avais que deux ans, elle avait laissé de la coke trainer sur la table du salon. J'en ai donc pris, sans trop savoir ce que ça faisait. Mais au lieu de m'emmener à l'hôpital, ma mère m'en a donné encore un peu plus. J'ai failli mourir d'une overdose. C'est mon père qui m'a amené à l'hôpital. A partir de là, ils ont retirés ma garde et j'ai vécu chez mon père un temps, ma mère n'avait pas le droit de visite, rien du tout. Ça a duré comme ça un an. Mon père lui en voulait beaucoup et l'a quitté sur le champ, après l'avoir rué de coups.